Des secousses ressenties en Israël après un fort séisme au large de la Crète
Aucun blessé dans cette deuxième secousse en une semaine, que des habitants de Haïfa, Jérusalem et Beer Sheva ont dit avoir ressentie

Un fort séisme de magnitude 6,1 sur l’échelle de Richter s’est produit au large de l’île grecque de Crète jeudi matin, a indiqué l’Institut américain de géophysique (USGS).
Le tremblement de terre a produit des secousses ressenties jusqu’en Israël, des habitants de Haïfa, Jérusalem, Holon et Beer Sheva ayant déclaré l’avoir ressenti, a rapporté le site Ynet.
La semaine dernière déjà, des habitants de nombreuses régions d’Israël, dont Tel Aviv et Jérusalem, ont déclaré avoir ressenti un tremblement de terre peu après qu’un séisme d’une magnitude de 6,3 a frappé la Crète.
En Crète où la secousse de jeudi a été fortement ressentie, de nombreux habitants, qui dormaient au moment du séisme, ont quitté leurs maisons dans les régions de Réthymnon et celle de Lassithi, la plus orientale de Crète, a rapporté la télévision publique ERT.
La secousse tellurique « s’est produite à une grande profondeur et il n’y a pas de raison particulière pour que les habitants s’inquiètent », a souligné Athanassios Ganas, directeur général de recherches à l’Institut de Géodynamique de l’Observatoire National d’Athènes, sur ERT.
Les unités de sapeurs-pompiers de Crète sont en état d’alerte générale, selon l’agence de presse grecque ANA, avec des véhicules en patrouille afin d’évaluer la situation.
Mais aucun dégât majeur n’a été rapporté à ce stade, selon les médias.
Sur ERT, le maire du chef lieu de Crète, la ville d’Héraklion, Alexis Kalokerinos, s’est voulu rassurant, affirmant qu’il n’y avait pas de problèmes particuliers dans sa ville et excluant une fermeture des écoles ce jour.
L’épicentre du tremblement de terre a été localisé en mer à 87 kilomètres d’Héraklion, la capitale de la plus grande île de Grèce, à une profondeur de 68 kilomètres.

La région de l’île de Santorin en mer Egée, haut lieu touristique grec, avait connu une activité sismique exceptionnelle en janvier et février avec des milliers de secousses qui avaient fait fuir plusieurs milliers d’habitants, rentrés depuis chez eux.
Située sur plusieurs failles géologiques en Méditerranée sud-est, la Grèce est régulièrement touchée par des séismes.
Le dernier tremblement de terre meurtrier dans l’archipel a eu lieu en octobre 2020 sur l’île de Samos, en Egée, entre la Grèce et la Turquie. D’une magnitude 7, il avait fait deux morts à Samos et plus de 100 à Izmir, ville portuaire turque.
Les experts israéliens avertissent depuis longtemps que la région n’a que trop tardé à subir une secousse majeure et que le pays n’est absolument pas préparé.

En septembre 2023, après qu’un tremblement de terre a tué plus de 2 000 personnes au Maroc, le contrôleur de l’État Matanyahu Englman a averti qu’Israël avait échoué dans ses efforts de préparation à un tremblement de terre majeur.
Il a fait référence à un rapport qu’il a publié en mars et selon lequel 93 % des bâtiments à risque dans le nord d’Israël s’effondreraient en cas de fort tremblement de terre, et que 30 % des écoles dont les rénovations sont prévues ne l’ont pas encore été.
Le dernier grand tremblement de terre qui a frappé la région remonte à 1927 — une secousse de magnitude 6,2 qui a fait 500 morts et 700 blessés — et les sismologues estiment que de tels tremblements de terre se produisent dans la région environ une fois tous les 100 ans.
Des chercheurs de l’université de Tel Aviv ont publié en 2020 une étude avertissant qu’un tel tremblement de terre, suffisamment important pour causer des centaines de morts, frappera probablement le pays dans les années à venir.