Israël en guerre - Jour 367

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Des dizaines de milliers de manifestants reprochent au gouvernement de ne pas avoir fait libérer les otages

Pour certains, Netanyahu "sacrifie les otages" ; le front intérieur s'échauffe faute d'accord de trêve avec le Hamas ; un ex-chef de Tsahal arrêté devant le domicile du Premier ministre à Césarée

Des dizaines de milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel Aviv et dans tout Israël samedi soir, en faveur d’un accord de cessez-le-feu visant à permettre la libération des otages retenus captifs par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, et face à la menace d’un assaut majeur du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

Selon les organisateurs, des centaines de milliers de personnes ont participé aux manifestations de Tel Aviv et des dizaines de milliers d’autres dans tout le pays, bien qu’il n’y ait pas eu de chiffres officiels sur la participation.

Les manifestations ont eu lieu dans un contexte d’escalade des combats contre le Hezbollah à la frontière nord d’Israël, alors que l’armée israélienne a mené une vague de frappes aériennes au Liban samedi après-midi et dans la soirée pour contrecarrer ce qu’elle a estimé être des attaques imminentes à la roquette, le groupe terroriste chiite libanais cherchant à répondre à l’élimination de deux de ses plus hauts commandants vendredi.

« Malgré les tensions dans le nord, des centaines de milliers de personnes participent aux manifestations de Tel Aviv, a déclaré le Forum des familles des otages et disparus dans un communiqué publié samedi soir.

« Le peuple d’Israël exerce son droit d’expression en faveur du retour des otages par le biais d’un accord – des otages vivants pour reprendre leur vie et des morts pour avoir une sépulture appropriée sur leur Terre. »

Einav Zangauker, dont le fils Matan Zangauker a été enlevé chez lui au kibboutz Nir Oz le 7 octobre et est toujours retenu captif à Gaza, a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, confronté au choix d’accepter un accord pour le retour des otages ou d’intensifier les combats contre le Hezbollah, a choisi « l’escalade régionale, et a décidé de sacrifier les otages sur l’autel du maintien de son siège ».

Des manifestants appelant à un accord de cessez-le-feu avec le groupe terroriste palestinien du Hamas pour obtenir la la libération des Israéliens détenus dans la bande de Gaza, à Tel Aviv, le 21 septembre 2024. (Crédit :Paulina Patimer/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Tout comme Netanyahu a nourri le Hamas pendant des années, il collabore maintenant avec [son chef, Yahya] Sinwar, en lui donnant ce qu’il veut : une guerre régionale », a-t-elle affirmé.

« Le prix est en train d’être payé, et sera payé par les otages et tous les citoyens d’Israël. »

Depuis les premières semaines de la guerre contre le Hamas, des manifestations appelant à la conclusion d’un accord sur les otages ont eu lieu tous les samedis soirs, et leur nombre n’a cessé de croître.
Pendant des mois, elles se sont déroulées parallèlement à des manifestations anti-gouvernement distinctes, mais les deux mouvements de protestation se sont joints il y a trois semaines, après que l’armée israélienne a récupéré les corps de six otages israéliens qui avaient été brutalement exécutés quelques jours plus tôt, suscitant la douleur dans tout le pays.

Eli Albag, dont la fille Liri a été enlevée sur la base militaire de Nahal Oz le 7 octobre, a déclaré lors du rassemblement de Tel Aviv samedi que les ministres d’extrême-droite de la coalition ont intentionnellement empêché la conclusion d’un accord. « Il est clair pour nous tous que le Hamas est à blâmer, mais tout au long de l’année, il y a eu des occasions de conclure un accord, et vous [le gouvernement] ne les avez pas saisies. »

Eli Albag, dont la fille Liri est retenue en otage par le Hamas, s’exprimant lors d’une manifestation en faveur d’un accord de cessez-le-feu, à Tel Aviv, le 21 septembre 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)

Il a demandé aux 120 membres de la Knesset d’élever la voix en faveur d’un accord, affirmant que lui et les autres familles n’ont jamais oublié tous ceux qui ont été assassinés par le groupe terroriste palestinien le 7 octobre, « ni les soldats qui se battent chaque jour, chaque heure, depuis un an ».

Albag a également dénoncé le fait que le gouvernement ne s’attaque que maintenant aux agressions du Hezbollah sur le nord du pays : « Un an s’est écoulé, et vous vous souvenez maintenant de vous occuper du nord ? Où étiez-vous pendant un an, alors que le nord brûlait ? », a-t-il demandé.

« Ils ont été frappés par des missiles tous les jours. »

Albag a demandé le pardon de sa fille et des autres otages « qui souffrent dans les tunnels ». « À Yom Kippour [le mois prochain], la nation entière vous demandera pardon. »

Manifestation en faveur d’un accord de cessez-le-feu pour permettre la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023, rue Begin, à Tel Aviv, le 21 septembre 2024. (Crédit : Eitan Slonim/Forum des familles des otages et disparus)

Shahar Mor, dont l’oncle Avraham Munder a été enlevé chez lui dans le kibboutz Nir Oz et est mort en captivité dans les geôles du Hamas après n’avoir pas reçu ces médicaments, a également pris la parole lors du rassemblement.

« Au nom d’une fausse unité, on nous a dit de sacrifier nos proches en silence. Quiconque ne le fait pas est calomnié et attaqué », a-t-il déclaré.

« Mon oncle Avraham Munder a été kidnappé vivant, et a survécu entre quatre et six mois. Il ne s’agit plus du Hamas, son sang est sur les mains du gouvernement. »

La police a ensuite arrêté Mor, sans que l’on sache exactement pourquoi. Des manifestants, dont le député Gilad Kariv (Avoda), ont encerclé une voiture de police à Tel Aviv et l’ont empêchée de circuler suite à cette arrestation.

Un communiqué de la police a indiqué que Mor avait été arrêté près du domicile du ministre de la Défense, et qu’il serait libéré et convoqué dimanche pour être interrogé.

À Césarée, où Haaretz estime qu’un millier de manifestants se sont rassemblés devant la résidence privée de Netanyahu, les manifestants ont bloqué la circulation jusqu’à ce qu’ils soient dispersés de force par la police.

Parmi les personnes arrêtées figurait l’ancien chef d’état-major de Tsahal, Dan Halutz, que la police a soulevé par les bras et les pieds, tandis que d’autres manifestants hurlaient aux policiers : « Vous n’avez pas honte ? » La police a également procédé à des arrestations à Jérusalem, selon les organisateurs.

À Tel Aviv, la manifestation principale s’est dispersée vers 22 heures, mais les organisateurs ont indiqué que quelques milliers de personnes continuaient à manifester rue Namir, où la police a éteint un petit feu.

Ilana Gritzewsky, otage libérée et petite amie de l’otage Matan Zangauker, participant à une manifestation appelant à un accord de cessez-le-feu avec le groupe terroriste Hamas, à Tel Aviv , le 21 septembre 2014. (Crédit : Gil Levin/Mouvement de protestation pour la démocratie)

Toujours sur Namir, axe routier où un ruban jaune a été peint avec les mots « Tu n’abandonneras pas », des voitures brûlées lors du pogrom du 7 octobre ont été transportées par d’autres véhicules dans un cortège, recouvertes de banderoles dénonçant le gouvernement et appelant à un accord de « trêve contre libération d’otages ».

Un convoi similaire de voitures brûlées a été aperçu à Césarée.

À Tel Aviv, les manifestants se sont arrêtés à la jonction de Namir et de la rue Pinkas, à proximité de la résidence privée du député Gideon Saar (Tikva Hadasha), qui envisage de quitter l’opposition et de rejoindre le gouvernement Netanyahu.

Plus tôt dans la journée de samedi, Saar a annoncé qu’il n’accepterait finalement pas l’offre de Netanyahu de remplacer Yoav Gallant au poste de ministre de la Défense, une décision que le Forum des familles des otages et disparus a saluée dans une déclaration fustigeant la nouvelle nomination potentielle au sein du cabinet.

Des manifestants réclamant un accord de cessez-le-feu pour les otages, à Netanya, le 21 septembre 2024. (Crédit : Adar Eyal/Forum des familles des otages et disparus)

D’après le communiqué, Saar « fait partie des opposants à l’obligation sacrée d’un accord pour le retour des otages ». Un homme comme Saar, « ne peut pas servir en tant que ministre de la Défense d’Israël et ne peut pas diriger l’armée israélienne, dont l’éthique entière est basée sur l’obligation mutuelle et l’impératif de ne laisser personne derrière ».

Des manifestations ont également eu lieu à Haïfa, Beer Sheva, Rehovot, Hadera, Kfar Saba, Netanya et à de nombreux carrefours routiers à travers le pays.

Les proches des otages ont déclaré ces derniers jours qu’ils étaient de plus en plus pessimistes quant aux perspectives d’un accord, en partie à cause du déplacement du centre de gravité de la guerre vers le front nord, et de l’absence de contacts substantiels entre les négociateurs israéliens et les médiateurs pour la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».

Les familles des otages ayant la double nationalité israélo-américaine qui se sont entretenues avec des responsables américains ces derniers jours ont également déclaré que les Américains n’étaient pas optimistes, bien que l’administration du président américain Joe Biden tente toujours de faire pression en faveur d’un accord.

Samedi soir, N12 a indiqué que le responsable de Tsahal pour les pourparlers avait indiqué à des proches d’otages ces derniers jours : « Nous sommes en train de faire les derniers efforts pour relancer l’accord. »

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée.

Le Hamas avait échangé 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre contre des prisonniers. Quatre captives avaient été remises en liberté. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

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