Après une visite “historique” en Russie, Netanyahu dit que Washington reste le premier allié
Pour le Premier ministre, il n’y a “pas d’alternative” à l’amitié de Washington, mais Jérusalem cherche d’autres “partenariats”
MOSCOU – Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné mercredi qu’il ne cherchait pas à remplacer Washington en tant que plus proche allié d’Israël, alors qu’il terminait sa quatrième visite à Moscou en un an, qui a montré les relations de plus en plus chaleureuses entre Israël et la Russie.
« Il n’y a pas d’alternative aux Etats-Unis [et] je n’en cherche pas », a-t-il déclaré aux journalistes alors qu’il embarquait dans l’avion après un voyage de deux jours. « Mais ma politique consiste à chercher d’autres partenariats avec de grandes puissances comme la Chine, l’Inde et la Russie, et d’autres pays. »
Il a mentionné un futur voyage en Afrique comme un autre exemple de sa stratégie. « Israël s’ouvre au monde », a-t-il dit.
Alors que les relations entre Jérusalem et la Maison Blanche se sont envenimées ces dernières années, et que des échos des tensions de la Guerre froide s’infiltrent à nouveau dans le dialogue entre Washington et Moscou, Netanyahu cherchait à présenter les relations d’Israël avec la Russie comme très positives.
Il a déclaré que sa visite « historique » en Russie pour célébrer 25 années de relations diplomatiques avait pour objectif de renforcer les liens entre les deux pays – une relation passée selon lui de l’inimitié et la confrontation à l’amitié et la coopération. Cela comprend la coopération militaire en Syrie, a-t-il noté.
Les relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et l’Etat d’Israël ont reprises en 1991, 24 ans après la rupture de celles-ci par l’Union soviétique à la suite de la guerre des Six Jours.
Netanyahu a déclaré que les relations positives entre les nations ne se situaient pas seulement au niveau national, mais également au niveau personnel. Il a indiqué la présence commune de Poutine et lui-même au théâtre du Bolchoï jeudi comme une preuve supplémentaire de cela. Mardi, Poutine avait aussi donné une visite guidée du Kremlin à Netanyahu et avait expliqué l’histoire de ses salles.
Mercredi, le Premier ministre a répété un démenti publié précédemment sur son bureau, disant qu’il n’avait en aucun cas soutenu l’Initiative de paix arabe de 2002 – non révisée – comme solution au conflit israélo-palestinien. L’initiative n’a pas été discutée du tout pendant ses conversations avec Poutine, a-t-il dit.
Le bureau du Premier ministre avait démenti mercredi une déclaration de Sergey Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, disant que Netanyahu avait parlé du plan comme « universellement acceptable ».
Comme Netanyahu, Poutine a décrit la réunion de mardi comme chaleureuse et constructive et a déclaré que les nations étaient « partenaires dans la lutte contre le terrorisme ».
Les deux dirigeants ont discuté d’un certain nombre de sujets bilatéraux, dont le mécanisme dit de « déconflictualisation » mis en place l’année dernière pour assurer que les avions israéliens et russes ne s’affrontent pas au-dessus de la Syrie. Ils auraient également discuté de la livraison annoncée par la Russie d’armes sophistiquées à l’Iran, dont le système de défense anti-aérien S-300.
Interrogé par des journalistes pour savoir si Israël et Russie étaient en désaccord à ce sujet, le Premier ministre n’a pas reconnu de tensions.
Il a simplement noté que la Russie avait repoussé la livraison du système de défense pendant des années et déclaré que ce qui avait été livré cette année n’était qu’une installation partielle. Israël craint que le système S-300 ne menace toute frappe israélienne future éventuelle contre l’Iran.
« Il n’y a pas une visite à Moscou pendant laquelle je ne parle pas de ce sujet à Poutine », a déclaré Netanyahu.