Devedjan : L’Allemagne a « pris nos Juifs » et « nous rend des Arabes »
"Je la regrette d'autant plus que j'organise moi-même l'accueil des malheureux réfugiés", s'est excusé le député sur Twitter
Les Allemands nous ont pris nos Juifs et nous rendent des Arabes, a lancé vendredi un ancien ministre français de droite, Patrick Devedjian, dans un dérapage qui se voulait, selon lui, une « boutade » sur les réfugiés syriens ou irakiens.
« Ils nous ont pris nos Juifs, ils nous rendent des Arabes », a lâché incidemment le député du parti Les Républicains (LR) de l’ancien président Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse.
Il s’est ensuite rapidement excusé dans un tweet pour « cette boutade humoristique (…) effectivement déplacée ». « Je la regrette d’autant plus que j’organise moi-même l’accueil des malheureux réfugiés », a-t-il ajouté.
La France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés sur deux ans, dont un millier ont commencé à arriver depuis mardi en provenance d’Allemagne.
Issu d’une famille arménienne, Patrick Devedjian a appartenu dans sa jeunesse à un groupuscule étudiant d’extrême droite, avant de se convertir au libéralisme.
Agé de 71 ans, il a été ministre à plusieurs reprises, à des portefeuilles secondaires, sous les présidences de Jacques Chirac (1995-2007) et Nicolas Sarkozy (2007-2012). Il dirige aujourd’hui les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, limitrophe de Paris.
A la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, alors que les deux hommes s’étaient brouillés, il avait reproché au président une dérive « droitière ».
Depuis que la chancelière allemande Angela Merkel s’est saisi du dossier des réfugiés syriens, plusieurs voix critiques se sont élevées en France, où subsiste une certaine germanophobie.
« Je pense que ce que fait Mme Merkel c’est un leurre et que nous le paierons cher », a aussi déclaré vendredi le cofondateur du Parti de gauche (gauche radicale) Jean-Luc-Mélenchon, accusant d’ « opportunisme » la chancelière.
Le week-end dernier, la chef de file de l’extrême droite Marine Le Pen avait pour sa part reproché à l’Allemagne de laisser entrer les réfugiés pour avoir des « esclaves » de travail.