Eizenkot demande aux responsables de la Défense de démissionner « à la première trêve »
Selon le député Kakhol lavan, « ce serait une grave erreur d'attendre » la conclusion d'un accord frontalier entre Gaza et l'Égypte, car les otages du Hamas « n'ont plus le temps »
Le député de l’opposition et membre du parti Kakhol lavan, Gadi Eizenkot, a déclaré jeudi que les responsables de la Défense israélienne devaient démissionner « dès qu’il y aura une trêve des combats » et demandé au gouvernement de se presser de conclure un cessez-le-feu, même sans garanties satisfaisantes concernant la frontière entre Gaza et l’Égypte.
L’ex-chef d’État-major de Tsahal a salué les hauts responsables de la sécurité israélienne – « de très bonnes personnes, très dévouées » -, « mais responsables du plus grand échec de tous les temps depuis la fondation de l’État d’Israël ».
« Par conséquent, tout le monde, du commandant de division au Premier ministre, doit mettre fin à ses fonctions, prendre ses responsabilités et démissionner », a-t-il annoncé au micro de la radio militaire, en les encourageant à suivre l’exemple de l’ex-chef du renseignement militaire, le général de division démissionnaire Aharon Haliva.
S’agissant des négociations sur les otages et de l’insistance du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour qu’Israël contrôle le corridor de Philadelphie, le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, Eizenkot a déclaré que la sécurisation de cette frontière était « un objectif louable et compréhensible » mais qu’elle ne faisait pas partie des objectifs de guerre du gouvernement.
Observateur au sein du cabinet de guerre jusqu’à ce que le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, prenne la décision de quitter le gouvernement, en juin, en signe de protestation contre la gestion de la guerre par Netanyahu, Eizenkot a indiqué que la libération des otages enlevés par le Hamas lors du pogrom du 7 octobre qui a déclenché la guerre à Gaza relevait d’« une obligation nationale ».
« Ce serait une grave erreur d’attendre la conclusion d’un accord avec Gaza et l’Égypte sur le corridor de Philadelphie pour statuer sur la libération des otages », a-t-il dit.
« Les otages n’ont plus le temps, plus le temps passe, moins il reste d’otages à libérer », a-t-il poursuivi, en évoquant le sort des six otages dont la dépouille a été rapatriée depuis Gaza cette semaine. Les premiers résultats de l’autopsie, publiés jeudi, ont révélé que leurs corps présentaient des blessures par balle, ce qui laisse penser qu’ils ont été tués par leurs ravisseurs.
On estime à 105 sur les 251 enlevés par le Hamas le 7 octobre le nombre d’otages encore à Gaza, parmi lesquels les corps de 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a libéré 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine, fin novembre, auxquels s’ajoutent les quatre otages libérés un peu avant. Sept otages ont été secourus vivants par des soldats, et les corps de 30 otages ont été retrouvés, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza respectivement en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.