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Douma: Le complice de l’attentat terroriste de 2015 condamné à 42 mois de prison

Une peine légère en raison d'un accord de plaidoyer qui a vu l'annulation des accusations de meurtre, de conspiration d'incendie criminel et d'appartenance à un groupe terroriste

Un jeune juif suspecté de terrorisme au tribunal pour entendre le verdict concernant son implication dans un incendie criminel dans le village cisjordanien de Douma, le 24 octobre 2019. (Avshalom Shoshani/Flash90)
Un jeune juif suspecté de terrorisme au tribunal pour entendre le verdict concernant son implication dans un incendie criminel dans le village cisjordanien de Douma, le 24 octobre 2019. (Avshalom Shoshani/Flash90)

Un Israélien a été condamné mercredi à une peine de 42 mois (3 ans et demi) de prison ferme pour sa participation au meurtre d’un bébé palestinien et de ses parents, décédés dans l’incendie criminel de leur maison en 2015.

Mineur au moment des faits, le jeune homme, dont l’identité n’a pas été dévoilée, avait plaidé coupable pour participation à la préparation d’un « crime raciste » mais pas pour les meurtres en tant que tel.

La justice l’avait condamné en 2019 pour « appartenance à une organisation terroriste », en référence à un groupe de résidents d’implantations radicaux qui remettent en question l’autorité de l’Etat israélien, mais n’avait pas encore établi sa peine – ce qui a été fait mercredi par le tribunal de Lod, dans le centre du pays.

« Le tribunal a pris en compte les aveux du mineur tout en faisant passer le message que celui qui commet des crimes racistes et fait partie d’une organisation terroriste sera puni de prison ferme », affirme un communiqué du ministère de la Justice.

Aujourd’hui âgé de 22 ans, le jeune homme doit encore passer 10 mois en prison ayant purgé le reste de sa peine depuis son arrestation, a précisé la justice, alors que ses avocats ont annoncé qu’ils feraient appel devant la Cour suprême.

En juillet 2015, Ali Dawabsha, âgé d’à peine 18 mois, avait été brûlé vif dans son sommeil après le lancement de cocktails Molotov sur sa maison de Douma, en Cisjordanie.

Son père Saad et sa mère Riham, surpris comme lui dans leur sommeil, avaient succombé à leurs brûlures dans les semaines suivantes. Seul son frère, Ahmed, alors âgé de quatre ans, a survécu.

Ce drame avait suscité une vive émotion dans les territoires palestiniens, en Israël et à l’étranger.

Hussein Dawabsha (à gauche) est assis avec son petit-fils Ahmad, survivant de l’incendie criminel qui a tué ses parents et son frère de 18 mois, dans le village de Douma en Cisjordanie, le 18 mai 2020. (JAAFAR ASHTIYEH/AFP)

Lundi, le même tribunal de Lod avait condamné Amiram Ben-Uliel, 25 ans, à un total de « trois peines » de prison à perpétuité pour ces mêmes meurtres.

En septembre 2015, l’extrémiste de droite Amiram Ben-Uliel et son complice adolescent avaient prévu d’attaquer des Palestiniens dans le village cisjordanien de Douma pour se venger d’un attentat terroriste au cours duquel un résident d’implantation avait été abattu au début du mois. Les deux hommes ont convenu de se rencontrer au préalable la nuit de l’attentat. Comme le jeune complice ne s’est pas présenté à temps au point de rendez-vous, Ben-Uliel a décidé de mener l’attaque seul, selon l’acte d’accusation.

Le bureau du procureur général a qualifié la condamnation de Ben-Uliel de « message important », à savoir que ceux qui commettent des attentats terroristes à motivation idéologique seraient confrontés « à la pleine force de la loi ».

La peine relativement légère infligée au complice est le résultat d’une négociation de plaidoyer qu’il a conclue avec le bureau du procureur de l’État.

Un fonctionnaire du ministère public avait déclaré au Times of Israël à l’époque que l’État avait accepté l’arrangement parce que l’adolescent n’était pas présent lors de l’attaque elle-même. Aucune négociation de peine n’a été proposée à Ben-Uliel.

« Pour une raison inconnue, l’accusé n’a pas réussi à se rendre à la rencontre prévue entre l’accusé et l’autre [accusé] cette nuit-là », a indiqué le fonctionnaire.

Dans le cadre de l’accord de plaidoyer, l’homme a avoué son appartenance à un groupe terroriste juif. Il a également reconnu avoir commis trois autres crimes de haine contre des Palestiniens : l’incendie d’un garage à côté d’une résidence dans le village palestinien d’Aqraba, dans le nord de la Cisjordanie, l’incendie d’un taxi dans la ville voisine de Yasuf, et le crevaison de pneus de voiture dans le quartier palestinien de Beit Safafa, à Jérusalem-Est.

Amiram Ben-Uliel (à gauche), condamné pour avoir perpétré l’attentat terroriste de Douma, arrive pour une audience au tribunal de district de Lod, le 9 juin 2020. (Tomer Appelbaum/Haaretz/Pool)

Selon la loi israélienne, la peine maximale pour un incendie criminel est de 15 ans de prison.

Néanmoins, les avocats du complice ont fait savoir qu’ils feraient appel de la décision devant la Cour suprême, en disant qu’ils pensaient que le tribunal avait été « dur avec le mineur ».

L’organisation d’aide juridique Honenu, qui a assuré la défense du complice, a déclaré que la condamnation et le jugement étaient tous deux basés sur la torture et des informations confidentielles « sur lesquelles [ses avocats] ne pouvaient pas se prononcer pour sa défense ».

En juin 2018, le tribunal de district de Lod a rejeté certains des aveux du mineur après qu’il a été révélé qu’ils avaient été faits sous la contrainte lors des interrogatoires du Shin Bet.

« La décision du tribunal a été entièrement influencée par des informations confidentielles du Shin Bet. Cette décision ne sera pas maintenue », a estimé Edi Kedar, l’un des avocats du complice, dans un communiqué.

Omar Khamaisi, un avocat de la famille Dawabsha, a déclaré au Times of Israël qu’il aurait été nécessaire de faire davantage pour dissuader de futures attaques. Néanmoins, il considère la condamnation comme un important pas en avant.

« Il est important qu’il ait été condamné pour son appartenance au groupe terroriste. Nous avions espéré une décision plus dissuasive, cependant, une décision qui empêcherait les gens de rejoindre ces organisations terroristes juives », a commenté Omar Khamaisi. « Peut-être cinq ans, par exemple. Mais c’est caractéristique des peines légères prononcées par les tribunaux israéliens pour de telles infractions. »

Jacob Magid a contribué à cet article.

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