Corbyn avait demandé des mesures contre Israël
Entre 2010 et 2015, le travailliste avait appelé à interdire l’entrée des politiciens israéliens et à pénaliser le pays
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Avant son élection à la tête du Labour, Jeremy Corbyn avait fait pression pour un boycott d’Israël et appelé le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque à interdire aux politiciens israéliens d’entrer dans le pays, montrent des lettres écrites entre 2010 et 2015 et récemment publiées par le gouvernement britannique.
Les lettres, envoyées au ministre des Affaires étrangères de l’époque, William Hague, ont été publiés après une demande au gouvernement dans le cadre de la loi sur la liberté d’information.
Ecrivant à Hague en 2012 au sujet de Jérusalem Est et en particulier de la démolition de maisons dans le quartier de Silwan, Corbyn, qui était un simple député d’Islington North à l’époque, avait demandé des sanctions commerciales contre Israël.
« Les actions actuelles d’Israël et la victimisation de la population de Jérusalem Est sont une abomination qui est totalement illégale, avait-il écrit. Assurément, le seul moyen logique ici est de prendre des actions concrètes pour pénaliser Israël par la méthode la plus évidente. »
« Il n’y a clairement pas de temps à perdre pour prendre des mesures via l’Accord commercial de l’association UE-Israël. Ne laissons plus la souffrance du peuple palestinien nous être si familière que tout ce que nous faisons est de ‘présenter des observations’ quand les outils sont à notre disposition, des outils que notre gouvernement et d’autres choisissent d’ignorer », avait-il écrit.
Dans une autre lettre adressée à Hague en février 2013, Corbyn avait écrit qu’il venait de rentrer d’une visite dans la bande de Gaza, pendant laquelle il lui avait été demandé si le Royaume-Uni « cesserait de permettre aux politiciens criminels d’Israël de venir dans notre pays », assurerait que la BBC « décrivent fidèlement la Palestine » et travaillerait « à mettre fin au siège de Gaza ».
« Si je ne travaillais pas à ces trois objectifs, j’aurai courbé la tête de honte, avait écrit Corbyn. Il n’y avait aucune explication plausible que je puisse donner sur pourquoi nos gouvernements n’ont fait aucun progrès pour soutenir des objectifs si importants. »
« Je ne peux pas m’empêcher de me demander pendant combien de temps des gouvernements successifs vont prétendre qu’une puissance occupante depuis si longtemps devrait être traitée de la même manière que le peuple dont la terre est non seulement occupée, mais régulièrement confisquée », avait-il écrit.
La dispute sur l’antisémitisme du Labour couve depuis des mois, depuis que Corbyn a été élu à la direction du parti par les partisans de la base, malgré l’opposition de beaucoup de députés, et une partie des officiels du parti a effectivement fait des déclarations antisémites et anti-Israël.
Dans un documentaire diffusé mercredi, Corbyn vise un célèbre journaliste britannique juif, Jonathan Freedland. Il accuse l’éditorialiste historique du Guardian de « méchanceté subliminale » dans sa couverture des accusations d’antisémitisme dans le parti.
Corbyn lui-même a été critiqué pour avoir dans le passé parlé du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah comme des « amis » et avoir appelé au dialogue avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Il s’est également attiré les critiques des députés de son propre parti pour n’avoir pas répondu à une invitation du Parti travailliste israélien à visiter le pays.
En avril, le chef de l’opposition israélienne, Isaac Herzog, a répondu furieusement au débat en cours sur l’antisémitisme dans le parti frère britannique, invitant ses hauts fonctionnaires à visiter le Musée de l’histoire de l’Holocauste, Yad Vashem, à Jérusalem pour un rappel des conséquences de l’antisémitisme.
Selon le Guardian, le parti israélien n’a « pas obtenu de réponse » à la lettre de Herzog.