Face aux critiques de droite, Netanyahu dit que la guerre continuera ‘jusqu’à la fin !’
Smotrich fustige le cabinet de la guerre suite à des informations indiquant qu'Israël était prêt à libérer des prisonniers palestiniens ‘de qualité’ en échange d'otages

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi qu’Israël ne mettrait pas fin à sa campagne militaire dans la bande de Gaza tant que ses objectifs n’auraient pas été atteints, qualifiant d’irréaliste toute possibilité d’arrêt de la campagne.
Les propos de Netanyahu font suite aux critiques du ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, qui a dénoncé les négociations en vue d’un nouvel accord de libération d’otages avec le groupe terroriste palestinien du Hamas, en réponse à une information selon laquelle le cabinet de guerre aurait autorisé le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, à discuter de la libération de prisonniers de sécurité de haut niveau en échange de captifs israéliens détenus à Gaza.
« Nous poursuivrons la guerre jusqu’au bout », a affirmé Netanyahu dans une déclaration aux médias. « Elle se poursuivra jusqu’à la destruction du Hamas, jusqu’à la victoire, jusqu’à ce que tous les objectifs que nous nous sommes fixés soient atteints : la destruction du Hamas, la libération de nos otages et l’élimination de la menace de Gaza.
« Quiconque pense que nous allons nous arrêter est déconnecté de la réalité… Nous faisons pleuvoir les flammes sur le Hamas, les flammes de l’enfer », a poursuivi le Premier ministre. « Tous les terroristes du Hamas, du premier au dernier, sont menacés de mort. Ils n’ont que deux options : se rendre ou mourir ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage plus de 240 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif avoué est de détruire le Hamas, de l’écarter du pouvoir à Gaza et de libérer les otages.
Selon plusieurs informations récentes, des efforts de haut niveau sont actuellement en cours pour tenter de parvenir à un accord de libération des otages similaire à celui qui a permis la libération de 105 captifs le mois dernier, lors d’une trêve qui a duré une semaine.
Le chef de l’agence espionnage du Mossad, David Barnea, aurait rencontré de hauts responsables américains et qataris en Europe en début de semaine pour discuter d’un accord. Un article publié mercredi par le quotidien Israel Hayom indiquait que le cabinet de la guerre avait autorisé Barnea à discuter de la libération de ‘terroristes de qualité’, mais ce point a été supprimée après une mise à jour de l’article.

« Le cabinet de guerre devrait envoyer le chef du Mossad pour éliminer les dirigeants du Hamas, où qu’ils se trouvent, et non pour discuter avec eux et mener des négociations », a écrit Smotrich sur X, qui est membre du cabinet de sécurité mais pas du cabinet de guerre.
Les membres du cabinet de guerre, formé pour superviser la campagne militaire, sont Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre Benny Gantz, qui, dans le passé, a été ministre de la Défense et chef d’état-major de Tsahal.
Le parti du Likud de Netanyahu a répondu en rabrouant le ministre des Finances, affirmant qu’il est « triste » que Smotrich ait posté des remarques sur « des choses qui n’ont pas de fondement ».
« Le Premier ministre Netanyahu a déjà demandé au Mossad d’éliminer les dirigeants du Hamas où qu’ils se trouvent, tout comme il a demandé au ministre des Finances d’ouvrir les robinets et de s’assurer que les fonds parviennent aux citoyens, aux entreprises, aux soldats et aux réservistes », a répondu le Likud.
Cette pique est une allusion aux critiques formulées cette semaine par le contrôleur de l’État, selon lesquelles des centaines de milliers de citoyens israéliens, en particulier les personnes évacuées du nord et du sud, se sont retrouvés dans une situation financière désastreuse en raison de l’incapacité de l’État à fournir rapidement une aide économique aux personnes évacuées.
En réponse aux remarques du Likud, le parti HaTzionout HaDatit a déclaré que « les seuls robinets que le Premier ministre a poussé le ministre des Finances à ouvrir, et de toutes sortes de manières, sont ceux permettant d’acheminer de l’argent à l’Autorité palestinienne (AP) pour qu’elle le transfère au Hamas dans la bande de Gaza. C’est une bonne chose que le ministre des Finances soit intervenu et ait fixé une ligne rouge. »
En début de semaine, Smotrich s’est opposé à un éventuel projet de transfert des fonds fiscaux palestiniens, collectés par Israël, à l’AP en Cisjordanie, qui les acheminerait ensuite vers la bande de Gaza, où le Hamas exerce son influence. Le Hamas s’est emparé de la bande de Gaza lors d’un coup d’État sanglant en 2007.

Il y aurait encore 128 otages en vie à Gaza, après la libération des 105 civils des geôles du Hamas pendant la trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages ont été libérées avant cela, et une a été secourue par les l’armée israélienne. Les dépouilles de huit otages ont également été retrouvées, et trois otages ont tués par erreur par l’armée. Cette dernière a confirmé la mort de 21 des otages encore détenus par le Hamas, sur la base de nouveaux renseignements et de nouvelles preuves obtenus par les troupes opérant à Gaza.
Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, qui est basé au Qatar, est arrivé au Caire mercredi pour mener des entretiens avec des responsables égyptiens qui devraient porter sur une éventuelle trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas et sur un accord de libération de certains otages.
Les dirigeants du Hamas ont annoncé publiquement qu’ils ne libéreraient les otages qu’en échange d’un cessez-le-feu permanent, mais des informations ont circulé ces derniers jours selon lesquelles des pourparlers seraient en cours en vue d’une nouvelle trêve de courte durée visant à libérer davantage d’otages.