Biden parle avec les familles des Américains portés-disparus pendant 90 minutes
"Il a voulu avoir des nouvelles de chacun d'entre nous", a dit le père de l'un des otages ; le président américain a indiqué se "préoccuper profondément" de ces derniers

Le président américain Joe Biden a participé vendredi à une visioconférence en compagnie des familles des quatorze ressortissants des États-Unis portés-disparus après les attaques du Hamas.
« Ils doivent savoir que le président des États-Unis d’Amérique se préoccupe profondément de ce qui est en train d’arriver. Profondément », a confié Biden à l’émission « 60 minutes » sur CBS, jeudi.
Environ 150 à 200 personnes seraient retenues en captivité dans la bande de Gaza, enlevées par le Hamas. Parmi eux, des étrangers ou des ressortissants ayant la double nationalité. Ils ont été kidnappés samedi dernier – le Hamas avait alors lancé un assaut sans précédent contre Israël, tuant plus de mille personnes, la majorité d’entre elles des civils.
L’armée israélienne a jusqu’à présent informé 120 familles que l’un de leurs êtres chers se trouvait en détention à Gaza.
« Nous devons communiquer au monde que tout cela est déterminant. Ce n’est pas un comportement humain. C’est de la barbarie à l’état pur. Et nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener les otages si nous pouvons les trouver », a dit Biden.
La Maison Blanche a noté que Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale ; Roger Carstens, envoyé spécial aux dossiers liés aux otages ; John Bass, sous-secrétaire d’État et Brett McGurk, coordinateur du Conseil national de sécurité pour le Moyen-Orient avaient pris part à la rencontre virtuelle de vendredi.
Ruby Chen, père d’Itay Chen, un soldat porté-disparu, a indiqué devant les caméras de la Douzième chaîne que la réunion avec Biden avait duré bien au-delà du temps imparti. Le président a consacré 90 minutes à parler aux familles et à tenter de les réconforter.
« Il avait des choses à dire mais il voulait aussi avoir des nouvelles de chacun d’entre nous », a expliqué Chen.
Les 14 familles de portés-disparus ou d’otages ayant la nationalité américaine ont formé un groupe afin de mieux mener leurs opérations de sensibilisation à leur cause.
Chen a comparé l’intervention personnelle et chaleureuse de Biden et son implication à leurs côtés et l’absence totale de communication de la part des leaders israéliens. Il a précisé n’avoir été contacté par aucun responsable ou dirigeant du gouvernement israélien, à l’exception d’un représentant de l’armée.
Itay Chen, 19 ans, faisait son service militaire depuis un an dans le corps des blindés quand sa base a été attaquée près de la frontière avec Gaza, a dit Ruby Chen.
Il a précisé que son dernier contact avec son fils remontait au moment où ce dernier lui avait signalé des tirs de roquettes. Il a raconté que son fils se trouvait, à cet instant-là, avec les soldats, sur le terrain. L’armée ne lui a pas donné de confirmation du sort qui a été réservé à son équipe.
Il a noté qu’il ne figurait pas dans la liste des morts et que la famille n’avait eu aucune confirmation de son éventuelle mise en captivité par le Hamas.
Itay Chen: Father of missing American seeks Joe Biden's help in freeing Hamas hostageshttps://t.co/Xp2JIZzo7z
— emanuel watson (@WatsonEman62342) October 10, 2023
La famille Chen se préparait à célébrer la bar-mitzvah, le rituel juif de passage, du jeune frère d’Itay, Alon, et le soldat avait demandé à rester sur sa base pendant ce funeste week-end afin de pouvoir rejoindre sa famille la semaine suivante, a déclaré son père.
« Nous espérons encore que cette fête… se tiendra dans un avenir proche », avait-il dit aux journalistes, au début de la semaine.
Biden a fait l’objet d’éloges en Israël pour son soutien puissant apporté au pays dans ces circonstances tragiques.
Son message a encore été renforcé par le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, et par le secrétaire d’État Antony Blinken qui sont venus sur le sol israélien au cours des deux derniers jours.
Austin a assuré à l’État juif que les États-Unis apportaient leur soutien à Israël alors qu’il s’entretenait, aux côtés de diplomates américains de premier plan, avec des responsables israéliens et arabes, vendredi. Rien n’a indiqué que les États-Unis aient tenté d’empêcher une incursion terrestre israélienne à Gaza.
Les déplacements au Moyen-Orient d’Austin et de Blinken ont eu lieu alors qu’Israël renforce sa guerre contre les terroristes du Hamas, en guise de réponse à l’assaut brutal et meurtrier du groupe terroriste contre des communautés du sud du pays, samedi dernier.
Blinken a par ailleurs déclaré, lors d’une conférence de presse organisée à Doha, au Qatar, que si l’Amérique continue « à discuter avec Israël de l’importance de prendre toutes les précautions possibles pour éviter de porter atteinte aux civils ». Il a ajouté que n’importe quel pays « ayant subi ce que vient de subir Israël ferait probablement la même chose ».

« Aucun pays ne peut tolérer qu’un groupe terroriste se présente pour massacrer sa population de la manière la plus inadmissible et s’en tire comme ça », a dit Blinken. « Ce ne sont pas des ripostes que mène Israël, Israël sauve les vies des Israéliens ».
« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour garantir que les otages seront libérés aux côtés de nos partenaires israéliens », a indiqué Blinken pendant son voyage en Israël, jeudi, ajoutant que le représentant-spécial adjoint du département d’État pour les affaires relatives aux prises en otage, Steve Gillen, faisait le déplacement avec lui.