Des compagnies prolongent encore leur interruption des vols vers Israël
La plupart des transporteurs ont suspendu leurs liaisons vers Tel Aviv pour plusieurs jours ; British Airways a interrompu ses vols jusqu'à mi-juin, suite au tir d'un missile houthi dans la zone de l'aéroport Ben Gurion
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

La quasi-totalité des compagnies aériennes étrangères ont prolongé la suspension de leurs vols vers Tel Aviv, laissant des milliers d’Israéliens bloqués à l’étranger et contraignant nombre d’entre eux à chercher d’autres vols.
La plupart des compagnies aériennes étrangères desservant Israël ont annulé leurs vols vers Israël peu après qu’un missile balistique tiré par le groupe terroriste des Houthis du Yémen a frappé l’aéroport international Ben Gurion dimanche. Cette attaque a entraîné des frappes aériennes israéliennes de grande envergure sur le port de Hodeida au Yémen, l’aéroport de la capitale Sanaa et d’autres infrastructures appartenant aux Houthis. Dans ce contexte d’instabilité, la majorité des compagnies aériennes repoussent le retour de leurs vols vers Israël, ce qui laisse craindre que les transporteurs étrangers se tiennent une nouvelle fois à distance pendant une longue période.
British Airways est la dernière compagnie aérienne à prolonger la suspension de ses vols au départ de Londres jusqu’au 14 juin. Wizz Air a annoncé qu’elle prolongeait la suspension jusqu’au 11 mai au moins. Le groupe Lufthansa, qui comprend également SWISS, Austrian Airlines et Brussels Airlines, a prolongé la suspension de tous ses vols vers Israël jusqu’au 11 mai, tout comme Air Baltic et la compagnie low-cost irlandaise Ryanair.
Air France a annulé ses vols jusqu’au 13 mai. La compagnie aérienne low-cost espagnole Air Europa et LOT Polish Airlines ont suspendu leurs liaisons vers Israël jusqu’au 7 mai. Air India et Iberia ont suspendu leurs vols vers Israël jusqu’au 8 mai.
La compagnie aérienne américaine Delta a prolongé jusqu’au 19 mai la suspension de son service quotidien sans escale entre New York (aéroport JFK) et Tel Aviv. United Airlines a annoncé la suspension de ses vols à destination et en provenance du pays jusqu’au 18 mai.
« Les perspectives du trafic aérien entrant et sortant vers et depuis Israël sont confrontées à des défis importants », a déclaré Yoni Waxman, vice-président d’Ophir Tours, au Times of Israel.

« Pour les voyageurs israéliens, cela signifie des escales plus longues, des prix plus élevés et moins de liaisons directes à court terme. »
« Le flux de passagers entrants devrait également connaître une baisse temporaire, les agences de voyage internationales et les voyageurs individuels privilégiant la sécurité », a ajouté Waxman.
Seules quelques compagnies aériennes étrangères, dont Flydubai, Emirates et Jetblue Airways, ont continué à desservir l’aéroport Ben Gurion cette semaine. Ethiopian Airlines a annulé certains de ses vols à destination d’Israël, mais devrait reprendre ses liaisons vers Tel Aviv jeudi matin.
« Les grandes compagnies aériennes internationales réévaluent leurs opérations, certaines réduisant leurs fréquences ou suspendant temporairement leurs vols », a déclaré Waxman.
« D’autres, comme Air Seychelles, modifient leurs itinéraires de manière à passer par des aéroports voisins, tels que Larnaca, à Chypre, afin de maintenir leurs liaisons. »
La plupart des compagnies aériennes n’avaient repris leurs vols vers Israël que récemment, après avoir annulé la plupart de leurs vols depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. United Airlines avait repris ses vols au départ de New York en mars, Delta le 1ᵉʳ avril et British Airways le 5 avril.
Le trafic quotidien de passagers à l’aéroport Ben Gurion est tombé à environ 40 000 personnes par jour ces derniers jours, contre environ 70 000 à la fin du mois d’avril.
Pour faire face à ces annulations, les compagnies aériennes israéliennes, y compris les petits transporteurs Arkia et Israir, ont ajouté des vols au départ de destinations proches telles qu’Athènes et Larnaca, et ont plafonné le prix des billets aller simple vers certaines destinations afin d’aider les Israéliens bloqués à l’étranger à rentrer chez eux. Cependant, les billets se vendent très rapidement.
Dimanche, El Al a commencé à vendre des billets au départ de Larnaca, à Chypre, à destination de Tel Aviv pour 99 dollars, et au départ d’Athènes vers Tel Aviv pour 149 dollars.
La compagnie aérienne nationale israélienne a également introduit une politique de prix plafonds pour les billets aller simple au départ de plusieurs destinations, notamment Rome, Barcelone, Paris, Londres Luton et New York, à destination de Tel Aviv. El Al a indiqué avoir vendu 13 000 billets aller simple à ces tarifs plafonnés ces derniers jours.