En campagne, Caio Mussolini ne renie pas son arrière-grand-père Benito
Les loi antijuives de 1938 ont été "une erreur, une honte", mais la période fasciste a laissé des traces marquantes dans le pays, a assuré le candidat aux élections européennes
Caio Giulio Cesare Mussolini, candidat brandi par un petit parti italien d’extrême droite pour les européennes, a défendu l’héritage de son arrière-grand-père, le dictateur Benito Mussolini, mercredi devant la presse étrangère à Rome.
Il est seulement 10e sur la liste de la grande circonscription Sud de Fratelli d’Italia (FdI, Frères d’Italie), qui n’est pas assuré d’atteindre le seuil de 4 % des voix le 26 mai pour envoyer des élus au Parlement européen.
Mais sur les affiches, son patronyme apparaît en grand, avec un slogan en forme de net appel du pied : « L’histoire, l’avenir, l’Italie ».
« Je pense que le fascisme a été une période très compliquée, complexe (…), on ne peut pas le définir en terme de juste ou erroné, bon ou mauvais », explique-t-il.
Certes, les loi antijuives de 1938 ont été « une erreur, une honte », mais la période fasciste a laissé des traces marquantes dans le pays, à commencer par son réseau routier, a-t-il fait valoir en assurant croiser en campagne de nombreuses personnes âgées évoquant ces années avec nostalgie.
A l’inverse, « je pense que l’antifascisme est le dernier liant d’une gauche à la dérive, d’une gauche éloignée des exigences des gens », a-t-il martelé.
Interrogé sur le délit d’apologie du fascisme, il a insisté sur le fait que les juges avaient souvent tranché en faveur de la liberté d’expression, avant d’ajouter que l’interdiction du salut fasciste devait s’accompagner de celle du poing levé des communistes.
Agé de 50 ans, Caio Mussolini est né en Argentine, où son grand-père Vittorio Mussolini, deuxième fils du Duce, avait fui en 1945. Il a grandi entre l’Italie, l’Argentine et le Venezuela, avant de devenir officier sous-marinier dans la marine italienne, dont il arbore fièrement les insignes en campagne.
Il travaille désormais pour une filiale du groupe d’armement Leonardo (ex-Finmeccanica), avec Abou Dhabi et Livourne (centre) comme ports d’attache.
Si d’aventure il était élu, ses priorités seraient de supprimer le siège du Parlement européen à Strasbourg — « un gaspillage d’argent » — et de donner plus de pouvoir aux eurodéputés.
A Bruxelles, il pourrait retrouver Alessandra Mussolini, petite-fille du Duce eurodéputée depuis 2014 après avoir été sénatrice et députée nationale, désormais candidate sous les couleurs de Silvio Berlusconi (droite).
Il assure n’avoir jamais pensé à changer de nom, même si son patronyme comme son prénom – pas très courant mais pas rare non plus en Italie — n’attirent pas que les nostalgiques depuis qu’il s’est lancé en politique.
« Quelqu’un m’a souhaité d’être poignardé (comme Jules César) et pendu par les pieds (comme le Duce) », a-t-il raconté.