Fureidis : 6e meurtre dans la communauté arabe en moins de 2 jours
Alaa Meri, 25 ans, était l'assistant du chef du Conseil local de Fureidis ; 123 homicides dans la communauté arabe depuis le début de l’année ; la police a ouvert une enquête
Un homme de 25 ans a été tué par balle jeudi soir dans la ville à majorité arabe de Fureidis, au sud de Haïfa, au milieu d’une vague d’homicides communautaires qui a déjà fait plus de morts au cours des huit derniers mois que pendant toute l’année 2022.
La victime a été identifiée dans les médias israélien comme étant Alaa Meri, un assistant du chef du Conseil local de Fureidis.
Meri a été abattu près d’une salle d’événements de la ville et a été emmené à l’hôpital Hillel Yaffe à Hadera avec des blessures graves. Il est mort à l’hôpital.
La police a déclaré avoir ouvert une enquête sur le meurtre de jeudi soir, qui a marqué le sixième homicide dans la communauté arabe en moins de 48 heures.
Plus tôt jeudi, un homme a été abattu dans la ville de Tira. Samar Nasser, 25 ans, a été déclaré mort sur les lieux par des secouristes, a annoncé la police israélienne.
La mort de Nasser s’est ajoutée à quatre autres assassinats apparemment sans lien depuis mercredi matin.
טירה- הצעיר, סאמר עזאם נאס׳ר , בן ה-25 נורה למוות היום בטירה. pic.twitter.com/6tpBruvIKR
— رسالة – רסאלה (@RISALA_2) July 13, 2023
Selon The Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, ce meurtre a porté à 123 le nombre de membres de la communauté arabe décédés dans des crimes violents depuis le début de l’année. En 2022, 116 Arabes israéliens avaient été victimes d’homicides en tout.
Plus tôt dans la journée, le député et chef du parti islamiste Raam, Mansour Abbas, a critiqué le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il ne faisait rien pour mettre fin à la criminalité dans la communauté arabe.
« Quatre meurtres aujourd’hui, 120 depuis le début de l’année », a-t-il déclaré. « Plusieurs centaines de blessés, des milliers de familles ruinées et toute une communauté abandonnée au crime organisé. »
« Pas une seule décision ou mesure significative n’a été prise depuis la mise en place du gouvernement », a déploré Abbas.
« Merci au gouvernement d’Israël, bravo à Netanyahu. La nomination réussie du ministre de la Sécurité nationale a rétabli l’ordre et apporté la gouvernance et la confiance en soi aux organisations criminelles », a-t-il ironisé.
Jeudi également, la députée Aida Touma-Sliman (Liste arabe unie) a déclaré à Ynet que le gouvernement « ignore cette réalité amère et confie notre sécurité entre les mains d’un ministre qui n’est pas digne de confiance ».
« Il ne sait pas comment faire son travail et il a de mauvaises intentions », a déclaré Touma-Sliman au sujet du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui est le chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit.
Ben Gvir, qui a fait campagne sur des promesses de renforcement de la sécurité publique, est resté largement silencieux face à la montée en flèche de la criminalité.
Le chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti, le député Benny Gantz, a critiqué la politique du gouvernement, affirmant dans un communiqué qu’elle « nuisait à la capacité de faire face au fléau de la violence et au manque de gouvernance ».
« Au lieu de lutter contre la criminalité et de sauver des vies humaines – ce gouvernement combat les manifestants et le système judiciaire », a déclaré Gantz en faisant référence aux protestations contre les efforts controversés de la coalition pour réformer le système judiciaire, les protestations de masse contre le plan et la gestion policière des manifestations.
Il a déclaré que son parti présentera, dans les semaines à venir, des projets de loi pour lutter contre la criminalité.
« Une calamité nationale ne se surmonte pas avec des mots, mais avec des actions », a déclaré Gantz.
De nombreux dirigeants communautaires critiquent la police, selon eux impuissante à réprimer les organisations criminelles et souvent aveugle aux violences, qu’elles soient familiales, mafieuses ou de genre. Les communautés ont également souffert d’années de négligence de la part des autorités et de discrimination de la part des bureaux gouvernementaux.