Gantz à Washington dans le cadre d’une possible normalisation avec l’Arabie saoudite
Le chef du parti d'opposition rencontre Jake Sullivan, entre autres hauts responsables américains, alors que les États-Unis s'efforcent de négocier un accord entre Jérusalem et Ryad
Le chef du parti d’opposition HaMahane HaMamlahti , Benny Gantz, est arrivé à Washington mercredi pour tenir de discrètes réunions avec des responsables de la Maison Blanche, alors que les États-Unis s’efforcent de négocier un accord de normalisation historique entre Israël et l’Arabie saoudite.
Gantz a rencontré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, et d’autres hauts fonctionnaires américains, a rapporté le site d’information Walla, citant deux sources américaines.
Ce voyage était inhabituel car le bureau de Gantz n’avait annoncé ni sa visite ni ses réunions en amont.
Toutefois, à la suite de la diffusion de l’information, son parti a confirmé la visite et la réunion avec Sullivan.
« Les deux hommes ont parlé de la promotion des intérêts vitaux d’Israël en matière de sécurité, du développement de l’intégration d’Israël dans la région et de la lutte contre les menaces de l’Iran et de ses mandataires au Moyen-Orient », a déclaré HaMahane HaMamlahti.
Gantz est un ancien ministre de la Défense et chef d’état-major de Tsahal et l’un des membres les plus éminents de l’opposition.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, s’était rendu à Washington le mois dernier, où il avait rencontré des représentants de l’administration Biden et des sénateurs pour discuter de l’accord avec l’Arabie saoudite, entres autres questions.
Gantz avait également tenu des réunions non divulguées le mois dernier avec la secrétaire d’État adjointe américaine pour les Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, selon la Douzième chaîne.
Gantz avait déclaré qu’il ne rejoindrait pas la coalition pour aider à obtenir un accord de normalisation, mais qu’il serait prêt à soutenir un accord en dehors du gouvernement.
Sa visite à Washington survient alors que les États-Unis s’efforcent de négocier un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, qui marquerait une avancée historique pour la position de l’État juif au Moyen-Orient.
L’Arabie saoudite, qui abrite les sites les plus sacrés de l’islam, n’a jamais reconnu Israël et a longtemps insisté sur le fait qu’elle ne le ferait pas sans une résolution juste du conflit israélo-palestinien.
Ryad n’avait pas adhéré aux Accords d’Abraham négociés par les États-Unis, qui ont permis à ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ainsi qu’au Maroc, d’établir des liens formels avec Israël en 2020.
La Maison Blanche a déclaré la semaine dernière que les négociateurs saoudiens et israéliens se rapprochaient des grandes lignes d’un accord.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le prince héritier saoudien de facto Mohammed ben Salmane ont également tous deux déclaré que les parties se dirigeaient vers un accord.
Parmi les avancées récentes, deux ministres israéliens se sont rendus en Arabie saoudite la semaine dernière, les toutes premières visites officielles israéliennes dans le pays.
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), a fait l’éloge du réchauffement des relations entre Israël et l’Arabie saoudite mercredi lors d’une conférence à Ryad, les qualifiant de « liens florissants ».
Mardi, Karhi avait participé à un office de prière matinal, accompagné d’un rouleau de la Torah dédié aux dirigeants du royaume. L’office, qui comprenait un minyan – ou quorum d’au moins 10 hommes -, s’est déroulé dans l’hôtel de Karhi. Trois Juifs, de passage à Ryad mais extérieurs à la délégation du ministre, y ont pris part.
Dans le cadre des négociations de normalisation, Ryad négocie âprement pour obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington ainsi qu’une assistance pour un programme nucléaire civil qui aurait une capacité d’enrichissement de l’uranium.
Les Palestiniens ont prévenu qu’ils devaient être pris en compte dans tout accord. Lors d’interviews, Netanyahu a indiqué qu’il serait prêt à faire des concessions à l’égard des Palestiniens, bien qu’il soit difficile de dire ce que cela signifierait. Les partenaires d’extrême-droite de la coalition du Premier ministre rendraient très certainement de telles concessions dures à mettre en œuvre.
Les mesures proposées comprennent le soutien des États-Unis à la reconnaissance du statut d’État palestinien aux Nations unies, la réouverture par les États-Unis de leur consulat à Jérusalem, qui a toujours été au service des Palestiniens, l’abandon de la législation du Congrès qualifiant l’AP d’organisation terroriste, le transfert du territoire de la Cisjordanie du contrôle israélien au contrôle palestinien et la démolition des avant-postes illégaux en Cisjordanie.
Mercredi, 20 sénateurs démocrates ont adressé une lettre à Biden dans laquelle ils expriment leur soutien général à l’effort de normalisation, mais soulignent leur inquiétude quant aux exigences saoudiennes en matière de sécurité et de nucléaire, tout en exhortant l’administration Biden à utiliser l’accord pour faire avancer la solution des deux États.