Bruxelles : Des étudiants anti-Israël prolongent l’occupation d’un bâtiment universitaire
À l’Université libre de Bruxelles, un bâtiment est occupé depuis le 7 mai par un mouvement qui demande à la direction de "rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes"
Les actions d’étudiants pro-palestiniens et anti-Israël se poursuivent à l’Université libre de Bruxelles (ULB), en Belgique. Un bâtiment est ainsi occupé depuis le 7 mai dernier par un mouvement qui se fait appeler
« Université populaire de Bruxelles » et qui veut dénoncer le « génocide » en cours à Gaza. Il demande ainsi à la direction de « rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes ». Vendredi 21 juin, après une assemblée générale, le groupe a annoncé dans la soirée prolonger son action, a rapporté la RTBF.
La rectrice de l’Université, Annemie Schaus, avait appelé lundi dernier les étudiants à lever l’occupation et à réparer les dégradations commises lors de leurs actions. Dans un mail adressé à la communauté étudiante, elle affirmait que « la manière dont ce mouvement a évolué ne répond pas aux idéaux qui l’ont motivé ».
« J’estime que cette occupation est, dès lors, aujourd’hui sans fondement et ne peut plus amener qu’à perpétuer un climat de tensions, de provocations et de conflits sur notre campus » avait-elle ajouté. Elle se disait néanmoins prête à poursuivre le dialogue et à rester attentive aux préoccupations étudiantes.
Le groupe « Université populaire de Bruxelles » avait répondu indirectement à la rectrice sur ses réseaux sociaux en affirmant que « la violence sur le campus, c’est celle de notre institution qui soutient la colonisation en Palestine et un génocide, c’est celle des symboles coloniaux qui persistent sur le campus ». Et de conclure par : « Longue vie à l’intifada étudiante. »
Hier matin, des étudiants pro-palestiniens ou plutôt pro-#Hamas, ont occupé un bâtiment de l’Université Libre de Bruxelles et ont scandé des slogans antisémites comme « From the river to the sea » et ont également lancé des appels à l’intifada.
De plus, lors de ce rassemblement,… pic.twitter.com/qg5QT25pbn
— Jérémy Benhaïm (@JeremBenhaim) May 8, 2024
LA TYRANIE DANS UN MOUCHOIR DE POCHE
« L’Assemblé populaire » (de 100 personnes) qui occupe un bâtiment de l’Université Libre de Bruxelles pour dénoncer le «génocide à Gaza », entend légiférer sur tout le territoire de l’Université, et même au-delà.
Ce groupuscule a décrété, par… pic.twitter.com/XvivXiobms— Marc Reisinger (@MarcReisinger1) May 18, 2024
En fin de semaine dernière déjà, la direction des universités d’Anvers et de Gand avait demandé aux étudiants pro-palestiniens et anti-Israël de mettre un terme à leur occupation des bâtiments sous peine de poursuites judiciaires. Le mouvement étudiant avait obtenu l’interruption des collaborations avec les institutions israéliennes de l’Université d’Anvers, ce qui a conduit son recteur, Herman Van Goethem, à estimer que « [sa] politique de tolérance s’arrête là ». Quant aux activistes de l’Université de Gand, ils ont quitté d’eux-mêmes le bâtiment qu’ils occupaient pour éviter l’expulsion par la police.
L’occupation à l’ULB avait fait la une des journaux en mai, lorsqu’un étudiant juif avait été agressé sur le campus alors qu’il portait sur ses épaules un drapeau israélien. La direction avait porté plainte pour violence et le mouvement étudiant s’était mis à l’écart de l’incident, estimant que
« ce comportement violent ne représente en rien notre mouvement ».
Les campus américains, français et autres ont eux aussi été touchés par d’importantes mobilisations anti-Israël ces derniers mois.