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Des affiches dénonçant l’antisémitisme dans une université de Belgique arrachées

L'Union des étudiants juifs de Belgique avait recouvert les murs de l'Université libre de Bruxelles avec des affiches qui répondaient à une campagne jugée « hypocrite » de la part de la direction de l'institution

Publication de l'Union des étudiants juifs de Belgique (UEJB) dénonçant l'arrachage des affiches de sa campagne de lutte contre l'antisémitisme, sur le campus de l'Université libre de Belgique, le 18 avril 2025. (Crédit : Facebook / UEJB / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Publication de l'Union des étudiants juifs de Belgique (UEJB) dénonçant l'arrachage des affiches de sa campagne de lutte contre l'antisémitisme, sur le campus de l'Université libre de Belgique, le 18 avril 2025. (Crédit : Facebook / UEJB / utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Une campagne d’affichage pour sensibiliser à la recrudescence de l’antisémitisme menée par l’Union des étudiants juifs de Belgique (UEJB) sur le campus de l’Université libre de Bruxelles (ULB) a rencontré une radicale opposition mercredi 16 avril dernier, puisque les affiches ont été arrachées.

Reprenant les codes d’une campagne menée par l’ULB pour lutter contre toutes les formes de discrimination sur le campus, avec des affiches qui disaient notamment « Ici, on cultive la tolérance », l’UEJB a affiché des messages disant : « Ici, on exclut, on agresse, on insulte des Juifs », « Ici, on traite les Juifs de sales sionistes » ou encore « Ici, on crie ‘Gloire à Sinwar’ aux manifs », en référence à l’instigateur du pogrom du 7 octobre 2023.

Depuis les massacres perpétrés par le Hamas dans le sud d’Israël, la plupart des pays européens connaissent une flambée du nombre d’actes antisémites enregistrés.

La Belgique est particulièrement touchée par cette recrudescence de l’antisémitisme : en juin 2024, un sondage réalisé par l’institut Ipsos avait indiqué que 22 % des habitants de Bruxelles, soit près d’un sondé sur quatre, déclare ressentir de l’antipathie pour les Juifs. Un chiffre bien supérieur à la France, où 6 % des sondés ont répondu de manière similaire, d’après Ipsos.

Le nouvel antisémitisme s’exprime notamment au sein des milieux pro-palestiniens opposés à la guerre menée par Israël contre les terroristes du Hamas à Gaza. Centre important de la contestation en Europe comme en Amérique du Nord, les universités ont été le théâtre de manifestations et de blocus censés protester contre les partenariats tissés avec les universités israéliennes, mais aussi d’actes antisémites décriés.

Et l’Université libre de Bruxelles n’en a pas été exempte. Le 7 mai 2024, un collectif étudiant qui se fait appelé « Université populaire de Bruxelles (UPB) » a lancé le blocus d’un bâtiment du campus long de plusieurs semaines pour dénoncer le « génocide » commis par Israël à Gaza et demander à la direction de « rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes ».

En réponse, l’UEJB avait réussi à rassembler 500 personnes à une manifestation s’opposant au blocus mené par l’UPB et pour demander à la direction de l’Université de protéger les étudiants juifs de l’antisémitisme.

Manifestation contre l’antisémitisme et l’occupation d’un des bâtiments de l’institution par des activistes anti-Israël, devant l’Université Libre de Bruxelles , le 10 mai 2024. (Crédit : Capture d’écran X Joël Rubinfeld)

Gad Deshayes, co-président de l’organisation, avait décrit la mobilisation étudiante anti-Israël « d’occupation hostile qui ne défend pas les droits des Palestiniens mais demande simplement la destruction de l’État d’Israël ».

« On exige de la rectrice qu’elle protège ses étudiants. C’est une manifestation en soutien aux étudiants juifs et aux étudiants en général qui subissent ce qui se passe sur le campus ces derniers temps et la tolérance des autorités face à ça. Mais aussi pour montrer qu’on est unis, qu’on n’acceptera pas de se laisser faire et qu’on agira », avait-il ajouté.

La campagne menée la semaine dernière par l’UEJB semblait également viser la direction de l’Université, visiblement mise en cause pour son manque d’action visant à mettre les étudiants juifs à l’abri de la discrimination puisque l’une des affiches arrachées indiquait : « Ici, on fait semblant de combattre la haine avec une campagne de comm ».

Publication de l’Union des étudiants juifs de Belgique (UEJB) dénonçant l’arrachage des affiches de sa campagne de lutte contre l’antisémitisme, sur le campus de l’Université libre de Belgique, le 18 avril 2025. (Crédit : Facebook / UEJB / utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

L’organisation a réagi à l’arrachage de ses affiches de sensibilisation sur ses réseaux sociaux en annonçant que « toutes les affiches de l’UEJB dénonçant l’antisémitisme ont été arrachées, comme toutes celles qui, depuis le 7 octobre 2023, évoquent — de près ou de loin — le judaïsme, les Juifs, la mémoire ou la lutte contre l’antisémitisme ».

« C’est précisément pour cela que notre campagne était indispensable », a conclu l’UEJB.

Dans un communiqué cité par le journal La Libre, l’UEJB a ajouté que « pendant qu’elle déroule ses messages de façade, l’ULB ignore volontairement les réalités que vivent les étudiants juifs sur ses campus depuis plus d’un an et demi : harcèlement, agressions verbales et physiques, exclusions d’auditoires, intimidations… ».

L’association avait pourtant anticipé la réaction des responsables de l’arrachage de leurs affiches, puisque l’une d’entre elles disait justement : « Ici, le mot ‘juif’ dérange. Et c’est pour ça que tu vas arracher cette affiche, pas vrai ? ».

Interrogée par la RTBF, la coprésidente de l’UEJB, Gabrielle Piorka, a rappelé qu’il y a « des étudiants juifs qui ont peur de venir en cours, parce que, dès qu’on remarque qu’ils sont juifs, on les traite de ‘sale sioniste’ ou de ‘sale juif’ ».

Piorka a également raconté qu’au moment où les affiches étaient arrachées, c’est-à-dire le jour-même où elles avaient été collées, « une étudiante […] a voulu prendre des photos, elle s’est fait prendre à partie par les personnes qui les arrachaient, qui lui ont demandé son nom de manière violente ».

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