Des élus américains en Israël pour évoquer l’Iran et la réforme judiciaire
Netanyahu et Herzog se sont entretenus avec des élus américains des deux chambres et des deux partis, venus grâce à J Street et l'Association américaine pour l’éducation en Israël
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

D’éminents sénateurs Démocrates et Républicains, accompagnés de plusieurs élus du Congrès américain actuellement en Israël se sont entretenus avec les dirigeants israéliens, cette semaine, au sujet de la réforme judiciaire, de l’Iran et des relations entre Jérusalem et Washington.
Jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accueilli dans son bureau de Jérusalem une délégation de sénateurs républicains, emmenée par le leader de la minorité, Mitch McConnell.
Ils ont été rejoints par l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Tom Nides, et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer.
« Vous êtes un véritable ami d’Israël », a déclaré Netanyahu au sénateur du Kentucky.
La délégation comprenait Markwayne Mullin (Oklahoma), Jodi Ernst (Iowa), Ted Budd (Caroline du Nord), Thom Tillis (Caroline du Nord) et Katie Britt (Alabama).
Plus tard le même jour, le président Isaac Herzog s’est entretenu avec une délégation de sénateurs Démocrates, emmenée par le chef de la majorité, Chuck Schumer.

« Vous allez voir les questions intérieures et extérieures à l’ordre du jour », a déclaré Herzog, « l’Iran étant le numéro un. Malheureusement, c’est une menace majeure pour la région. »
Schumer a salué les efforts d’Herzog pour amener les partisans et opposants de la réforme judiciaire à la table des négociations.
« Vous apportez beaucoup d’optimisme », a-t-il déclaré.
« Au poste qui est le vôtre, vous avez le talent pour rassembler et écouter toutes les parties. »
La délégation Démocrate comprenait Peter Welch (Vermont), Gary Peters (Michigan), Maria Cantwell (Washington), Amy Klobuchar (Minnesota), Catherine Cortez Masto (Nevada), Jack Reed (Rhode Island) et Ron Wyden (Oregon).
L’ancien secrétaire d’État, Mike Pompeo, se trouve également en Israël cette semaine, tout comme le sénateur républicain de l’Arkansas, Tom Cotton.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, chef du parti ultranationaliste Otzma Yehudit, a tweeté jeudi s’être entretenu avec Pompeo.
Les deux hommes auraient évoqué « la politique d’Israël sous notre gouvernement de droite ».
La plupart des responsables américains ont fait en sorte de ne pas s’entretenir, du moins publiquement, avec Ben Gvir, ex-disciple du rabbin extrémiste Meir Kahana, ou d’autres membres d’extrême droite du cabinet de Netanyahu.
Pompeo n’a fait aucun commentaire sur cet entretien.
Cotton, qui s’est entretenu avec Netanyahu mercredi, a tweeté que le Premier ministre et lui-même avaient abordé des questions économiques et sécuritaires d’intérêt commun.
Netanyahu s’est également entretenu, mercredi, avec une délégation d’élus Démocrates emmenée par le lobby progressiste J Street, parmi lesquels la Représentante Katie Porter (Californie), qui a annoncé son intention de se présenter au Sénat en 2024.
« Une démocratie forte »
Lors d’une autre réunion, Netanyahu s’est entretenu avec une délégation bipartite du Congrès dirigée par l’Association américaine pour l’éducation en Israël.
Selon le cabinet du Premier ministre, Netanyahu aurait systématiquement souligné « l’importance de la relation entre Israël et les États-Unis » et abordé la question des accords d’Abraham et des activités nucléaires de l’Iran.
Juan Vargas, Démocrate californien membre du Caucus progressiste du Congrès, a déclaré au Times of Israel qu’il n’était pas inquiet des changements envisagés pour le système judiciaire israélien.
« En fin de compte, quels que soient les changements qui seront apportés ou non, Israël sera toujours une démocratie très forte, l’unique démocratie du Moyen-Orient. Je suis persuadée que notre relation bilatérale continue de se fortifier », a déclaré Vargas, en Israël avec l’Association américaine pour l’éducation en Israël.

« Je pense que la plupart des gens ne comprennent pas de quoi il retourne, car le système judiciaire israélien est différent du système judiciaire américain », a-t-il poursuivi.
Le membre du Congrès du Texas, Randy Weber, a fait savoir que Netanyahu leur aurait dit être déterminé à « aller jusqu’au bout », en parlant de la réforme judiciaire.
« Ainsi, le pouvoir sera entre les mains du peuple, et non entre celles d’une bande de bureaucrates », aurait dit Netanyahu à ses visiteurs, selon Weber, avant de parler longuement de l’Iran avec Netanyahu et Dermer.
Vargas, qui s’est opposé à l’accord nucléaire JCPOA de 2015, a déclaré souhaiter davantage d’inspections surprises et vouloir « que le pays soit privé des moyens de fabriquer la bombe ».
Les cinq membres de la Chambre venus au titre de l’Association américaine pour l’éducation en Israël ont déclaré vouloir travailler à la rédaction d’une résolution bipartite affirmant que les États-Unis « soutiennent Israël à tout prix », forme d’avertissement à Téhéran.