Des enfants non vaccinés retirés de crèches du nord d’Israël
Face à l’épidémie de rougeole à Harish, un responsable affirme que les 14 enfants dont les parents refusent la vaccination sont une menace pour des populations à risque
Un haut responsable de la Santé dans le nord d’Israël a interdit à 14 enfants de se rendre à la crèche parce que leurs parents refusaient de les faire vacciner.
La décision du Dr. Shmuel Rishpon, prise par un officiel d’état de la santé responsable au sein du ministère de la Santé pour le district du nord, constitue une première en son genre. Cette décision intervient dans le contexte d’une épidémie de rougeole causée par le refus de certaines communautés de vacciner leurs enfants.
« Au cours des derniers jours, six enfants participant à des activités [éducatives] à Harish ont contracté la rougeole », a écrit Rishpon dans une décision qui a été publiée mardi.
Les 20 et 23 décembre, des officiels du ministère de la Santé ont lancé, sous la direction de Rishpon, une campagne générale de vaccination contre la rougeole pour les enfants de la ville, qui se situe au nord-est de Netanya.
Selon Rishpon, « 14 enfants n’ont pas été [vaccinés] dans deux crèches, ‘Gan Ma’ayan Ha’emuna’ et ‘Gan Nahman,’ parce que leurs parents ont refusé de les faire vacciner ».
« Ces sont les mêmes crèches où les cas de rougeole sont apparus, et ces enfants non vaccinés sont susceptibles de contracter le virus dans un futur proche ou d’infecter d’autres enfants qui ne peuvent pas être vaccinés, comme des nouveaux-nés ou enfants avec un système immunitaire défaillant, ou des femmes enceintes dont la maladie pourrait avoir des conséquences graves voire fatales », a prévenu Rishpon.
On a observé une tendance croissante de parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants, à cause d’affirmations fausses selon lesquelles la vaccination serait dangereuse.
Le droit israélien donne à Rishpon le pouvoir d’interdire l’entrée des enfants non vaccinés dans des écoles publiques, mais mardi, il s’agissait du premier exemple d’application par le ministère de la Santé.
Yitzhak Keshet, le maire d’Harish, a soutenu la décision de Rishpon, déclarant que « nous coopérons totalement avec le ministère de la Santé pour limiter la propagation [du virus de la rougeole à Harish … Nous continuerons à nous assurer que les enfants de la ville sont en sécurité et protégés ».
Des craintes sur le vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole) ont fait surface en 1998 quand une étude britannique, depuis discréditée, l’a lié à l’autisme. L’étude était en réalité fausse et le lien avec l’autisme a été démenti, mais les taux de vaccination ont chuté dans certains pays et communautés, alors que les parents refusent de laisser leurs enfants être vaccinés.
Depuis le début de l’épidémie en Israël en mars, au moins 2 857 cas de rougeole ont été recensés, même si les efforts de vaccination dans le pays, compris dans Tsahal, ont ralenti la propagation de la maladie, selon des officiels de la santé.
On a assisté à un pic au mois d’octobre alors que 948 personnes ont été diagnostiquées. Il y a eu une petite baisse avec 893 patients, et il y a eu 317 Israéliens contaminés par le virus en décembre jusqu’à présent.
Les infections se sont principalement focalisées sur la communauté ultra-orthodoxe du pays, où le taux de vaccination est généralement bas.
En novembre, un nourrisson de 18 mois est mort de la maladie à Jérusalem. Il s’agissait du premier décès à cause de la rougeole en Israël depuis 15 ans. En décembre, une petite fille de 16 mois a été hospitalisée dan un état critique après avoir contracté une méningite et une pneumonie à cause d’une infection aux oreillons.
Une femme de 82 ans est décédée plus tôt ce mois après avoir été admise à l’hôpital hadassah Ein Kerem de Jérusalem avec la rougeole. La semaine dernière, le ministère de la Santé a noté que la femme souffrait aussi d’une grave maladie du sang.
La semaine dernière, l’armée israélienne a annoncé que plusieurs centaines de soldats du quartier général de la base de Kirya à Tel Aviv pouvaient être porteurs du virus. L’armée a contacté les soldats, qui avaient été en contact avec une soldate qui était arrivée à la clinique de la base avec les symptomes de la rougeole plus tôt ce mois.