En Israël, les Eglises catholiques opposées à la loi sur l’État-nation juif
Les archevêques et évêques des Eglises catholiques romaine, syrienne, arménienne et de l'Eglise grec-melkite catholique ont appelé à "révoquer cette loi fondamentale"
Les représentants de plusieurs Eglises catholiques à Jérusalem ont appelé dimanche à l’abrogation d’une loi définissant Israël comme l’Etat-nation du peuple juif, dans leur première réaction conjointe sur ce texte controversé.
Adoptée le 19 juillet avec le soutien du Premier ministre Benjamin Netanyahu, cette loi confère aux juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël. Elle fait partie des lois fondamentales qui font quasiment office de Constitution pour le pays.
« En tant que chefs religieux des Eglises catholiques, nous appelons les autorités (israéliennes) à révoquer cette loi fondamentale », ont déclaré dans une lettre commune les archevêques et évêques des Eglises catholiques romaine, syrienne, arménienne et de l’Eglise grec-melkite catholique.
« Nos fidèles, les chrétiens, nos concitoyens musulmans, druzes, bahaïs, tous ceux parmi nous qui sont arabes, ne sont pas moins les citoyens de ce pays que nos frères et sœurs juifs », ont-ils déclaré.
« Les chrétiens, les musulmans, les druzes, les bahaïs et les juifs demandent à être traités comme des citoyens à parts égales », ont-ils ajouté dans cette lettre également signée par l’archevêque de l’Eglise maronite de Chypre.
L’Etat d’Israël doit « assurer à tout le monde qu’il cherche à promouvoir et protéger le bien-être et la sécurité de ses citoyens », ont-ils dit.
Cette loi a suscité la controverse en Israël, divisé entre ceux pour lesquels l’identité juive devrait primer et les autres, qui s’inquiètent pour le caractère démocratique de leur Etat.
Les druzes et arabes israéliens ont également manifesté contre son adoption. Ils estiment que la loi fait d’eux des citoyens de seconde classe, notamment en proclamant que l’hébreu est la seule langue officielle d’Israël alors que l’arabe n’a qu’un statut « spécial ».
En septembre, le président israélien Reuven Rivlin a jugé que la loi, « en sa forme actuelle, est mauvaise pour l’Etat d’Israël et mauvaise pour les juifs ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réfuté à maintes reprises les critiques, soulignant que l’égalité entre les citoyens était garantie par d’autres lois.