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Coronavirus: les effets catastrophiques pour le transport aérien s’accélèrent

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a demandé jeudi des mesures de soutien d'urgence

Les effets catastrophiques de la pandémie de coronavirus sur le transport aérien s’accéléraient lundi avec les annonces de réductions de l’offre de plus de 70 % chez Air France et IAG et l’immobilisation probable de l’essentiel de la flotte des low-cost easyJet et Ryanair.

Groupe ADP, qui gère notamment les aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et d’Orly, prévoit pour sa part une baisse de son résultat d’exploitation de 190 millions d’euros sur la base d’un recul du trafic de
25 % sur ses principales plateformes à partir de mars et sur les quatre ou cinq mois à venir.

Ces annonces interviennent dans un contexte de crise sans précédent pour le transport aérien, qui avait déjà été lourdement affecté par les attentats du 11-Septembre, la crise financière de 2008-2009, ou encore en France par les attentats de 2015.

Entre le 1er et le 14 mars, la baisse estimée du trafic passagers s’est accélérée sur les plates-formes parisiennes, avec une évolution estimée de -29 % après deux mois de quasi stabilité (+0,8 %), selon ADP.

L’Association internationale du transport aérien (Iata) a demandé jeudi des mesures de soutien d’urgence, après l’annonce des mesures d’interdiction temporaire d’entrée aux Etats-Unis des voyageurs en provenance d’Europe.

Outre l’Italie, plusieurs pays ont mis des mesures semblables en place avec leur lot de suppressions de liaisons aériennes.

Le groupe ADP, qui voit fondre à la fois les recettes des redevances aéroportuaires et celles des commerces et boutiques des aéroports, a mis en place « un plan d’optimisation opérationnel et financier » qui passe par la fermeture d’aéroports à l’étranger (Amman en Jordanie, Ohrid en Macédoine et Riga en Lettonie) et de certains terminaux à Paris d’ici à la fin de la semaine.

« Nous fermerons davantage d’infrastructures si la baisse s’accélère », a expliqué à l’AFP le directeur général du Groupe ADP Edward Arkwright en tablant, une fois l’épidémie terminée, sur un scénario de rétablissement pour le transport aérien « sur trois mois observé depuis les années 70 après chaque grand événement ».

Le groupe va par ailleurs soutenir ses clients en difficulté en proposant par exemple la suspension des redevances de stationnement pour les avions immobilisés sur les plateformes parisiennes du fait de la crise.

Le groupe Air France-KLM a annoncé de son côté une réduction de son activité de 70 % à 90 % lors des deux prochains mois au moins.

Il indique avoir déjà engagé « des mesures fortes » pour « sécuriser sa trésorerie », parmi lesquelles 200 millions d’euros d’économies pour 2020, la mise en œuvre de chômage partiel ou encore une réduction de 350 millions d’euros de son plan d’investissement.

Le groupe ajoute qu’il a « accueilli positivement les déclarations exprimées par l’Etat français et l’Etat néerlandais qui ont indiqué chacun étudier toutes les conditions possibles d’un soutien au groupe ».

Jeudi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, avait indiqué, après l’annonce de la décision de Donald Trump de suspendre l’entrée des Européens aux Etats-Unis, vouloir s' »assurer qu’Air France passe ce moment difficile (…) dans les meilleures conditions possibles ».

Le ministre français de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire s’exprime lors d’une conférence de presse après une réunion sur l’impact économique de l’épidémie coronavirus Covid-19, au ministère de l’Economie à Paris le 9 mars 2020. (Photo par ERIC PIERMONT / AFP)

Les Etats français et néerlandais sont actionnaires du groupe à hauteur de 14,3% et 14% respectivement.

Outre-Manche, IAG, maison mère de British Airways, a annoncé prévoir une réduction de sa capacité de vols d' »au moins 75% » en avril et mai, sa rivale Easyjet prévenant que la « majorité de ses avions » pourrait être clouée au sol.

« Il n’est pas sûr que les compagnies européennes (…) survivront à ce qui pourrait se révéler un gel à long terme des voyages », a indiqué easyJet.

Même préoccupation chez son rival Ryanair qui a averti que les restrictions imposées par un nombre croissant de pays allait entraîner le maintien au sol de « la majorité de sa flotte pour les 7 à 10 jours prochains ».

Pour limiter la propagation de Covid-19, les compagnies assurent une désinfection et un assainissement régulier des cabines. Alitalia exige depuis lundi le port d’un masque de protection par les passagers si la distance de sécurité d’un mètre entre les voyageurs ne peut pas être respectée.

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