Crise de l’électricité à Gaza : l’AP bloque les paiements à l’Egypte
Mahmoud Abbas cherche à faire pression sur le Hamas pour qu'il lui cède le contrôle de la bande de Gaza
La fourniture d’électricité a de nouveau été affectée samedi dans la bande de Gaza sous contrôle du Hamas, les dirigeants du mouvement terroriste islamiste accusant l’Autorité palestinienne (AP), au pouvoir en Cisjordanie, de bloquer les paiements de carburant à l’Egypte.
Deux des trois générateurs de la seule centrale électrique de Gaza ne fonctionnaient pas, car « l’Autorité palestinienne à Ramallah a cessé toutes les transactions financières par l’intermédiaire des banques palestiniennes pour acheter du carburant à l’Egypte », a déclaré l’Autorité de l’électricité du Hamas.
« Cela a conduit à l’arrêt des [livraisons] du carburant il y a deux jours en provenance d’Egypte », a-t-elle ajouté.
L’Autorité de l’énergie à Gaza paie l’Egypte pour le carburant qu’elle reçoit mais doit effectuer les transferts via les banques palestiniennes situées en Cisjordanie et régies par les lois de l’Autorité palestinienne.
La société de distribution d’électricité a confirmé qu’un seul générateur fonctionnait, produisant 23 mégawatts d’énergie. En ajoutant les autres sources d’énergie, cela signifie que Gaza compte actuellement un total de 93 mégawatts par jour.
Plus de 500 mégawatts sont nécessaires pour couvrir les besoins de la population palestinienne dans la bande de Gaza.
Le président de l’AP Mahmoud Abbas a récemment cherché à mettre sous pression le Hamas.
Son gouvernement a cessé de payer pour la fourniture d’énergie à Gaza, conduisant Israël, principal fournisseur d’électricité de l’enclave palestinienne, à réduire ses livraisons.
Ces réductions ont conduit à une situation dans laquelle le territoire de deux millions de personnes, souffrant d’une pauvreté chronique, n’était plus alimenté que deux heures par jour en électricité.
L’Egypte était alors intervenue pour fournir du carburant à la seule centrale électrique de Gaza, mais cette aide provisoire est elle aussi aujourd’hui menacée.
Les livraisons égyptiennes s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration des relations entre Le Caire et le Hamas.
Le porte-parole de l’Autorité palestinienne Tarek Rishmawi, a réagi en déclarant à l’AFP que « la principale raison de la dégradation de la situation [à Gaza] est le rejet par le Hamas de l’initiative de réconciliation, du président Mahmoud Abbas. »