Décès de Badinter : la communauté juive salue la mémoire d’un « mensch »
L'ancien Garde des Sceaux de François Mitterrand est né dans une famille juive arrivée en France en 1919. Il a perdu son père, son oncle et sa grand-mère paternelle dans la Shoah
Plusieurs représentants de la communauté juive ont salué vendredi la mémoire d’un « grand homme », après la mort de Robert Badinter, « profondément français » et « résolument juif », et dont plusieurs parents avaient péri dans la Shoah.
« Avec la disparition de Robert Badinter, la France perd l’une de ses dernières grandes consciences morales », a affirmé sur X (ex-Twitter) Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
« Profondément français, résolument juif, Robert Badinter avait plus que quiconque la passion de la République », a-t-il ajouté.
Robert Badinter est mort le jour anniversaire de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, le 9 février 1943, au cours de laquelle son père a été arrêté avant d’être déporté.
« Cette histoire singulière a fait de lui un grand homme, un ‘mensch’ (un homme de bien, NDLR), lui qui a dédié sa vie pour celle de tous les autres, pour les droits de l’homme et les libertés », a affirmé le grand rabbin de France Haïm Korsia en disant sa « tristesse infinie ».
Le président du Consistoire central de France Elie Korchia a salué la mémoire de « l’une des figures les plus emblématiques » du pays.
Pour le président du Fonds social juif unifié (FSJU) Ariel Goldmann, « la France perd un de ses fils les plus valeureux » et le judaïsme « un de ses princes les plus distingués ».
L’alliance israélite universelle, dont il était membre du comité central, a également rendu hommage à Robert Badinter.
Nous apprenons avec une immense tristesse la mort de Robert Badinter. Membre du comité central de l'Alliance depuis 1996…
Posted by Alliance Israélite Universelle on Friday, February 9, 2024
L’ancien Garde des Sceaux de François Mitterrand est né dans une famille juive arrivée en France en 1919 et originaire de Bessarabie (en actuelle Moldavie, ndlr). Il a perdu son père, son oncle et sa grand-mère paternelle dans la Shoah.
Au-delà de la communauté juive, les gardiens de la mémoire ont aussi réagi: la Fondation pour la mémoire de la Shoah a salué « avec une grande émotion » la mémoire de Robert Badinter, « enfant caché, devenu avocat puis ministre, père de l’abolition de la peine de mort ».
"En grand homme de paix et de justice, que j'ai eu l'honneur de rencontrer il y a bien des années, Robert Badinter a profondément marqué son époque. Ne doutons pas que les générations futures sauront faire vivre son précieux héritage". – L'Ambassadrice Alona @FisherKamm, Chargée… pic.twitter.com/3hOpTbS6eD
— Ambassade d'Israël en France (@IsraelenFrance) February 9, 2024
#CeJourLà il y a 81 ans, 86 Juifs, dont le père de Robert Badinter, présents dans le local de l'UGIF, rue Ste-Catherine à #Lyon, sont raflés par la Gestapo dirigée alors par Barbie. Sur les 80 déportés, seuls 4 reviendront des camps, dont 2 témoigneront au procès Barbie en 1987. pic.twitter.com/T8gopxpISM
— Fondation pour la Mémoire de la Shoah (@Fondation_Shoah) February 9, 2024
Tristesse infinie d’apprendre la disparition de Robert Badinter ce 9 février, 81 ans jour pour jour après la rafle de la rue Sainte Catherine (Lyon) au cours de laquelle son père a été arrêté avant d’être déporté.
— Haïm Korsia (@HaimKorsia) February 9, 2024
Avec la disparition de Robert Badinter, la France perd l'une de ses dernières grandes consciences morales.
Robert Badinter nous quitte symboliquement un 9 février, date anniversaire la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon le 9 février 1943, au cours de laquelle son père fut… pic.twitter.com/rEMaHpj2DQ
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) February 9, 2024
Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français. pic.twitter.com/3IJ9jekLSd
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 9, 2024
L’hommage national à Robert Badinter souhaité par le Président de la République aura lieu mercredi place Vendôme.
D’ici là, tout ce week-end, un recueil de condoléances est à votre disposition pour que chacun puisse venir à la Chancellerie lui rendre un dernier hommage. https://t.co/Mx4zjTRoEj
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) February 10, 2024
« Partout dans le monde, et sans aucune exception, où triomphent la dictature et le mépris des droits de l'Homme, partout vous y trouvez inscrite, en caractères sanglants, la peine de mort. »
Hommage à Robert Badinter. pic.twitter.com/MLhDTZuhUr
— Gouvernement (@gouvernementFR) February 9, 2024
????️"J'ai l'honneur, au nom du Gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France"
⚫️ Alors que l'on a appris le décès de Robert Badinter, retour sur un discours qui a marqué l'Histoire.
???? https://t.co/zhxOGjDNwT#DirectAN pic.twitter.com/4GiLaPxZbO— Assemblée nationale (@AssembleeNat) February 9, 2024
Le combat de Robert Badinter était celui de la dignité humaine, celui du droit, de la justice, de la liberté. pic.twitter.com/3ru431kfnd
— François Hollande (@fhollande) February 9, 2024
Robert Badinter. Grandeur de la France. Noblesse de la gauche. Humanisme de l’autre homme. Et esprit du Judaïsme. pic.twitter.com/1Hhc4Kh10Q
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) February 9, 2024
Robert #Badinter est parti et laisse un vide immensurable.
La Nation est orpheline d’un géant.
Comment allons-nous faire sans lui ? Comment… ?
Certes les grandes consciences, même si de plus en plus s'égrènent, grâce à Dieu,
il nous en reste encore. Peu, mais il nous en… pic.twitter.com/R8zdCEQJEw— Chalom Lellouche (@ChalomLellouche) February 9, 2024
Triste nouvelle. Robert Badinter nous a quitté.
Passeur de mémoire, militant contre la peine de mort et contre le negationisme – ses valeurs juives, humanistes et républicaines nous accompagnent. pic.twitter.com/ALeGI0IJc4— UEJF (@uejf) February 9, 2024