Gantz annule son intervention prévue suite à la libération de 4 otages
Le membre du cabinet de guerre avait annoncé vouloir quitter le gouvernement si Benjamin Netanyahu ne présentait pas de plan pour "l'après-guerre" à Gaza d'ici au 8 juin
Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a annulé samedi une conférence de presse prévue dans la soirée, au cours de laquelle il devait normalement annoncer que son parti HaMahane HaMamlahti quittait le gouvernement.
Cette annulation intervient après l’annonce par l’armée israélienne, samedi après-midi, que les forces spéciales opérant dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de Gaza, avaient sauvé quatre otages enlevés par des terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre au Festival Supernova, à proximité du kibboutz Reïm : Noa Argamani, Almog Meïr Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv. Les premiers examens ont révélé qu’ils étaient en bonne santé, et ils ont été emmenés pour un examen plus approfondi dans un hôpital, où ils ont retrouvé leurs familles après huit mois de captivité.
Personne n’a su dire si Gantz allait reporter la conférence de presse à une date ultérieure.
Dans un discours prononcé le 18 mai, Gantz avait lancé un ultimatum au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lui demandant de présenter une vision commune de la gouvernance de Gaza après la guerre. À défaut de le faire avant le 8 juin, l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne avait menacé de retirer son parti centriste HaMahane HaMamlahti du gouvernement.
HaMahane HaMamlahti a rejoint le gouvernement quelques jours après le 7 octobre, date à laquelle des milliers de terroristes du Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 251 otages dans la bande de Gaza, déclenchant ainsi la guerre en cours dans l’enclave.
En entrant au gouvernement, Gantz a été nommé membre d’un cabinet de guerre restreint nouvellement créé, tandis que le numéro 2 du parti, l’ancien chef militaire Gadi Eisenkot, a été nommé observateur. Tikva Hadasha, une ancienne faction de droite du parti centriste, a quitté le gouvernement en mars, après que la demande de son chef Gideon Saar pour une place au sein du cabinet de guerre eut été ignorée.
Après son entrée au gouvernement, les sondages d’opinion ont montré que la popularité de Gantz montait en flèche par rapport à celle de Netanyahu. Un récent sondage télévisé a montré que, pour la première fois depuis un an, Netanyahu avait dépassé Gantz en tant que choix le plus populaire pour le poste de Premier ministre. La chaîne d’information a supposé que cette baisse était le résultat de l’ultimatum de Gantz à Netanyahu, qui a conduit le leader centriste à perdre le soutien qu’il avait accumulé avec sa décision, vraisemblablement digne d’un homme d’État, de rejoindre le gouvernement après le 7 octobre.
La sortie de HaMahane HaMamlahti n’aurait pas renversé le gouvernement, qui détient 64 des 120 sièges de la Knesset sans le parti centriste. Gantz a subi des pressions pour rester au gouvernement afin de faire contrepoids aux partenaires d’extrême droite de Netanyahu au sein de la coalition, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui s’opposent farouchement à l’arrêt des combats à Gaza, même dans le cadre d’un accord sur la libération des otages.
Il resterait 116 otages qui avaient été capturés par le Hamas, le 7 octobre, à Gaza – tous ne seraient plus en vie – après la libération de 105 civils des geôles du groupe terroriste pendant une trêve d’une semaine, fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment.
Sept otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 19 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.
Tsahal a confirmé la mort de 41 des otages encore détenus par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles découvertes obtenus par les troupes opérant dans la bande de Gaza.
Une personne est encore portée-disparue depuis le 7 octobre. Son sort reste indéterminé.
Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.