L’opposition irlandaise boycotte la St. Patrick de la Maison Blanche à cause du plan de Trump pour Gaza
Les deux politiciennes refusent d'assister aux évènements « alors qu'une menace d'expulsion massive pesait sur le peuple palestinien »

Le Sinn Fein, le plus grand parti d’opposition irlandais, a déclaré vendredi qu’il renonçait à sa traditionnelle visite à la Maison Blanche le jour de la Saint-Patrick pour protester contre la proposition du président américain Donald Trump d’expulser les Gazaouis et de reconstruire la bande de Gaza en une « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».
La dirigeante du Sinn Fein, Mary Lou McDonald, a déclaré à Dublin qu’elle ne pouvait pas se rendre à Washington « alors qu’une menace d’expulsion massive pesait sur le peuple palestinien ».
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec sa collègue du parti Michelle O’Neill, la Première ministre d’Irlande du Nord, McDonald, a déclaré qu’il « nous incombe également de parler honnêtement et d’agir lorsque nous pensons qu’une administration américaine a tort, de manière catastrophique dans le cas de la Palestine. »
Les politiciens du gouvernement et de l’opposition irlandais sont traditionnellement invités à la Maison Blanche chaque année aux alentours de la Saint-Patrick, la fête nationale irlandaise le 17 mars, et considèrent les festivités comme un moment propice au networking diplomatique.
« À l’avenir, lorsque nos enfants et petits-enfants nous demanderont ce que nous avons fait pendant que le peuple palestinien endurait des souffrances inimaginables, je dirai que je me suis fermement tenue du côté de l’humanité. »
McDonald a ajouté que malgré les liens entre les États-Unis et l’Irlande, elle a pris « la position de principe » de ne pas y assister.

« Les commentaires du président américain sur l’expulsion forcée des Palestiniens de Gaza ne peuvent être ignorés », a déclaré O’Neill qui est également vice-présidente du parti pro-unité irlandaise.
Israël et Washington ont réfuté l’idée que le déplacement des Gazaouis serait forcé.
La décision du Sinn Fein de ne pas assister à la fête de la Saint-Patrick à la Maison Blanche met la pression sur Michael Martin, le Premier ministre irlandais – ou Taoiseach -, qui devrait rencontrer Trump à la Maison Blanche, mais n’a pas encore été officiellement invité.
L’Irlande a vivement critiqué la conduite d’Israël pendant la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom du 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.

L’Irlande a également soutenu le recours déposé par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant Israël de « génocide ».
Alors que les relations avec l’Irlande se détérioraient, Israël a fermé son ambassade à Dublin en décembre.
Jeudi, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères irlandais, Simon Harris, qui, en tant que Premier ministre, a reconnu l’État de Palestine en mai, a accusé Israël, sans le nommer, de « bombarder des civils innocents » dans une déclaration se voulant critique à l’égard du groupe terroriste palestinien du Hamas, pour avoir fait défiler les cercueils supposés contenir les dépouilles de quatre otages morts, Oded Lifshitz, Shiri Bibas et les jeunes fils de Bibas, Ariel et Kfir.
Les corps ont été remis jeudi matin lors d’un événement de propagande qui a suscité les condamnations d’Israël, des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Israël a confirmé l’identité d’Oded et des deux garçons Bibas, qui ont tous été assassinés par leurs geôliers, mais a déterminé que le corps présenté comme étant celui de Shiri Bibas était en réalité celui d’une femme non identifiée de Gaza.

En réponse à la cérémonie organisée par le groupe terroriste palestinien, Harris a déclaré que « le défilé des cercueils de jeunes enfants par le Hamas aujourd’hui [jeudi] était cruel, déchirant et tout à fait méprisable ».
« C’est un rappel brutal de la brutalité du 7 octobre [2023]. »
« Nous devons parvenir à une paix durable au Moyen-Orient, où ni le terrorisme ni les bombardements de civils innocents ne sont tolérés », a-t-il ajouté.
Israël a nié avec véhémence et constance avoir pris pour cible des civils gazaouis tout au long de la guerre, affirmant que son combat était dirigé contre le Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens, et les accusant d’utiliser la population comme boucliers humains tout en se cachant dans un vaste réseau de tunnels souterrains construits sous la bande de Gaza.