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Des cow-boys chrétiens venus pour atténuer les effets de la crise agricole en Israël

Une organisation sioniste chrétienne à l'origine de récentes images virales d'ouvriers agricoles américains en Israël met l'accent sur le travail des champs, pas sur le tourisme

Des bénévoles sionistes chrétiens de HaYovel reçoivent des instructions avant de commencer à travailler dans les serres, à Mehola, en Cisjordanie, le 9 novembre 2023. (Crédit : Gavriel Fiske/Times of Israël)
Des bénévoles sionistes chrétiens de HaYovel reçoivent des instructions avant de commencer à travailler dans les serres, à Mehola, en Cisjordanie, le 9 novembre 2023. (Crédit : Gavriel Fiske/Times of Israël)

MEHOLA, Cisjordanie – À l’entrée d’une vaste serre, un groupe de bénévoles chrétiens inspecte les pots remplis de plantes étranges et trapues qu’ils doivent désherber. Ils sont venus d’un peu partout, des quatre coins de l’Amérique rurale – chapeaux de cow-boy & Co –, pour aider à atténuer les effets de la crise agricole en Israël, conséquence de la guerre contre le Hamas.

« Nous n’avons pas d’ananas dans le Montana ! » plaisante quelqu’un, ce qui fait rire tout le monde. Cela ne les empêche pas de retrousser leurs manches et de se mettre rapidement au travail, se déplaçant le long des rangées de plantes et arrachant les pousses indésirables.

Cette vingtaine de bénévoles, qui ont financé eux-mêmes leur billet pour Israël, est arrivée par l’entremise de HaYovel, organisation sioniste chrétienne basée dans l’implantation de Har Bracha, dans le centre de la Cisjordanie. HaYovel mobilise chaque année 300 à 500 bénévoles dans le cadre de divers programmes principalement axés sur l’aide aux projets agricoles juifs de Cisjordanie.

Cette organisation est également à l’origine de la notoriété d’un groupe qui fait fureur au sein du monde juif, « The Cowboys », un groupe de quatre cow-boys bénévoles remarqués sur Internet, il y a quelques jours, après que quelqu’un a téléchargé une photo d’eux à l’aéroport JFK avant leur vol pour Israël. La photo des cow-boys s’est répandue comme une trainée de poudre sur Facebook et d’autres plateformes.

Le jeune John Plocher, originaire du Montana, est l’un de ces quatre hommes, mais il ignore l’intensité du phénomène. « C’est la troisième fois que je viens en Israël », dit-il, ajoutant être cette fois-ci venu prêter main forte en raison de la guerre.

Il a certes un statut de touriste, mais il n’a pas trop l’intention de faire le tour des sites touristiques qu’affectionnent les Chrétiens. « C’est une expérience différente de travailler la terre, rencontrer des gens de la classe ouvrière. Ce sont des gens ordinaires avec lesquels je fais connaissance », dit-il.

John Blocher, cow-boy du Montana, fait du bénévolat à Mehola, en Cisjordanie, le 9 novembre 2023. (Crédit : Gavriel Fiske/Times of Israël)

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre dernier, suite à l’offensive choc du Hamas qui a tué 1 200 personnes – dont des familles entières – et fait 239 otages qui ont été conduits à Gaza, plus de 360 000 Israéliens ont été rappelés au titre de la réserve. Des milliers de travailleurs étrangers en Israël, pour la plupart originaires de Thaïlande, ont quitté le pays, choqués par le massacre de dizaines d’entre eux, sans compter ceux qui ont été pris en otage. En outre, les problèmes de sécurité empêchent de faire appel aux Palestiniens de Cisjordanie pour travailler dans les implantations et les fermes israéliennes.

Tout ceci a conduit à une pénurie aiguë de main d’oeuvre agricole, et l’organisation HaYovel, qui travaillait déjà avec les agriculteurs, a lancé « Opération Itaï », pour collecter de fonds et encourager le bénévolat.

Cela fait une vingtaine d’années qu’HaYovel s’occupe de faire venir une certaine population chrétienne en Israël, explique Joshua Waller, directeur opérationnel de l’organisation. « Ce sont des fermiers américains conservateurs, scolarisés à la maison, qui possèdent des armes à feu et aiment Israël », dit-il.

Joshua Waller, directeur opérationnel de HaYovel, le 9 novembre 2023. (Crédit : Gavriel Fiske/Times of Israël)

La viralité des photos de ces cow-boys américains venus aider Israël au plus fort de la crise agricole suscite une forte attention médiatique, mais tout comme les autres, Waller n’en fait pas très grand cas. Tous ces bénévoles sont déjà venus en Israël et ce qu’ils font n’a rien de nouveau. Ce n’est que l’attention qu’on y prête qui change, note-t-il.

« Cela fait 20 ans qu’on vient ici, ce n’est pas maintenant que l’on va partir… C’est un peu le quatrième front de cette guerre », explique-t-il, en référence aux problèmes agricoles.

« Le monde a besoin de savoir où se situent les cow-boys – protégez votre peuple », ajoute-t-il.

La crise à laquelle Israël fait actuellement face, explique-t-il, provoque un regain de soutien de la part des communautés chrétiennes. Il a même reçu des appels d’Américains lui demandant s’ils pouvaient venir se battre.

Waller est l’aîné d’une famille de 11 enfants. Son père, Tommy Waller, est le fondateur de HaYovel et nombre de ses frères et sœurs, qui ont passé leur vie à faire des allers-retours entre Israël et les États-Unis, travaillent également au sein de l’organisation. HaYovel ne tente de convertir personne et opère en Israël avec le soutien du rabbin Eliezer Melamed, leader sioniste religieux bien connu, souligne Waller.

Interrogé sur leur appartenance religieuse précise, Waller répond simplement qu’ils sont « des sionistes chrétiens… il y a encore des milliards de personnes qui croient en la Bible, et c’est ici que tout s’est passé », dit-il.

Tandis que les bénévoles finissent de désherber, Waller, qui a également fait sa part du travail, organise le travail avec un autre de ses groupes qui construit une clôture à un endroit de la propriété.

« Hé, quelqu’un a fait don de traitements chiropratiques à Jérusalem », dit-il après avoir consulté son téléphone. « Ça a l’air génial ! » crie quelqu’un de l’autre côté de la serre d’ananas.

Nevo Dor, de la ferme Meshek Dor à Mehola, en Cisjordanie, le 9 novembre 2023. (Crédit : Gavriel Fiske/Times of Israël)

L’exploitation dans laquelle travaillent les bénévoles de HaYovel, Meshek Dor, est en grande partie biologique et gérée par Nevo Dor, qui vit à Mehola. Cette implantation juive religieuse se situe dans la vallée du Jourdain, dans une zone essentiellement rurale. Dor confirme que pendant des dizaines d’années, des travailleurs palestiniens de deux villages voisins ont travaillé dans diverses exploitations agricoles de Mehola, mais que ce n’est plus le cas, en ce moment.

C’est la première fois qu’il reçoit de l’aide de la part des bénévoles de HaYovel, et il l’apprécie grandement, dit Dor. « Ce sont des gens merveilleux et vraiment uniques. »

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