Des Palestiniens de Cisjordanie et Jérusalem-Est en grève en « solidarité avec Gaza »
La "grève générale mondiale" entraîne la fermeture de nombreuses entreprises dans les zones palestiniennes, ainsi qu'en Jordanie et au Liban, mais ne s'est pas étendue au-delà
Magasins, écoles et bâtiments gouvernementaux étaient fermés lundi en Cisjordanie et à Jérusalem-Est pour protester contre la guerre qui oppose Israël au groupe terroriste islamiste palestinien dans la bande de Gaza.
A l’appel de syndicats, de nombreux Palestiniens se sont mis en grève et ont participé à des rassemblements dans plusieurs villes de Cisjordanie.
« La grève d’aujourd’hui n’est pas seulement en solidarité avec Gaza, mais aussi contre les Etats-Unis qui ont utilisé leur veto au Conseil de sécurité contre une trêve », a déclaré Issam Abou Baker, membre du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, au pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne.
A Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, des manifestants ont déployé une imposante banderole avec une liste de noms de victimes à Gaza, qui sont actuellement au nombre de 18 000 environ, selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas. Ce chiffre, qui ne peut être vérifié de manière indépendante, inclurait quelque 7 000 terroristes du Hamas, ainsi que des civils tués par des roquettes palestiniennes mal tirées.
De nombreuses familles participaient à l’événement.
« Tout ce que nous pouvons faire, c’est participer (à la manifestation). Nous ne pouvons rien faire d’autre », a confié un manifestant à l’AFP.
Des grèves ont également été observées à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, et à Hébron (sud), ont constaté des photographes de l’AFP.
A Jérusalem-Est où vivent quelque 300 000 Palestiniens, de nombreux magasins sont restés portes closes, selon un journaliste de l’AFP.
« Nous voulons que la guerre cesse », a expliqué Nasser, 65 ans, propriétaire d’un café, qui n’a pas eu de nouvelles de ses amis à Gaza.
Un jeune coiffeur palestinien s’est résolu à ouvrir son salon dans la Vieille Ville de Jérusalem. « Je n’ai pas le choix. J’ai un enfant d’un an à charge et je n’ai pas travaillé depuis le début de la guerre », a-t-il dit.
Au Liban, administrations, banques et écoles ont aussi fermé leurs portes en solidarité avec Gaza et le sud du pays frontalier avec Israël, théâtre d’échanges de tirs de plus en plus nourris, principalement entre l’armée israélienne et le groupe terroriste libanais Hezbollah, allié du Hamas.
L’appel à la grève a aussi été suivi dans le quartier d’Esenyurt, dans l’ouest d’Istanbul, où de nombreuses entreprises appartiennent à des Palestiniens.
Des images de rues désertes et des drapeaux palestiniens accrochés sur les devantures des boutiques aux rideaux fermées ont été partagées sur les réseaux sociaux.
Dimanche, le Hamas, groupe terroriste islamiste qui cherche ouvertement à détruire Israël, a publié une déclaration saluant l’initiative de protestation « mondiale » et appelant à de nouvelles manifestations à travers le monde pour faire pression sur Israël afin qu’il mette fin à son offensive dans la bande de Gaza.
La guerre d’Israël contre le Hamas a commencé après l’attaque choc du groupe terroriste le 7 octobre, au cours de laquelle des milliers de terroristes ont fait irruption dans le sud d’Israël depuis Gaza, tuant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils massacrés dans leurs maisons, leurs communautés et lors d’un festival de musique, et prenant quelque 240 otages.
Israël a lancé une campagne aérienne, suivie d’une opération terrestre, par laquelle le pays s’est engagé à renverser le Hamas et à mettre fin à 16 ans de règne du groupe terroriste dans la bande de Gaza.