Attaque de l’Iran: à Jérusalem, prière dans un parking mais cris de joie dans un quartier palestinien
Certains entament la lecture de psaumes tandis que d'autres hurlent Allahou Akbar" ("Dieu est le plus grand")
Prière juive dans un parking souterrain, distribution de bonbons dans un abri, ou cris de joie dans un quartier palestinien : à Jérusalem, l’attaque de missiles iraniens contre Israël est vécue de façon bien différente selon l’endroit où l’on se trouve.
Lorsque les sirènes retentissent, des centaines de personnes à la gare routière centrale dans la partie ouest de la ville se mettent à l’abri dans le parking souterrain, obéissant aux directives de l’armée.
Certains entament la lecture de psaumes. D’autres consultent leurs téléphones dans un calme juste troublé par les détonations des explosions qui retentissent à l’extérieur : des interceptions de projectiles par des missiles de la défense antiaérienne israélienne.
A la surface, le ciel noir est illuminé de stries lumineuses progressant d’est en ouest et ponctuées d’explosions qui résonnent dans toute la Ville sainte.
Dans un abri de Musrara, quartier de l’ouest de la ville, des habitants appellent des amis et des proches en Israël pour prendre de leurs nouvelles ou donner des leurs.
Un homme qui préfère ne pas donner son nom dit à une journaliste de l’AFP: « Nous, on peut relativiser mais les enfants ne comprennent pas bien ». Il leur distribue des bonbons, « pour qu’ils n’aient pas de mauvais souvenirs ».
Des enfants pleurent. Des familles continuent d’affluer au fur et à mesure des différentes vagues d’alertes, certaines apparemment surprises : elles n’avaient pas entendu parler de la menace malgré les messages répétés des autorités répercutés par les médias depuis plus d’une heure.
Changement de décor et de réaction à Silwan, quartier palestinien de Jérusalem-Est.
« Dès que les Palestiniens (du quartier) ont entendu les premières sirènes, ils ont commencé à siffler, puis applaudir et crier Allahou Akbar » (« Dieu est le plus grand ») lorsque les traînées lumineuses des roquettes ont illuminé le ciel noir, raconte une riveraine. Ici, les gens ne sont pas dans des abris, mais dans la rue ou sur les toits, au spectacle, ajoute-t-elle.
A l’ouest, sitôt l’alerte passée, Alon 17 ans est retourné dans sa petite échoppe de bricolage. « Ça faisait six mois que je n’avais pas entendu d’alerte à Jérusalem », dit-il simplement en référence à la première attaque directe de missiles iraniens sur le territoire israélien, dans la nuit du 13 au 14 avril.
« Je n’ai pas eu peur », dit-il.