Avant Tou Bishvat, des arbres plantés en hommage aux victimes du 7 octobre
Les proches des festivaliers assassinés par les terroristes du Hamas au festival de musique Supernova ont organisé une cérémonie sur le site de la rave
JTA — Sur le site qui avait accueilli le festival de musique électronique Supernova qui était devenu un champ d’exécution, le 7 octobre dernier, Meirav et Doron Madar sont venus planter une jeune pousse dans le sol, dimanche, en mémoire de leur fils.
Cet petit eucalyptus a été l’un des 200 plants à être soigneusement enfoui dans la terre à l’endroit où avait eu lieu la rave où 360 personnes avaient été abattues – avec parmi elles le fils du couple, Shahak Yosef Madar. Et quelques jours avant Tou Bishvat, la nouvelle année célébrant les arbres et les fruits de la nature chez les Juifs, cette cérémonie solennelle a été l’une de celles organisées dans le monde entier pour rendre hommage aux victimes du 7 octobre en semant une nouvelle vie.
« Aujourd’hui, nous sommes venus planter un arbre en sa mémoire en espérant le voir grandir, fort, luxuriant, s’enracinant dans le sol », ont déclaré les parents éplorés lors de la cérémonie, selon un communiqué de presse.
Planter des arbres est une tradition annuelle lors de Tou Bishvat, qui commencera mercredi soir et s’achèvera jeudi, cette année. Dans les textes juifs, les arbres symbolisent habituellement la vie et la force et, au cours des récentes décennies, les Juifs ont parrainé ces plantations par le biais du Fonds national juif, qui a été le sponsor de cette cérémonie de dimanche. L’eucalyptus, en particulier, est devenu un symbole de la persistance israélienne, immortalisée dans une chanson de Naomi Shemer en 1962.
Mais, au cours de cette cérémonie de dimanche, les arbres ont été plantés pour commémorer la mort comme pour commémorer la vie. Les jardins, dans un certain nombre de communautés juives, rendent hommage aux non-Juifs qui avaient secouru des Juifs pendant la Shoah et un jardin de Yad Vashem, le musée de la Shoah israélien, rend hommage aux non-Juifs ayant sauvé des Juifs des nazis, les « Justes parmi les nations ».
La cérémonie de dimanche, qui a eu lieu au kibboutz Reim où le massacre avait été commis, a rassemblé environ un millier de proches des victimes de la rave Supernova et notamment Ricarda Louk, la mère de la tatoueuse et influenceuse israélo-allemande Shani Louk.
« La peine des familles touchées est la peine de tout le peuple israélien et nous nous tenons auprès d’elles sur ce chemin de souffrance », a commenté la présidente du KKF-JNF Ifat Ovadia-Luski dans une déclaration. « L’Histoire du peuple d’Israël n’est pas seulement une Histoire troublée, mais une Histoire de résilience. A l’occasion de Tou Bishvat, nous transmettons un message de renouveau et d’espoir : Nous renaîtrons de la poussière et nous cultiverons de nouvelles vies à Reim et partout en Israël ».
Zo Artzeinu, une organisation qui avait été fondée sous la forme d’un mouvement d’activistes de droite et qui s’est depuis consacrée à la l’ensemencement de nouveaux arbres en Israël, a lancé une campagne visant à planter 12000 arbres fruitiers au kibboutz Nahal Oz, une communauté frontalière de Gaza qui a été ravagée le 7 octobre. Ce qui fait approximativement dix arbres pour chaque victime de l’attaque du Hamas.
« Des milliers de nouvelles mitzvot naîtront de ces arbres fruitiers et de leurs fruits », indique un communiqué publié sur le site de Zo Artzeinu, ajoutant que ces nouvelles pousses permettront aux âmes des victimes de monter vers le ciel. « Ensemble, nous créerons une « NOUVELLE vie ! »
Certaines écoles et synagogues juives, aux États-Unis, ont elles aussi commémoré les victimes du 7 octobre à l’occasion de Tou Bishvat.
La congrégation Bnai Harim, une congrégation du mouvement réformé située aux abords de Sacramento, a organisé une collecte de fonds en partenariat avec le JNF qui vise à lever 500 dollars pour planter 100 arbres en Israël en mémoire des défunts. Et les élèves du collège Joseph Kushner Hebrew Academy de Livingston, dans le New Jersey, ont passé la journée du 16 janvier – 101 jours après le massacre du 7 octobre – à réciter des psaumes et le nom de chaque otage avant d’écrire « des lettres de vœux » où ils faisaient part de leurs espoirs pour les otages et pour les soldats israéliens.
Des lettres qui seront exposées sur la Place des Otages de Tel Aviv, qui a été baptisée ainsi pour rendre hommage aux Israéliens actuellement retenus en captivité par le Hamas, dans le cadre d’un projet « d’arbre de vœux » qui a été parrainé par le gouvernement et qui sera constitué de toutes les lettres envoyées par des enfants du monde entier.