« Des spéculations irresponsables » : Les proches critiquent les propos de Gantz sur les Bibas
Le leader de HaMahane HaMamlahti avance qu'Israël connaitrait le sort de Shiri, Yarden, Ariel et Kfir ; leurs proches disent que rien n'est certain et gardent espoir

Les proches de la famille Bibas, retenue en otage à Gaza depuis le 7 octobre, étaient en colère vendredi après les propos du chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, selon lesquels les autorités israéliennes connaîtraient le sort de la famille.
« Je pense que oui », a répondu Gantz, lorsqu’on lui a demandé si Israël avait des informations sur le sort de la famille, dans une interview à Kan TV jeudi soir, ajoutant que ces informations seraient rendues publiques « lorsque les choses se concrétiseront ».
La famille Bibas – les parents Shiri et Yarden, ainsi que leurs fils Ariel, 4 ans, et Kfir, qui a eu un an en janvier – est devenue l’une des plus emblématiques parmi les otages encore détenus depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes ont déferlé sur le sud d’Israël depuis Gaza, assassinant près de 1 200 personnes, principalement des civils, et prenant 251 otages.
« Nous sommes en contact quotidien avec les services de renseignement et nous sommes fermement convaincus que nous aurons de bonnes nouvelles », ont déclaré des représentants de la famille Bibas à Kan.
« Nous invitons les élus qui choisissent de s’exprimer sur cette question à ne pas se laisser aller à des spéculations irresponsables », ont-ils ajouté. « Nous insistons sur le fait qu’il n’existe aucune information concrète concernant Shiri, les enfants ou Yarden », ont-ils ajouté.
Les quatre membres de la famille Bibas ont été enlevés dans leur maison du kibboutz Nir Oz.
Yarden, qui serait sorti le premier de la maison afin de protéger le reste de la famille, a été enlevé séparément de sa femme et de ses deux jeunes enfants et est lui aussi toujours détenu à Gaza.
Shiri et les enfants devaient être libérés avec d’autres mères et enfants lors d’une trêve en novembre, mais cela ne s’est pas produit, ce qui a avivé les craintes quant à leur sort.
En février, Tsahal a diffusé des images récemment découvertes montrant Shiri, Ariel et Kfir Bibas entourés d’hommes armés dans la bande de Gaza, quelques heures seulement après leur enlèvement.

La vidéo des caméras de surveillance de Khan Younès, montrant Shiri Bibas tenant dans ses bras Ariel et Kfir, qui avaient respectivement 4 ans et 9 mois lorsqu’ils ont été enlevés, était la première preuve que les trois membres de la famille étaient encore en vie après avoir été enlevés et conduits à Gaza, selon le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, à l’époque.
Hagari avait ainsi indiqué que Tsahal était « très préoccupé par le sort de Shiri et des enfants », mais avait refusé de s’étendre sur les « bribes » d’informations et les renseignements supplémentaires qui l’avait amené à craindre pour leur vie.
Il a expliqué que Tsahal ne disposait pas de suffisamment d’informations pour confirmer s’ils étaient morts ou vivants, mais que « tout avait été mis en œuvre pour obtenir davantage d’informations sur leur sort ». Si et quand il y aura des informations définitives « dans un sens ou dans l’autre », avait-il assuré, « nous informerons d’abord la famille et ensuite le reste du public ».

En novembre, le Hamas a allégué que Shiri, Ariel et Kfir avaient été tués par une frappe de Tsahal, mais l’armée a insisté sur le fait que cette allégation n’avait pas été vérifiée et l’a qualifiée de « terrorisme psychologique ». Par le passé, le Hamas avait déjà signalé qu’une otage israélienne avait été tuée par une frappe des Tsahal, avant de la relâcher vivante plusieurs semaines plus tard.
En janvier, Nili Margalit, qui a passé près de 50 jours en captivité aux mains du Hamas, a révélé qu’elle était avec Yarden lorsque des terroristes du Hamas sont venus lui annoncer que sa femme et ses deux jeunes enfants avaient été tués tout en le forçant à tourner une vidéo dans laquelle il reprochait au Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir refusé que leurs dépouilles soient rapatriées en Israël.
116 otages kidnappés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient toujours à Gaza, et des dizaines d’entre eux seraient morts. Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.