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En pleine pandémie, les cyclistes d’Alyn sont restés fidèles au poste

La course des Roues de l'amour a eu lieu cette année virtuellement dans le monde entier pour, une fois encore, collecter des fonds pour le centre de rééducation pour enfants

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Le groupe des Grumpy Roadsters formé de cyclistes de New York City, lors de la collecte de fonds annuelle en faveur de l'hôpital Alyn dans les Berkshires du Massachusetts, au mois d'octobre 2020. (Autorisation : Alyn)
Le groupe des Grumpy Roadsters formé de cyclistes de New York City, lors de la collecte de fonds annuelle en faveur de l'hôpital Alyn dans les Berkshires du Massachusetts, au mois d'octobre 2020. (Autorisation : Alyn)

La course cycliste organisée par l’hôpital d’Alyn, les Roues de l’amour, a habituellement lieu au mois de novembre et rassemble des centaines d’amoureux du vélo, venus du monde entier, qui parcourent les routes israéliennes pendant cinq jours avec pour objectif de soutenir ce centre de rééducation de Jérusalem qui prend en charge les jeunes handicapés.

Cette année, toutefois, les cyclistes d’Alyn ont enfourché leurs vélos à proximité de leurs habitations, que ce soit à Key Biscane, en Floride, aux Berkshires, dans le Massachussets, ou sur des pistes de l’Illinois.

Après une cérémonie d’ouverture virtuelle qui a eu lieu le 25 octobre, ce sont des cyclistes originaires de six pays – et notamment des Etats-Unis, de la Hollande et d’Israël – qui ont pris part au lancement de leurs courses virtuelles, organisées en petit groupes. Tous portaient leurs maillots de l’Alyn et ils ont posté leurs photographies sur Instagram avec le hashtag #MyALYNride.

« Nos cyclistes faisaient du vélo autour de chez eux pour faire de l’exercice », explique Tal Naveh, directeur de la logistique d’Alyn. « On s’est dit qu’on pourrait utiliser ça et leur demander de pédaler pour nous ».

Les cyclistes du groupe des Roues de l’amour – Kevin Alyn de Long Island, à New York, à la fin de leur course de collecte de fonds (Autorisation : Alyn)

Les organisateurs espèrent que les Roues de l’amour permettront de collecter deux millions de dollars à la place des trois millions qui étaient prévus avant la crise du coronavirus.

Lorsque le virus en provenance d’Italie avait commencé à s’infiltrer au sein de l’Etat juif, au mois de février dernier, le centre de rééducation avait dû réagir rapidement.

« Ce sont presque mille personnes qui vont et qui viennent dans ce vieil hôpital construit dans les années 1970 », explique le directeur d’Alyn, le docteur Maurit Beerit. « Il peut être complètement bondé ».

L’hôpital prend en charge 300 enfants par jour, dont la moitié est hospitalisée. L’autre est constituée d’une patientèle qui vient suivre des thérapies en ambulatoire, en compagnie des parents. Alyn compte également 450 employés, notamment des infirmiers, des médecins et des thérapeutes.

Cela fait longtemps que l’hôpital soigne autant d’enfants que possible – ce qui signifie parfois que des chambres prévues pour deux malades en hébergent trois et que « tous les coins et recoins » sont utilisés, ajoute Beeri. Mais les choses ont dû changer pendant la période de COVID-19.

« Nous accueillons une population qui, pensions-nous, présentait un risque des plus élevés », note Beeri. « On s’est demandé s’il fallait qu’on ferme nos portes. »

Et, en une semaine, l’hôpital a fait des rénovations rapides, construisant une aile entièrement nouvelle pour héberger les patients à haut-risque, ce qui a même compris de reprogrammer les ascenseurs avec des accès créés pour la cuisine, la blanchisserie, les approvisionnements et le travail de maintenance depuis le premier étage aux autres sections de l’établissement.

« On a transféré les malades, on a construit et cassé des murs en environ une semaine », a déclaré Beeri. Deux hôpitaux séparés au sein du même bâtiment ont ainsi été créés.

L’hôpital a cessé de prendre de nouveaux patients et a renvoyé chez eux les enfants. Mais, les semaines passant, le personnel d’Alyn a réalisé que d’autres petits malades étaient en péril sans les thérapies nécessaires qu’ils suivaient habituellement.

Il a fallu alors se montrer créatif. Un espace a été créé pour tous ceux qui pouvaient encore se rendre à l’hôpital et des soins à distance ont été mis en place pour les autres – une option qui était réfléchie depuis longtemps, explique Beeri. En l’absence d’accès à un ordinateur, c’est un employé d’Alyn qui téléphonait aux patients et qui pouvait ainsi leur parler et s’entretenir avec eux.

Et c’est ainsi qu’au beau milieu de la crise du coronavirus, 85 % des malades d’Alyn ont pu bénéficier des thérapies dont ils avaient besoin.

« Cela n’a pas été forcément la thérapie exacte à laquelle ils auraient eu droit en temps normal mais personne n’a été laissé de côté », note Beeri.

Le docteur Eliezer Beeri de l’hôpital d’Alyn avec un enfant sous respirateur. (Autorisation : Hôpital d’Alyn)

Le centre s’efforce dorénavant d’améliorer ses thérapies à distance et prévoit d’intégrer des plans thérapeutiques plus hybrides, plus adaptés pour ses malades à l’avenir.

Les médecins ont aussi réalisé que les seuls patients à risque face à la COVID-19, au sein de l’établissement, étaient ceux atteints par une maladie pulmonaire. Hors de cette catégorie, la patientèle formée d’adolescents est, comme les autres enfants, moins susceptible de développer une forme grave de coronavirus. Elle reste toutefois un vecteur de contamination du personnel.

L’hôpital a érigé des cloisons en verre pour les enseignants dans les classes. Il avait écrit au sujet de ses travaux d’adaptation face à la pandémie, présentant les changements réalisés au sein de l’institution, dans un document qui est dorénavant utilisé par le ministère israélien de la Santé.

« Ce que nous avons fait est devenu aujourd’hui le protocole des systèmes de rééducation de jour », précise Beeri. Alyn prend encore, bien sûr, de nombreuses mesures de précaution mais les activités de l’après-midi et celles de l’hôpital de jour ont pu recommencer « parce que les enfants ne peuvent pas entendre », conclut le directeur.

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