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Brésil : Il y a 10 ans, la vidéo d’une bar mitzvah enflammait le dance floor

Aujourd’hui, au Brésil, tous les jeunes connaissent Nissim Ourfali, le jeune Juif devenu l’un des premiers mèmes brésiliens et une source d’inspiration pour les DJs

En 2012, Nissim Ourfali est devenu célèbre au Brésil. (Capture d’écran de YouTube/Design par Mollie Suss / la JTA)
En 2012, Nissim Ourfali est devenu célèbre au Brésil. (Capture d’écran de YouTube/Design par Mollie Suss / la JTA)

JTA — Les quelque 120 000 Juifs qui vivent au Brésil comptent pour moins d’un pour cent de la population totale, forte d’environ 214 millions de Brésiliens.

Mais aujourd’hui, assure Marcio Bellora Saraceni, un avocat de 29 ans originaire de Rio de Janeiro, « tout le Brésil connaît » le nom de Nissim Ourfali, l’adolescent de la bar mitzvah devenu l’un des premiers mèmes viraux du pays, il y a 10 ans.

Des photos du jeune homme, alors âgé de 13 ans, en train de jouer à des jeux vidéo, de ranger ses phylactères ou apparaissant même debout au-dessus d’une baleine (un clin d’œil au nom d’une plage près de São Paulo) avaient toutes été rassemblées dans une vidéo qui avait été diffusée sur grand écran lors de sa bar mitzvah, en 2012.

Sur la musique de « What Makes You Beautiful » du boys band britannique One Direction, Ourfali donnait une version personnelle – et peu assurée – du tube, avec des paroles de son cru sur sa judéité et son amour pour sa famille (et Israël).

Selon le journal Estadão, la famille avait publié la vidéo en ligne afin qu’elle puisse être consultée plus tard par les amis et la famille. Ils n’avaient pas prévu que la vidéo atteindrait deux millions de vues en moins d’un an et qu’elle serait reprise par divers relais de la pop culture brésilienne.

Selon une interview datant de 2020 sous forme de podcast de Noemy Lobel, qui a produit la vidéo pour la famille Ourfali, la vidéo est devenue le sujet de l’un des 10 meilleurs tweets au monde quelques jours seulement après sa première publication.

La chanson est rapidement devenue un incontournable dans les fêtes et dans les boîtes de nuit de tout le Brésil.

« Je me souviens, j’étais au collège quand la vidéo est sortie. Avec mes amis, nous la chantions tout le temps », se rappelle Bellora Saraceni.

« Chaque fois que la chanson originale des One Direction passait, tout le monde chantait la version de Nissim. »

Le succès a été au rendez-vous, bien au-delà de la seule communauté juive.

« Juif ou non-juif, tout le monde connaît Nissim Ourfali », explique André Liberman, étudiant en droit âgé de 22 ans, militant juif progressiste à Recife.

Mais cette soudaine célébrité a eu des revers : la famille a subi des attaques antisémites en ligne et elle a même reçu des menaces de mort lorsque le nom et la judéité de leur fils ont été rendus publics.

En 2012, la famille a demandé à un tribunal brésilien le retrait de la vidéo.

Le juge Athurs Wady a ordonné le retrait de certaines des vidéos, y compris l’original. Mais deux ans plus tard, Wady a statué qu’il ne pouvait pas forcer Google, propriétaire de YouTube, à supprimer toutes les vidéos mentionnant Ourfali. Elles avaient en effet été copiées et diffusées dans d’innombrables versions qui ne pouvaient pas être poursuivies et supprimées.

La famille a fait appel de cette décision et, en 2016, un tribunal d’État a ordonné à Google Brasil de retirer autant de vidéos que possible. Malgré cette décision, la vidéo est toujours aisément disponible, dans différentes versions, sur Internet.

Peu de choses sont connues sur la vie d’Ourfali, 10 ans après son accession brutale à la célébrité sur Internet. Selon le site brésilien Aventuras na Historia, il ne s’est jamais publiquement exprimé sur sa notoriété soudaine et il ne détient aucun compte public sur les réseaux sociaux.

En 2018, l’influenceur de droite Arthur do Val avait publié une photo d’Ourfali aux côtés du député de droite Kim Kataguiri qui, dans un podcast qui a été diffusé cette année, a dit être opposé à la criminalisation du nazisme en Allemagne. Do Val a ajouté à sa publication sur Instagram un commentaire assurant qu’Ourfali lui apportait son soutien.

Selon le podcast Além do Meme, Ourfali vit et travaille aujourd’hui aux États-Unis.

À l’apogée de l’engouement pour la vidéo d’Ourfali, dans des boîtes de nuit bondées, Jeff Oliveira, artiste visuel et DJ âgé de 34 ans, originaire de Rio de Janeiro, jouait toutes sortes de remixes de la chanson de Nissim, tout au long de la nuit.

« Chaque fois que je mettais la chanson de Nissim, les gens devenaient fous », se souvient-il. « Ils hurlaient, chantaient et dansaient ensemble. »

Aujourd’hui, il est passé à des morceaux plus récents, en phase avec la culture Internet vibrante du Brésil.

« Les mèmes sont utilisés au bon moment », souligne-t-il.

« Les gens parlaient de Nissim toute la semaine avec leurs amis, leurs collègues, leur famille, et le week-end, le DJ leur passait cette musique,» raconte-t-il.

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