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Attentat de 1994 contre une mutuelle juive en Argentine: 10 personnes seront jugées par contumace

Les autorités argentines suspectent depuis longtemps que l'attentat, jamais revendiqué ni élucidé, a été commandité par l'Iran et exécuté par des hommes du Hezbollah

Des pompiers et des policiers recherchant des blessés après l'explosion d'une bombe à l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA en espagnol), à Buenos Aires, le 18 juillet 1994. (Crédit : Ali Burafi/AFP/Getty Images via JTA)
Des pompiers et des policiers recherchant des blessés après l'explosion d'une bombe à l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA en espagnol), à Buenos Aires, le 18 juillet 1994. (Crédit : Ali Burafi/AFP/Getty Images via JTA)

Dix suspects, ressortissants iraniens et libanais, seront jugés par contumace en Argentine pour l’attentat à la bombe contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts et des centaines de blessés en juillet 1994, a ordonné jeudi un juge fédéral.

Dans un jugement auquel l’AFP a eu accès, le juge Daniel Rafecas prend acte du caractère « exceptionnel » d’un procès par contumace, une procédure qui, jusqu’à il y a peu, n’existait pas en Argentine.

Mais il considère qu’un tel procès « reste un outil qui permet, au moins, de tenter de découvrir la vérité, de reconstituer ce qui s’est passé, et surtout, de donner aux représentants des victimes un lieu pour s’exprimer publiquement ».

Les autorités argentines suspectent depuis longtemps que l’attentat, jamais revendiqué ni élucidé, a été commandité par l’Iran et exécuté par des hommes du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

L’Iran a nié toute implication dans l’attentat et a toujours refusé que ses responsables de l’époque soient interrogés.

Parmi les suspects – huit Iraniens et deux Libanais – que la justice argentine entend juger, figurent d’anciens responsables iraniens dont un ex-ministre, Ahmad Vahidi, visés par des mandats d’arrêt depuis 2006.

Les hommes pour lesquels l’Argentine a émis des mandats d’arrêt internationaux en relation avec l’attentat meurtrier de 1984 contre le bâtiment de l’AMIA. (AFP)

L’Argentine a été par deux fois dans les années 90 la cible d’attentats anti-juifs. En 1992, un attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires avait fait 29 morts et plus de 200 blessés.

En 1994, le pire attentat de l’histoire du pays, à la voiture piégée, visait l’Association mutuelle israélo-argentine (Amia), tuant 85 personnes et faisant plus de 300 blessés.

La communauté juive en Argentine compte près de 300 000 membres et est la plus importante d’Amérique latine.

Réserves

En 2024, 30 ans après les faits, la justice argentine avait statué que ces attentats avaient été commandités par l’Iran, jugement qualifié d' »historique » par la communauté juive locale.

Les noms des victimes de l’attentat et la phrase espagnole « Mémoire et justice » couvrent un mur après une cérémonie organisée pour marquer le 30e anniversaire de l’attentat à la bombe contre le centre juif AMIA à Buenos Aires, en Argentine, jeudi 18 juillet 2024. (Crédit : AP/Natacha Pisarenko)

La procédure de procès par contumace n’existait pas dans le système judiciaire argentin, jusqu’à un changement du Code pénal approuvé en mars dernier par le Parlement, une loi présentée par l’exécutif.

L’association de familles de victimes n’était pas favorable à un procès par contumace, disant craindre qu’il ne serve qu' »à confirmer une hypothèse officielle sans preuves », comme l’avait plaidé leur avocat Me Rodrigo Borda.

Dans sa résolution jeudi, le juge Rafecas prend acte de ces réserves, mais considère que « ne rien faire serait pire encore », et ordonne donc un procès par contumace « afin d’éviter la perpétuation de l’impunité ».

« Il ne s’agit pas de guérir les blessures par décret, ni d’imposer des réparations symboliques », estime le juge. « Il s’agit de tenter de montrer, avec tout le soin et la surveillance nécessaires, ce qui a été fait, ce qui a fait l’objet d’une enquête, ce qui n’a pas été fait, ce qui manque, ce qui peut être examiné. Et de le faire publiquement ».

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