Gaza: Berlin, Paris, Le Caire, Amman appellent les parties à « arrêter l’effusion de sang »
"L'effusion de sang doit s'arrêter maintenant", a déclaré la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock
Les ministres des Affaires étrangères allemand, français, égyptien et jordanien ont appelé jeudi à la désescalade après plusieurs jours d’échanges de tir entre des groupes armés de la bande de Gaza et Israël.
« L’effusion de sang doit s’arrêter maintenant », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock lors d’une rencontre avec ses trois homologues à Berlin. « Nous devons nous opposer ensemble aux opérations militaires, la violence doit cesser », a ajouté le ministre jordanien Ayman Safadi lors d’une conférence de presse.
Une nouvelle flambée de violences, la plus importante entre des mouvements terroristes à Gaza et Israël depuis août 2022, a débuté mardi par des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, visant l’organisation Jihad islamique, considérée comme « terroriste » par l’Etat hébreu, l’Union européenne et les Etats-Unis.
En représailles, de nombreux tirs de roquettes ont visé le territoire israélien depuis mercredi.
« Israël, comme tous les autres pays du monde, a le droit de défendre sa population contre les attaques », a réaffirmé Mme Baerbock rappelant cependant le pays au « devoir de protéger la population civile » et au respect de « la proportionnalité ».
Elle a également condamné les tirs de roquettes de Gaza vers Israël : « Ces attaques doivent cesser immédiatement » car « rien, pas même ces terribles victimes civiles, ne peut justifier la terreur aveugle des missiles contre la population d’Israël à laquelle nous assistons depuis hier ».
« Je réitère la condamnation par l’Égypte des options militaires israéliennes dans la bande de Gaza, qui ont conduit à la mort d’enfants et de femmes en martyrs », a déclaré le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry.
Ces opérations mettent « non seulement en danger la sécurité régionale et ruinent tous les espoirs de stabilité et de coexistence pacifique dans la région, mais réduisent également à néant tous nos efforts dans ce cercle vicieux de violence », a-t-il ajouté.
L’Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s’active pour obtenir un cessez-le-feu.
La ministre française Catherine Colonna a envoyé un message similaire : « La violence persiste, la violence augmente et nous savons que la violence nourrit la violence, elle tue », a-t-elle déploré. « L’engrenage de la violence ne cessera pas tant qu’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien ne sera pas trouvée », a-t-elle ajouté.
Les ministres des quatre pays se sont retrouvés à Berlin pour examiner les mesures susceptibles de « rouvrir un horizon politique pour le règlement du conflit israélo-palestinien et de promouvoir toute action permettant d’y contribuer », selon un communiqué du Quai d’Orsay.
Mardi, la France avait rappelé « les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire qui incombent à Israël », après des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza. Exprimant de nouveau « sa vive préoccupation face à l’escalade en cours à Gaza », Paris avait aussi appelé « toutes les parties à continuer à travailler à restaurer un horizon politique en vue d’une paix juste et durable », avait souligné Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.