GB: Sunak veut l’annulation d’une marche pro-palestinienne le jour de l’Armistice
Le chef de la police londonienne affirmequ'il n'y a pas de "pouvoir absolu" permettant d'interdire les manifestations, sauf dans des cas "extrêmement rares" et qu'elle est donc maitenue
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a appelé mardi les organisateurs d’une marche pro-palestinienne à annuler cette manifestation prévue à Londres samedi, jour des commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale.
Des milliers de personnes sont attendues dans ce rassemblement visant notamment à réclamer un cessez-le-feu immédiat dans le conflit entre Israël et le Hamas.
« Nous continuons de penser que prévoir des manifestations le jour de l’armistice (Armistice Day) est une provocation et un manque de respect, et nous exhortons les organisateurs à reconsidérer » leur projet, a indiqué un porte-parole du Premier ministre à des journalistes.
Le gouvernement « étudiera avec soin toute demande » de la police pour interdire la marche, a-t-il ajouté.
Mais le chef de la police londonienne Mark Rowley a affirmé mardi soir dans un communiqué qu’il n’y a pas de « pouvoir absolu » permettant d’interdire les manifestations, sauf dans des cas « extrêmement rares ». « Il y aura donc une manifestation ce week-end », a-t-il déclaré.
« A ce stade, les renseignements concernant de potentiels troubles graves ce week-end n’atteignent pas le seuil requis pour demander une interdiction », a-t-il ajouté.
Lundi, la police londonienne avait appelé sur X (ex-Twitter) les organisateurs à « reconsidérer » l’événement, estimant que « le risque de violence et de désordre venant de groupes dissidents s’accroît ».
Elle a arrêté des dizaines de personnes lors des précédentes manifestations ayant eu lieu à Londres depuis l’attaque lancée il y a tout juste un mois par le Hamas contre Israël.
1 400 personnes ont été tués et plus de 240 ont été pris en otage, selon les autorités israéliennes.
Depuis, Israël mène une offensive visant à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
Ces derniers jours, plusieurs membres du gouvernement conservateur britannique ont désapprouvé la tenue de cette manifestation ce week-end, où le pays commémore la fin de la Première Guerre mondiale mais aussi le sacrifice des forces armées britanniques dans tous les conflits depuis 1914.
La très à droite ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, a notamment qualifié la manifestation de « marche de la haine ».
Les organisateurs, dont les associations Stop the War et la Muslim Association of Britain, ont démenti vouloir perturber les commémorations, qui culmineront dimanche au Royaume-Uni, avec le « Remembrance Sunday », durant lequel se tiendra une minute de silence devant les différents monuments érigés dans le pays en mémoire des soldats morts au combat.
Et ils ont assuré qu’ils éviteront le quartier de Whitehall dans le centre de Londres, où se situe le Cénotaphe, mémorial officiel de la guerre.