Arrestation d’un pilier de l’ultradroite après la manifestation de samedi à Paris
Marc de Cacqueray-Valmenier, a été interpellé pour "non respect de son contrôle judiciaire" après un rassemblement en marge des manifestations contre le pass vaccinal

Gérald Darmanin a annoncé jeudi l’arrestation du dirigeant du groupuscule d’ultradroite les Zouaves après sa participation samedi à une manifestation contre le pass vaccinal, nouvelle démonstration de force de cette mouvance qualifiée de « bête immonde » par le ministre de l’Intérieur.
Le militant, Marc de Cacqueray-Valmenier, a été interpellé jeudi matin à son domicile de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
L’homme de 23 ans a été arrêté pour « non respect de son contrôle judiciaire » après avoir participé samedi à un rassemblement en marge des manifestations contre le pass vaccinal au cours duquel des journalistes de l’AFP ont été agressés.
Son groupuscule avait été dissout le 5 janvier en Conseil des ministres, soupçonné notamment d’être impliqué dans les violences commises lors d’un meeting du candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour à Villepinte en décembre.

Marc de Cacqueray-Valmenier avait été mis en examen pour violences volontaires aggravées et violences volontaires en réunion et placé sous contrôle judiciaire, une mesure lui interdisant de participer à ces rassemblements.
« A l’intérieur de ces gentils manifestants, il y avait des (membres) des Zouaves, et notamment la personne qui est le responsable des Zouaves qui avait fait le coup de poing lors du meeting de M. Zemmour », a déclaré jeudi M. Darmanin sur franceinfo.
« On le voit avec un mégaphone pour évoquer les slogans », a ajouté le ministre.
Les Zouaves, adeptes d’actions-éclair à l’image des « hooligans », défendent « le concept de supériorité des ‘blancs' ». Le groupe est né du rassemblement d’anciens membres du Groupe union défense (GUD), du Bastion social et de Génération identitaire, tous deux dissous.
« Factieux »
Lors de cette même manifestation organisée samedi par le mouvement des Patriotes de Florian Philippot, deux journalistes reporter d’images (JRI) de l’Agence France-Presse et leurs deux gardes de sécurité, avaient été violemment pris à partie par un groupe d’une cinquantaine de personnes, identifiées comme d’extrême droite.
L’AFP a déposé plainte pour « violences volontaires en réunion », « menaces de mort » et « entrave à la liberté d’expression ».
M. Darmanin avait demandé dès dimanche à la préfecture de police de Paris de faire un signalement à la justice après la diffusion d’une photo polémique prise pendant le défilé.
« Clapping » ou « salut nazi » ? Sur ce cliché, on peut voir un groupe de militants avec les bras tendus, levés vers le ciel, pouvant suggérer le salut nazi.
Comme on lui demandait s’il était « allé trop vite » en signalant ce rassemblement pour un « salut nazi », le ministre avait répondu par la négative. « C’est de manière assez détournée désormais qu’on essaie d’avoir des comportements que l’on peut qualifier de factieux », avait-il commenté.
Taper dans les mains et crier liberté ! voilà ce qu’il y avait sur la photo floue de M.Darmanin.
➡️ M.Darmanin a donc une nouvelle fois menti, et gravement diffamé.
Nous réfléchissons à une action en justice. ⤵️ pic.twitter.com/h8cvmYlvTK— Florian Philippot (@f_philippot) January 16, 2022
Sur le plan politique, il a déploré « une sorte de complaisance vis-à-vis de l’extrême droite », estimant qu’il n’y avait « manifestement plus que le président de la République et le gouvernement pour dénoncer les petits pas de la bête immonde ».
A trois mois de la présidentielle, le ministre de l’Intérieur a estimé que la « droite républicaine et gaulliste, celle qui n’est pas au gouvernement, est très silencieuse car très gênée ».
Si la candidate Valérie Pécresse (LR) a toujours combattu l’extrême droite, selon lui, il a dénoncé le « silence » d’Eric Ciotti (LR), qui dit « qu’entre M. Zemmour et M. Macron, il votera(it) M. Zemmour ».
« On voit, a poursuivi M. Darmanin, que les vannes sont ouvertes et comme dit l’autre : ‘Quand il n’y a plus de bornes, il n’y a plus de limites' ».