Berlin appelle à un cessez-le-feu à Gaza où la situation est jugée « insupportable »
Il est "impératif d'entamer" ces négociations "dans le but de libérer tous les otages et d'assurer l'approvisionnement de la population de Gaza", a affirmé Johann Wadephul

Le nouveau chef de la diplomatie allemande Johann Wadephul a appelé samedi à « des discussions sérieuses en vue d’un cessez-le-feu » à Gaza où la situation humanitaire « est désormais insupportable », avant de se rendre dimanche en Israël et à la veille d’un appel entre le nouveau chancelier Friedrich Merz et le Premier ministre ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il est « impératif d’entamer » ces négociations « dans le but de libérer tous les otages et d’assurer l’approvisionnement de la population de Gaza », a-t-il déclaré à Berlin, selon des propos rapportés par son ministère.
Tout en réaffirmant le soutien sans faille de l’Allemagne envers Israël, dont la sécurité et l’existence font partie de la « raison d’Etat allemande » du fait de sa responsabilité dans la Shoah, le responsable a souligné qu’il allait « s’enquérir de l’objectif stratégique des combats qui se sont intensifiés depuis mars ».
L’Allemagne est l’un des plus fidèles soutiens, avec les Etats-Unis, de l’Etat hébreu et de son droit à se défendre.
« En Cisjordanie également, les Palestiniens ont besoin de perspectives d’avenir politique et économique afin que la haine et l’extrémisme ne trouvent plus de terreau fertile », a par ailleurs déclaré M. Wadephul.
« La manière dont nous pouvons aider l’Autorité palestinienne à mener les réformes urgentes sera tout autant à l’ordre du jour de mes entretiens que la question de la colonisation israélienne », a-t-il dit.

Il doit s’entretenir avec son homologue Gideon Saar, et devrait aussi rencontrer dimanche le Premier ministre Netanyahu.
L’armée israélienne a repris son offensive sur le territoire le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas.
La bande de Gaza, dont la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont déjà été déplacés depuis le début de la guerre lancée par Israël en représailles de l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, ne reçoit plus d’aide humanitaire depuis le 2 mars et est en proie à une grave crise humanitaire.
Démentant toute crise humanitaire, les autorités israéliennes affirment que le blocage de l’aide vise à contraindre le Hamas à libérer les otages qu’il détient depuis le pogrom du 7 octobre 2023.
Mardi, Merz avait exprimé son « inquiétude considérable » sur la situation à Gaza, et exigé d’Israël qu’il y « respecte ses obligations humanitaires ».
Il avait alors indiqué que Johann Wadephul se rendrait en fin de semaine « à (sa) demande » en Israël.

Premier entretien téléphonique entre Merz et Netanyahu
Le nouveau chancelier avait le premier réaffirmé la relation spéciale entre l’Allemagne et Israël lors d’un premier échange téléphonique avec son homologue israélien, tout en s’inquiétant de la « crise humanitaire » à Gaza, a indiqué vendredi la chancellerie.
Merz « a réaffirmé que la sécurité et l’existence d’Israël faisaient partie de la raison d’État allemande », lit-on dans un communiqué de Berlin à propos de cet entretien intervenu jeudi « à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale ».
Cet appel entre les deux dirigeants intervient également avant une série de rencontres bilatérales : le président israélien Isaac Herzog sera à Berlin lundi pour marquer le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, visite aussitôt suivie mardi d’un déplacement du chef d’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier en Israël.
Entrés en fonction en début de semaine, le dirigeant allemand conservateur et son gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates sont « déterminés à lutter contre la recrudescence de l’antisémitisme depuis le 7 octobre 2023 », ajoute la chancellerie.

Merz a réitéré la condamnation « la plus ferme » de l’Allemagne à l’égard de « l’attaque terroriste brutale » perpétrée par le mouvement terroriste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 et exprimé son inquiétude pour le sort des otages israéliens toujours retenus à Gaza, ainsi que « l’espoir que les négociations en vue d’un cessez-le-feu puissent bientôt aboutir ».
Il a également évoqué avec Netanyahu la « crise humanitaire » dans la bande de Gaza.
Lors d’un voyage à Paris mercredi, Merz avait déclaré que si « Israël a un intérêt légitime à repousser le terrorisme du Hamas, il a également une obligation humanitaire envers la population de Gaza ».
Israël « doit assumer cette responsabilité plus pleinement qu’il ne l’a fait ces derniers jours », avait observé le chancelier.