Une ex-otage a dû regarder le Hamas annoncer à Yarden Bibas le « destin » de sa famille
Nili Margalit a refusé d'annoncer à ce père deja affaibli la nouvelle non confirmée de la mort de son épouse et de ses enfants : "Qu'il le regarde dans les yeux et le lui dise lui-même"
Nili Margalit, qui a passé près de 50 jours en captivité aux mains du groupe terroriste palestinien du Hamas, a révélé qu’elle se trouvait avec Yarden Bibas lorsque des hommes du Hamas lui ont dit que son épouse et ses deux jeunes enfants avaient été tués et lui ont ordonné de filmer une vidéo dans laquelle il accuse le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir refusé de rapatrier leurs corps en Israël.
L’armée israélienne a déclaré que les allégations du Hamas concernant la famille Bibas n’avaient pas été vérifiées, les a qualifiées de « terrorisme psychologique » et a fait remarquer que des groupes terroristes de Gaza avaient déjà annoncé qu’une otage israélienne avait été tuée lors d’une frappe de Tsahal, avant de la relâcher, en vie, plusieurs semaines plus tard.
Yarden Bibas, 34 ans, son épouse, Shiri, 32 ans, et leurs deux garçons, Ariel, 4 ans, et Kfir, alors âgé de 9 mois, ont été enlevés au kibboutz Nir Oz le 7 octobre. Yarden a été emmené à Gaza séparément du reste de sa famille, et ils sont toujours retenus en otage.
Margalit a indiqué à l’émission d’investigation Uvda de la Douzième chaîne que Yarden, inquiet pour sa famille, était déjà psychologiquement fragile et qu’il s’était effondré lorsque ses ravisseurs lui avaient annoncé la nouvelle.
Elle a déclaré que les ravisseurs du Hamas lui avaient dit qu’elle serait libérée plus tard dans la journée, avant de lui annoncer, ainsi qu’à son compagnon de captivité Yoram Metzger, qu’ils devraient annoncer à Yarden la nouvelle concernant sa famille.
« J’ai dit à Yoram : ‘S’ils veulent lui dire une chose aussi terrible, qu’ils la lui disent eux-mêmes’. »
« Qu’il le regarde dans les yeux et qu’il le lui dise lui-même. Il parle hébreu », se souvient Margalit, en faisant référence au ravisseur du Hamas.
Le terroriste a ensuite annoncé la « nouvelle » à Yarden en arabe, tandis que Metzger traduisait et qu’un autre terroriste du Hamas filmait la réaction, expliquant au père brisé ce qu’il devait dire.
Une minute plus tard, Margalit a été emportée par ses ravisseurs, et libérée plus tard dans la soirée.
Margalit a été prise en otage dans sa maison du kibboutz Nir Oz le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 240 otages, pour la plupart des civils. Sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes, des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons, et plus de 360 personnes ont été massacrées lors d’un festival en plein air, au milieu d’actes horribles de brutalité et de violence sexuelle perpétrés par les terroristes.
Margalit a été libérée le 30 novembre après 54 jours de captivité. Elle faisait partie des 105 civils libérés des geôles du Hamas au cours d’une trêve d’une semaine. Un jour plus tard, le 1er décembre 2023, Tsahal a confirmé la mort de son père, Eliyahu Margalit, dont le corps se trouve toujours à Gaza.
Plus tôt dans l’interview d’Uvda, Margalit a révélé qu’elle était détenue dans le même tunnel que des dizaines d’autres otages, dans le vaste réseau souterrain du groupe terroriste.
Pendant sa captivité, elle et les otages qui l’accompagnaient ont reçu la visite de hauts responsables du Hamas, ce qui fait écho aux déclarations d’une autre otage libérée en octobre, Yocheved Lifschitz. « Ils ne se sont pas présentés et je n’ai appris leur nom qu’à mon retour en Israël », a déclaré Margalit.
Infirmière de profession, Margalit s’est occupée de certains des otages. Elle raconte que ses ravisseurs l’approchaient de temps à autre pour l’emmener soigner d’autres otages. Elle a notamment soigné Amiram Cooper, Avraham Mundar et Margalit Mozes, qui étaient détenus dans un autre tunnel du même bloc.
Margalit a déclaré qu’elle indiquait aux ravisseurs les médicaments dont elle avait besoin pour soigner les otages malades et qu’ils les lui donnaient, bien qu’en quantité insuffisante. Avant sa libération, elle a essayé de montrer à Yarden de quelle manière il pouvait s’acquitter de ses tâches.
Après environ 40 jours de captivité, elle a été autorisée à regarder la télé pour la première fois et a vu ceux qui faisaient campagne en Israël pour la libération des otages. « J’ai été heureuse de voir qu’ils ne nous avaient pas oubliés », a-t-elle déclaré.
132 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza, mais ils ne sont pas tous en vie.
Quatre otages avaient été libérées avant cela, une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.
Tsahal a confirmé la mort de 25 des personnes encore détenues par le Hamas, grâce à de nouveaux renseignements et découvertes obtenus par les troupes opérant à Gaza.