L’ex-otage Yocheved Lifshitz a rencontré à Sinwar : « comment n’avez-vous pas honte ? »
Rimon Kirsht Buchshtav a été saluée pour avoir soutenu le regard d'un terroriste, et Adina Moshe, pour son courage en demandant qu'une femme plus âgée soit relâchée à sa place
Yocheved Lifshitz, 85 ans, qui a été libérée des geôles du Hamas le mois dernier, a révélé dans une interview publiée mercredi qu’elle avait rencontré le chef du groupe terroriste palestinien, Yahya Sinwar, dans un tunnel durant sa captivité à Gaza – et qu’elle n’avait pas eu peur de lui dire ce qu’elle pensait.
« Sinwar était avec nous trois ou quatre jours après notre arrivée », a déclaré Lifshitz au média Davar. « Je lui ai demandé comment il pouvait ne pas avoir honte de lui-même, de faire une telle chose à des gens qui, pendant des années, ont soutenu la paix. Il n’a pas répondu. Il est resté silencieux. »
Lifshitz s’est présentée mardi soir à un rassemblement devant le siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, appelant à la libération de son époux, Oded Lifshitz, 83 ans, qui est toujours retenu à Gaza.
« Je suis ici pour protester. Pour ramener mon Oded à la maison », a déclaré Lifshitz à Davar. « Nous continuerons à protester jusqu’à ce que tous les otages soient de retour ».
Lifshitz, qui a été libérée le 23 octobre aux côtés de Nurit Cooper, était une militante pacifiste qui, aux côtés de son mari, avait l’habitude de transporter bénévolement des patients de Gaza pour qu’ils reçoivent un traitement médical dans les hôpitaux d’Israël.
Mardi soir, les médias israéliens ont rapporté que Sinwar, considéré comme le cerveau de l’attaque du Hamas du 7 octobre, avait parlé avec certains otages israéliens dans les tunnels et leur avait promis qu’il ne leur serait fait aucun mal.
Lors d’une conférence de presse organisée un jour après sa libération, Lifshitz a raconté que ses ravisseurs l’ont battue à coups de bâtons alors qu’ils l’enlevaient pour la conduire à Gaza à l’arrière d’une moto. Une fois sur place, avait-elle raconté, elle et d’autres personnes ont été conduites jusqu’à l’entrée d’un réseau de tunnels, qu’elle avait décrit comme « une toile d’araignée », et dans les tunnels humides dans lesquels elle avait dû marcher « pendant des kilomètres ». Une fois en captivité, elle dit que les terroristes l’avaient bien traitée.
Les récits et les signes de bravoure de certaines des femmes qui ont été libérées donnent l’espoir que les esprits des personnes retenues en captivité sont restés fortes malgré les épreuves qu’elles ont traversées.
Le ministre de la Santé, Uriel Busso, a déclaré avoir rendu visite à Adina Moshe, 72 ans, à l’hôpital après sa libération. Elle lui y avait révélé quelque chose qui l’a choqué.
« Adena m’a raconté une dispute qu’elle a eue avec un terroriste alors qu’elle était libérée – elle lui a demandé de laisser partir à sa place une autre femme, plus âgée et en plus mauvais état », a écrit Busso sur X. « C’est l’essence même de la bravoure de ces personnes rares », a-t-il ajouté.
Mardi soir, Rimon Kirsht Buchshtav faisait partie des personnes libérées des geôles du Hamas après 53 jours de captivité.
Elle aussi a été saluée pour avoir refusé de battre en retraite devant ses ravisseurs, fixant l’un d’entre eux dans les yeux lorsqu’elle est sortie de la camionnette et gardant la tête haute lors de son transfert à la Croix-Rouge.
בכל פעם שאני צופה בזה שוב, היא יותר מלכה. רימון קירשטpic.twitter.com/KrcEqOMKJp
— Raz Shechnik (@RazShechnik) November 29, 2023
Son époux, Yagev Buchshtav, est toujours retenu en captivité à Gaza. Le père de Yegev a déclaré mercredi à la chaîne publique israélienne Kan qu’il n’était pas surpris par son comportement.
« C’est une femme forte, sûre d’elle, elle sait comment remettre les gens à leur place », a déclaré Oren Buchshtav.