Attaque de Rishon : la famille de la victime furieuse contre l’inactivité de la foule
La fille de Rachel Eisenkot, âgée de 80 ans et grièvement blessée dans une attaque au couteau, se dit "choquée et déçue" par la foule qui n’a pas secouru sa mère
Mardi, la famille d’une octogénaire poignardée lundi lors d’une attaque terroriste à Rishon Lezion a exprimé son indignation. En effet, la foule d’Israéliens a couru pour échapper au terroriste palestinien mais n’est pas venue en aide à la victime.
Une vidéo de la scène de l’attaque lundi, au cours de laquelle Rachel Eisenkot et deux autres personnes ont été poignardées, montre le suspect palestinien de 19 ans donner un coup de couteau dans le dos d’Eisenkot tout en courant.
Au moins six personnes sont passées en courant devant la femme blessée qui gisait sur le sol.
Eisenkot a été admise à l’hôpital avec de sérieuses blessures. Mardi matin, son état stationnaire et elle était désormais en meilleure santé.
La fille d’Eisenkott, Ruti Malka, a déclaré à la Deuxième chaîne qu’elle était « choquée et déçue » que les personnes qui avaient échappé au terroriste passent en courant et sautent par-dessus sa mère « comme si elle était un objet posé par terre ».
Des dizaines de policiers ont dû protéger le terroriste palestinien – qui a poignardé et blessé deux Israéliens avant de se précipiter dans un magasin pour en poignarder un troisième – d’une foule en colère qui a tenté de le lyncher.
Les passants furieux se sont dirigés vers le magasin et on encerclé le terroriste au moment précis où les motos de la police arrivaient.
Un enregistrement vidéo provenant d’un téléphone portable montre les policiers retenant des dizaines de personnes qui tentaient d’atteindre le terroriste alors que d’autres policiers lui passaient les menottes et procédaient à son arrestation. On peut entendre une poignée d’individus s’écriant « Pourquoi est-il toujours en vie ? » et « Mort aux Arabes ».
« Pour moi, ils sont encore plus coupables que le terroriste », a déclaré à la Deuxième chaîne Sagit Bracha-Eisenkot, la petite-fille de la femme blessée. « Trente personnes lui ont échappé en courant. Il suffisait qu’une seule d’entre elles s’arrête et aide ma grand-mère ».
« Je pense que tout le monde devrait faire un peu d’introspection », a-t-elle déclaré. « Que sommes-nous devenus ? ».
Yaakov Galantz, un témoin de l’attaque, a défendu les passants, arguant que « la panique la plus totale régnait dans la rue et nous n’étions pas sûrs de savoir qui était le terroriste ».
« Le premier qui est arrivé et a continué droit devant a demandé avant toute chose qu’on arrête le terroriste. Il est important pour moi de préciser que, moins de 20 minutes après le coup de couteau, j’étais déjà avec [Eisenkot], je ne l’ai pas quittée ne serait-ce qu’un instant et j’ai appelé une ambulance », a-t-il affirmé lors d’une interview pour la Deuxième chaîne.
Ces agressions au couteau sont survenues au milieu d’une vague d’attaques palestiniennes qui ont parfois remis en question l’attitude des passants.
Dans une séquence vidéo de l’attaque de la gare routière de Beer Sheva le mois dernier, on pouvait voir des soldats armés fuir la scène du crime au lieu de se diriger contre le terroriste.
Toujours lors de cet incident, un ressortissant érythréen avait par erreur fait l’objet de tirs par balles et avait ensuite été attaqué par une foule déchaînée dans un incident qui a suscité bien des anxiétés. Il a ensuite succombé à ses blessures par balles.
Mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis qu’Israël surmonterait cette vague d’attaques au couteau de la même manière que le pays avait surmonté les tirs de missiles de Gaza.
« Alors que nous ne reculons pas devant les étapes nécessaires pour vaincre ce terrorisme, nous savons qu’en définitive, nous comptons sur la volonté de fer de notre peuple qui est là depuis les 100 dernières années, qui vient à bout de tous les obstacles et qui développe le pays d’une manière qui inspire le monde », a-t-il déclaré lors d’un événement à Afula, en basse Galilée.