Arrivée des 5 600 premières doses de vaccin contre la variole du singe
D’autres cargaisons « sont en route » ; sont prioritaires les hommes nés après 1980 qui ont le VIH, prennent un traitement prophylactique ou ont contracté une MST cette année
Un premier lot de 5 600 doses du vaccin contre la variole du singe est arrivée en Israël tôt mercredi matin. Les premières injections sont programmées dès ce week-end au profit des personnes les plus à risque de contracter le virus.
Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, a déclaré dans un communiqué que d’autres doses étaient « en route ».
« Le PDG de la société qui produit le vaccin a répondu à ma demande et a considérablement augmenté le nombre de doses [envoyées] en Israël », a précisé Horowitz.
« Nous avons également multiplié le nombre de laboratoires, formulé des lignes directrices et les caisses de santé se préparent à vacciner les personnes à risque dans les tout prochains jours », a expliqué Horowitz sur Twitter.
Le ministère de la Santé a fait savoir que les vaccins seraient distribués aux caisses de santé dans les prochains jours.
Selon le radiodiffuseur public Kan, le ministère estimerait qu’il existe de nombreux cas non diagnostiqués de variole du singe en Israël, justifiant d’augmenter le dépistage.
Selon un courrier adressé lundi par le ministère de la Santé aux quatre caisses de santé ainsi qu’aux chefs des hôpitaux, le vaccin sera administré en priorité aux hommes nés après 1980, séropositifs ou qui prennent des traitements prophylactiques pour réduire leur risque de contracter le VIH.
(Israël a vacciné sa population contre la variole jusqu’en 1980 – l’armée pendant quelques années de plus – vaccin également efficace contre la variole du singe.)
Les personnes testées positives à la syphilis, aux chlamydias ou à la gonorrhée depuis le 1er janvier de cette année sont également considérées comme prioritaires pour recevoir ce vaccin.
Le ministère a précisé que ceux qui auraient été exposés au virus sans pour autant rentrer dans l’une de ces catégories seraient pris en compte, au cas par cas.
Le vaccin n’est approuvé que pour les personnes de plus de 18 ans, mais le ministère a déclaré que dans certains cas, son utilisation pouvait être admise chez les enfants et adolescents exposés au virus. Les données disponibles à ce jour montrent que le vaccin est efficace dans ces cas également.
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré samedi que l’épidémie de variole du singe, active dans plus de 70 pays, constituait une situation « extraordinaire » qualifiée d’urgence mondiale. Cette dernière déclaration pourrait accroitre la pression sur l’approvisionnement en vaccins rares.
D’autres cargaisons du vaccin – 10 000 doses jusqu’à présent – devraient arriver en Israël dans les prochaines semaines.
Le Dr Roy Zucker, spécialiste des maladies infectieuses et responsable de la médecine LGBTQ pour la caisse de santé Clalit, a déclaré lundi au radiodiffuseur public Kan que des mesures devaient être prises pour prévenir la propagation de l’épidémie, actuellement très active dans le milieu homosexuel et bisexuel masculin.
« Il y a 105 cas diagnostiqués en Israël. C’est encore un petit nombre et si nous agissons correctement, nous pourrons contenir cette épidémie, en concentrant nos efforts et en prenant des mesures préventives basées sur un diagnostic rapide », a-t-il expliqué.
« On devrait adopter une approche préventive, en isolant les personnes infectées et en vaccinant les populations à risque. Les patients qui présentent des ampoules récentes, une éruption cutanée ou des ganglions devraient consulter un médecin qui leur fera passer un test si nécessaire », a-t-il ajouté.
Israël a signalé son premier cas de variole du singe en mai – chez un homme qui l’a apparemment contracté à l’étranger – et le phénomène de propagation communautaire a été détecté pour la première fois le mois dernier. Ces cas soulèvent des inquiétudes, car le virus est contagieux et, bien que souvent bénin, peut parfois causer une maladie grave.
La variole du singe se caractérise par une éruption cutanée semblable à des boutons ou des cloques, à partir desquelles le virus peut être transmis, normalement par contact de peau à peau.