Israël en guerre - Jour 561

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Crainte des agriculteurs que la suppression des droits de douane sur les importations américaines ne sape la sécurité alimentaire d’Israël

Le ministre des Finances, qui a souhaité anticiper la hausse des tarifs douaniers par Donald Trump, estime que la suppression des droits de douane permettront d'améliorer la concurrence et de réduire le coût de la vie

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Un agriculteur récoltant du blé dans la vallée de Hula, au nord d'Israël, le 17 mai 2023. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)
Un agriculteur récoltant du blé dans la vallée de Hula, au nord d'Israël, le 17 mai 2023. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

La Fédération des agriculteurs israéliens a dénoncé la décision du ministère des Finances de supprimer immédiatement les droits de douane restants sur les produits américains, principalement dans le domaine de l’agriculture, alors que le président américain Donald Trump prévoit de frapper ses partenaires commerciaux avec des droits de douane équivalents.

Amit Yifrach, qui préside la fédération et occupe le poste de secrétaire général du Mouvement Moshav, et Uri Dorman, secrétaire général de la fédération, ont déclaré dans un communiqué commun : « C’est une mesure qui entraînera un désastre pour l’agriculture locale ».

Ils affirment que « particulièrement aujourd’hui, après le 7 octobre
[2023] », lorsque les terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d’Israël, « nous devons intérioriser l’importance de l’agriculture jusqu’au dernier sillon et renforcer les agriculteurs qui vivent près de la frontière [de Gaza] ».

Ils ajoutent : « Il ne fait aucun doute que les relations commerciales avec les États-Unis sont importantes et appropriées, mais nous devons veiller à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, ce qui nuirait à la sécurité alimentaire et à la sécurité nationale ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a signé mardi une directive visant à supprimer tous les droits de douane restants sur les importations en provenance des États-Unis avec effet immédiat, dans une tentative apparente de gagner un sursis par rapport au prélèvement de droits réciproques par l’administration Trump qui devrait être annoncé mercredi.

L’ordre a été coordonné avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de l’Économie Nir Barkat, mais il est soumis à l’approbation finale de la commission des Finances de la Knesset.

Dans une lettre envoyée le 20 mars à Barkat et au ministre de l’Agriculture, Avi Dichter, Smotrich a demandé la suppression des droits de douane sur les produits en provenance des États-Unis, principalement dans le domaine de l’agriculture, étant donné que des droits de douane réciproques et sectoriels sur les partenaires commerciaux des États-Unis devraient être imposés à partir du 2 avril par l’administration américaine.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Israël et les États-Unis ont signé un accord de libre-échange en 1985. Dans le cadre de cet accord, les États-Unis et Israël ont mis en œuvre des réductions tarifaires progressives, qui ont finalement abouti à l’élimination presque totale des droits de douane sur les produits manufacturés en 1995. Toutefois, l’accord permet aux États-Unis et à Israël de maintenir certaines restrictions tarifaires et d’importation, telles que des restrictions quantitatives et des taxes sur les produits agricoles, principalement pour préserver la production locale et la sécurité alimentaire.

« L’élimination totale des droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis est une mesure importante pour protéger l’économie israélienne pendant une période sensible et pour renforcer les relations économiques avec notre allié le plus important, les États-Unis », a déclaré Smotrich mardi. « Nous continuerons à agir de manière décisive pour protéger les exportations israéliennes et préserver les avantages compétitifs d’Israël sur la scène internationale. »

« L’objectif de cette initiative est de promouvoir une politique de tarifs zéro entre les deux pays et de maintenir des relations commerciales positives avec les États-Unis », a déclaré Smotrich.

Dan Catarivas, président de la Fédération israélienne des chambres de commerce et d’industrie binationales. (Autorisation)

Les droits de douane perçus sur les importations en provenance des États-Unis, principalement des produits liés à l’agriculture, s’élèvent actuellement à seulement 42 millions de NIS par an, selon les données du ministère des Finances. La liste limitée des produits agricoles soumis à une protection tarifaire à l’importation comprend les pommes, les poires, les kakis, les amandes, les pommes de terre, les tomates, les cacahuètes, le houmous, le maïs transformé et les légumes surgelés, selon le ministère de l’Agriculture.

« Les droits de douane restants sont en place en partie parce que nous ne voulons pas être inondés par des produits agricoles bon marché et pour protéger l’industrie agricole locale, ce qui signifie que la suppression des droits de douane obligera le gouvernement israélien à élaborer une politique agricole pour soutenir les producteurs locaux », a déclaré Dan Catarivas, président de la Fédération israélienne des chambres de commerce et d’industrie binationales, au Times of Israel.

Le ministère de l’Agriculture a répondu qu’il examinait les répercussions des changements dans la politique commerciale de l’administration américaine et qu’il travaillait à la formulation d’un cadre de soutien visant à minimiser les dommages causés aux agriculteurs israéliens de la périphérie ravagés par la guerre, à assurer la viabilité de la production locale et à préserver la sécurité alimentaire nationale.

« La demande urgente d’éliminer les droits de douane restants intervient alors qu’il semble que Smotrich ait compris que [le président américain Donald] Trump a décidé de changer complètement les règles du jeu du commerce international et de les baser sur ‘l’Amérique d’abord’ et les intérêts de sécurité nationale », a-t-il ajouté.

« Il semble que l’administration américaine ait décidé que tout pays imposant des droits de douane sur les produits américains se verra appliquer la réciprocité, ce qui signifie que pour éviter tout conflit entre Israël et les États-Unis, le ministre des Finances veut abolir tous les droits de douane restants sur les exportations agricoles américaines vers Israël », a déclaré Catarivas, qui est également chef de la division du commerce extérieur à l’Association des fabricants d’Israël et un ancien fonctionnaire du ministère des Finances.

« Si Israël est inclus dans la nouvelle politique commerciale, nos exportations agricoles vers les États-Unis seront affectées car elles seront moins compétitives, les droits de douane nuisant à la compétitivité et à la rentabilité. »

Dans sa lettre, Smotrich a mis en garde les ministres de l’Économie et de l’Agriculture contre le changement significatif de la politique commerciale mondiale de l’administration américaine et les conséquences potentielles pour les importations israéliennes, ajoutant que les tarifs douaniers de Trump devraient être imposés à la fois aux « pays amis et ennemis. »

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (à gauche) et le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent se rencontrant, à Washington, le 5 mars 2025. (Crédit : Ministère des Finances)

Smotrich a ajouté que la suppression des taxes est conforme à la politique du gouvernement en matière de lutte contre le coût de la vie et qu’elle renforcera la concurrence dans le secteur alimentaire.

La directrice générale de la Fédération des chambres de commerce israélienne (FICC), Gilit Rubinstein, a salué l’appel de Smotrich à prendre des mesures pour « supprimer les barrières tarifaires et réglementaires qui restreignent les importations en provenance des États-Unis ».

« La suppression des barrières à l’importation en provenance des États-Unis est une mesure nécessaire et bénéfique pour éviter de mettre en péril les exportations israéliennes vers les États-Unis », a déclaré Rubinstein.
« La réduction des droits de douane et l’allègement de la réglementation contribueront également à accroître la concurrence et à réduire le coût de la vie. »

Rubinstein a ajouté que la FICC travaillait avec les ministères pour soutenir les efforts visant à « supprimer les barrières restantes, telles que celles liées aux jouets et aux produits pour bébés, à l’alimentation, aux produits de transport, etc.

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