Chems-Eddine Hafiz répond à Manuel Valls sur l’antisémitisme : « Les musulmans seront les premiers boucliers des Juifs »
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris en profite également pour prendre la défense du président algérien Abdelmadjid Tebboune, accusé d’antisémitisme

Invité de Sud Radio ce 28 mars, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a été interrogé sur la montée de l’antisémitisme en France. Il a notamment affirmé : « Je dis, comme Dalil Boubakeur, les musulmans seront les premiers boucliers des Juifs. »
Cette affirmation est une réponse aux déclarations de Manuel Valls. Sur Europe 1/CNews lundi, le ministre des Outre-mer a expliqué, au milieu d’un long développement sur l’antisémitisme : « Ce qui a changé depuis 25 ans, c’est qu’elle vient essentiellement du monde arabo-musulman, cette haine des Juifs, en France comme ailleurs. L’islamisme fait de la haine des Juifs sa matrice et son principal objectif. »
Une déclaration qui a heurté le responsable religieux : « Non, la haine des Juifs ne vient pas du monde arabo-musulman. Manuel Valls est un ami, je suis un peu déçu. Quelles sont les preuves ? »
Chems-Eddine Hafiz a aussi rappelé ses liens avec le Grand Rabbin de France Haïm Korsia : « On a essayé de prendre des initiatives, mais on nous a attaqués. Lui par sa communauté, moi par la mienne », après avoir affirmé que « les actes antisémites d’aujourd’hui ne sont pas commis par des musulmans au nom de la religion. Ils sont commis par des antisémites, des haineux ! »
Proche du président algérien, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a aussi tenu à défendre Abdelmadjid Tebboune, rappelant qu’il avait permis la visite de Patrick Bruel, chanteur juif d’origine algérienne : « On essaie de faire passer le président pour un antisémite, c’est injuste. »
Dans l’affaire Boualem Sansal, il affirme que « personne, sous l’autorité du président Tebboune, n’a refusé » l’entrée dans le pays à son avocat, François Zimeray, « parce qu’il est Juif ». Un problème de procédure aurait ainsi justifié ce refus. À ce jour, une nouvelle demande a été faite et elle est toujours sans réponse. Boualem Sansal a quant à lui été condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ».
"Les actes antisémites d'aujourd'hui ne sont pas commis par des musulmans au nom de la religion. Ils sont commis par des antisémites, des haineux !" affirme @chemshafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris pic.twitter.com/zfNJI2AprU
— Sud Radio (@SudRadio) March 28, 2025