Israël en guerre - Jour 434

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Beyrouth : 11 morts dans une frappe israélienne sur un haut commandant du Hezbollah

Le sort de Muhammad Haydar n'est pas clair ; la frappe de la nuit n'a pas été précédée d'ordres d'évacuation ; des roquettes déclenchent des sirènes autour de Haïfa ; un impact à Kiryat Ata

Des secouristes et des personnes recherchant des victimes sur le site d'une frappe aérienne, à Beyrouth, au Liban, le 23 novembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)
Des secouristes et des personnes recherchant des victimes sur le site d'une frappe aérienne, à Beyrouth, au Liban, le 23 novembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Une puissante frappe aérienne israélienne menée sans avertissement sur un immeuble du centre de Beyrouth a fait au moins onze morts et de nombreux blessés, selon des responsables libanais, les médias indiquant que la frappe visait un haut dirigeant du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Selon le site d’information al-Arabiya, la frappe visait à tuer le commandant en chef du Hezbollah, Muhammad Haydar. Cette information a ensuite été confirmée par une source de la défense israélienne à la chaîne publique Kann.

La frappe sur le centre-ville de Beyrouth, qui semble avoir utilisé des bombes « bunker-buster » ( ou bombes anti-bunker), est survenue alors que l’armée de l’air israélienne a mené plusieurs vagues de frappes sur des cibles du Hezbollah dans son fief de Dahiyeh, dans le sud de Beyrouth. L’armée israélienne avait émis des avertissements d’évacuation avant ces frappes.

Le sort de Haydar n’a pas été précisé. Ni Tsahal ni le groupe terroriste chiite libanais n’ont encore commenté cette frappe.

Des frappes similaires menées sans avertissement en dehors de Dahiyeh visent en général de hauts éléments du Hezbollah.

Haydar fait partie de la branche armée du Hezbollah, le Conseil du Jihad, bien que sa position exacte au sein du groupe terroriste soutenu par l’Iran ne soit pas connue à ce jour. Selon Kann, Haydar et un autre haut commandant du Hezbollah, Haytham Ali Tabatabai, sont de facto les chefs de la branche armée du Hezbollah depuis qu’Israël a éliminé leur chef de longue date, Hassan Nasrallah, ainsi que la plupart des autres hauts gradés du groupe terroriste chiite libanais lors d’une vague de frappes récentes.

Membre du Hezbollah au Parlement libanais entre 2005 et 2009, Haydar a été un proche conseiller de Nasrallah jusqu’à l’élimination de ce dernier en septembre. En 2019, les États-Unis avaient inscrit Haydar sur la liste des « terroristes mondiaux spécialement désignés » pour son rôle au sein du Hezbollah.

La frappe qui aurait visé Haydar est intervenue alors qu’un barrage de roquettes en provenance du Liban a déclenché des sirènes d’alerte à Haïfa et dans les communautés environnantes. Tsahal a déclaré que ce barrage comprenait cinq roquettes, dont plusieurs ont été interceptées par les défenses aériennes.

L’une des roquettes a touché une zone industrielle dans la banlieue de Haïfa, à Kiryat Ata, causant de légers dégâts aux bâtiments voisins.

Aucun blessé n’est à déplorer.

La frappe de Beyrouth, qui a secoué le quartier populaire de Basta vers 4h du matin (heure locale), a détruit un immeuble de huit étages, a indiqué l’agence de presse nationale du Liban (NNA). L’agence libanaise de défense civile a signalé au moins onze morts et 23 blessés.

Des images diffusées par la chaîne libanaise Al Jadeed montrent au moins un bâtiment détruit et plusieurs autres gravement endommagés autour.

Les défenses aériennes israéliennes interceptant des roquettes lancées depuis le Liban en direction de la région de Haïfa, dans le nord d’Israël, le 23 novembre 2024. (Crédit : Francisco Seco/AP)

Israël a utilisé des bombes de type « bunker-buster » lors de la frappe, laissant un profond cratère, selon la NNA. Des sources de sécurité ont déclaré qu’au moins quatre bombes avaient été larguées lors de cette frappe. Beyrouth dégageait une forte odeur d’explosifs quelques heures après l’attaque.

Il s’agit de la quatrième attaque aérienne israélienne de la semaine visant un quartier central de Beyrouth. La plupart des attaques israéliennes sur la capitale ont visé Dahiyeh.

Une autre frappe, précédée d’un ordre d’évacuation, a touché le quartier de Hadath, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Toujours samedi, une frappe de drone a fait un mort et un blessé sur une plage de la ville portuaire de Tyr, dans le sud du pays, selon l’agence de presse nationale.

Des secouristes fouillant les décombres d’un immeuble rasé à la recherche de victimes ou de survivants, après une frappe aérienne israélienne sur le quartier de Basta, à Beyrouth, le 23 novembre 2024. (Crédit : AFP)

Les personnes tuées et blessées à Tyr étaient des pêcheurs, a précisé l’Agence nationale d’information. Un journaliste de l’Associated Press, qui a vu l’attaque depuis un hôtel voisin surplombant la plage, a déclaré qu’il avait vu les pêcheurs installer leurs filets avant l’attaque et qu’ils semblaient tous deux être de jeunes adolescents.

Une source militaire israélienne a déclaré au Times of Israel que la frappe à Tyr avait visé des terroristes du Hezbollah. L’armée n’a pas encore fait de déclaration sur cette frappe.

Vendredi, deux vagues de raids aériens israéliens sur la ville côtière ont visé la division régionale Aziz du Hezbollah, responsable des tirs de roquettes sur Israël depuis le quartier occidental du sud-Liban.

Au cours de la journée écoulée, les avions de combat israéliens ont frappé plusieurs salles de commandement du Hezbollah, des entrepôts d’armes et d’autres sites d’infrastructure terroriste dans la région de Dahiyeh. Tsahal a diffusé des images de ces frappes.

De la fumée s’élevant du site d’une frappe aérienne israélienne, sur Burj al-Shamali, à la périphérie de Tyr, le 22 novembre 2024. (Crédit : Kawnat Haju/AFP)

L’armée a déclaré que les cibles étaient situées dans des zones civiles et qu’elle avait pris des mesures pour minimiser les atteintes aux civils pendant les frappes.

Les frappes ont eu lieu alors que de violents combats terrestres entre Tsahal et le Hezbollah se poursuivaient dans le sud du Liban, les troupes israéliennes s’éloignant de plus en plus de la frontière.

Tsahal a déclaré qu’au cours de la semaine dernière, HeHarim – l’unité d’élite des Alpinistes de la 810e brigade régionale « Montagnes » – avait localisé un fusil sans recul de fabrication iranienne, une pièce d’artillerie, au cours d’une opération sur le versant libanais du mont Dov, le long de la frontière.

Un fusil sans recul de fabrication iranienne trouvé par des troupes sur le flanc libanais du mont Dov, sur une photo publiée le 23 novembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Les troupes ont trouvé des rampes de lancement et d’autres projectiles sur le même site du Hezbollah, a indiqué l’armée.

Parallèlement, l’armée a accusé le Hezbollah d’être à l’origine d’un tir de roquette qui a légèrement blessé quatre soldats italiens de la FINUL, la force d’observation internationale au sud-Liban.

Tsahal a déclaré que les projectiles, qui ont touché une base de la FINUL près de Chamaa, dans le sud du Liban, avaient été lancés depuis le village de Deir Qanoun al-Nahr.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a également déclaré que les premiers éléments de preuve indiquaient que le groupe terroriste chiite libanais était à l’origine de cette « attaque intolérable ».

Un véhicule blindé de la FINUL traversant Beyrouth dans le cadre d’un convoi de maintien de la paix de l’ONU se dirigeant vers le sud du Liban, le 12 novembre 2024. (Crédit : Patrick Baz/AFP)

L’Italie et d’autres alliés européens ont accusé Israël de viser la FINUL et ont rejeté la demande de Jérusalem que la force de maintien de la paix quitte ses positions pendant que Tsahal poursuit le Hezbollah.

De son côté, Israël a accusé la FINUL de ne pas avoir empêché le Hezbollah de construire des infrastructures terroristes dans le sud du Liban, ce qui l’a contraint à agir.

Depuis le 8 octobre 2023, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Craignant que le Hezbollah n’envahisse le nord, Israël a évacué les villes situées le long de la frontière libanaise. Quelque 60 000 habitants du nord sont toujours évacués en raison des tirs de roquettes incessants du Hezbollah, qui affirme que ses attaques visent à soutenir Gaza.

Depuis, le Hezbollah a étendu ses attaques aux villes du centre et du nord d’Israël, en plus des attaques à la frontière, bien que ces derniers jours, Tsahal ait constaté une diminution du nombre d’attaques.

Au cours de l’année écoulée, les attaques contre le nord d’Israël ont entraîné la mort de 44 civils israéliens. En outre, 72 soldats et réservistes de l’armée israélienne ont perdu la vie lors d’affrontements transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

Deux soldats ont été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs autres ont également eu lieu depuis la Syrie, sans qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

Tsahal estime par ailleurs que près de 3 000 terroristes du Hezbollah ont été éliminés durant le conflit. Une centaine de membres d’autres groupes terroristes auraient également été tués au Liban.

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