Des résidents d’implantation auraient agressé des Palestiniens en Cisjordanie
Selon le groupe des droits de l’Homme Yesh Din, 2 personnes ont été blessées "de manière très violente" et des véhicules ont été incendiés ; aucun commentaire n'a encore été fait
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Deux personnes auraient été agressées par des Israéliens résidents d’un avant-poste illégal de Cisjordanie samedi matin.
Selon le groupe des droits de l’Homme Yesh Din, une soixantaine de résidents de l’avant poste illégal Adei Ad ont agressé des ouvriers palestiniens à environ deux kilomètres de là, près du village de Mughayir.
Les Israéliens ont « agressé physiquement les ouvriers de manière très violente » et en ont blessé deux. Le radiodiffuseur public Kan a précisé que l’un des blessés était un citoyen israélien.
Selon la chaîne, l’incident a commencé après que les résidents de l’avant-poste ont lancé des pierres sur les ouvriers. Un peu plus tard, une violente bagarre a éclaté entre des dizaines d’Israéliens et de Palestiniens.
Deux véhicules appartenant aux ouvriers palestiniens ont été incendiés, a-t-on pu voir sur les images. Yesh Din a déclaré qu’une pelleteuse a également été endommagée.
Les autorités israéliennes n’ont pas encore fait de commentaire sur l’incident.
L’agression présumée est survenue quelques jours après qu’un Palestinien a été poignardé à mort dans le nord de la Cisjordanie, prétendument par un Israélien.
Selon des témoins palestiniens, Ali Hassan Harb, un ingénieur de 27 ans, a été poignardé au cœur par un résident d’implantation à la périphérie de sa ville natale d’Iskaka, mardi en fin d’après-midi. Un groupe d’Israéliens était arrivé dans la région avec des matériaux de construction dans le but apparent de construire un nouvel avant-poste illégal.
Mercredi, la police israélienne a arrêté un résident d’implantation israélien d’une quarantaine d’années pour son implication présumée dans cette agression. Il a été détenu en tant que complice et n’est pas soupçonné d’avoir lui-même porté le coup de couteau, selon Kan.
Il y a eu une recrudescence des violences de la part des partisans du mouvement pro-implantation, ces dernières années, et il a été reproché parfois aux soldats d’avoir fait le choix de ne pas intervenir. Les militaires sont légalement autorisés, voire dans l’obligation de s’interposer pour empêcher des agressions violentes, indépendamment de la nationalité des parties en lice. Ils préfèrent généralement que la police prenne en charge les attaques commises par les partisans du mouvement pro-implantations et les arrestations qui en découlent, mais les forces de l’ordre n’ont finalement qu’une présence limitée en Cisjordanie.
Au mois d’octobre, le ministre de la Défense, Benny Gantz, avait émis un communiqué recommandant vivement à l’armée de réprimer « systématiquement, avec force et sans compromis » les violences commises par les partisans du mouvement pro-implantation en direction des Palestiniens, des activistes et des forces de sécurité qui sont également occasionnellement prises pour cible.
Toutefois, aucune mesure n’a apparemment suivi.