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Des dessins d’enfants victimes de la Shoah exposés pour la première fois à Paris

L'exposition est intitulée "Tu te souviendras de moi", expression tirée d'un des mots de ces enfants venus trouver refuge dans la colonie de la maison d'Izieu

Des dessins d’enfants victimes de la Shoah exposés pour la première fois à Paris. (Crédit : Musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris / @lau_patrice / Twitter)
Des dessins d’enfants victimes de la Shoah exposés pour la première fois à Paris. (Crédit : Musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris / @lau_patrice / Twitter)

La totalité des dessins des enfants d’Izieu, dont certains n’ont jamais été montrés, sont exposés avec photos et documents d’archives depuis jeudi au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ) à Paris, jusqu’au 23 juillet.

L’exposition, qui rassemble un peu plus de 150 documents, est intitulée « Tu te souviendras de moi », expression tirée d’un des mots de ces enfants venus trouver refuge dans la colonie de la maison d’Izieu (Ain) avant la rafle de 44 enfants juifs et sept éducateurs le 6 avril 1944 sur ordre de la Gestapo de Lyon.

À part « une vingtaine de dessins et lettres, montrés en 2022 » au musée-mémorial d’Izieu « et des rouleaux exposés en 2019 » par la Bibliothèque nationale de France (BNF), « la plupart n’ont jamais été vus », souligne auprès de l’AFP Claire Decomps, l’une des commissaires de l’exposition.

« La plupart (de ces documents) étaient conservés à la BNF », dépositaire du fonds Sabine Zlatin, du nom de l’ancienne directrice de la colonie absente le jour de la rafle parce qu’elle cherchait un autre refuge dans le sud, et qui avait récupéré ces documents.

« On a voulu une exposition pas trop pesante, qui s’adresse à des (élèves) scolaires et qui montre la vie quotidienne – envoi de couvertures, factures de confitures, carnet de compte, bulletins scolaires, etc – et la solidarité entre les enfants » de la colonie, précise-t-elle.

L’autre objectif est d’insister sur le « sauvetage des enfants » : « Ça se termine par une tragédie » avec la rafle du 6 avril 1944, « mais il y a plus de 60 enfants qui sont passés par cette maison et qui ont été sauvés », explique-t-elle.

Séparés de leurs familles qui fuyaient les persécutions nazies, une centaine d’enfants juifs sont passés entre 1943 et 1944 dans cette maison située dans les montagnes du Bugey. Agés de 3 à 17 ans, ils avaient bénéficié d’une parenthèse d’insouciance, avec jeux, activités, et même une classe, grâce à l’aide bienveillante du sous-préfet local.

D’autres maisons ont participé au sauvetage des enfants juifs durant l’Occupation.

« Certains des documents (exposés, ndlr) ont été lus au procès de l’ancien chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie » en 1987, a indiqué Mme Decomps.

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