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GB : Un élu conservateur suspendu pour avoir comparé vaccination et Shoah

Le conspirationniste Andrew Bridgen est suspendu suite à son tweet suggérant que le programme de vaccination est "le plus grand crime contre l'humanité" depuis la Shoah

Le législateur britannique Andrew Bridgen s'adresse aux médias devant les Chambres du Parlement, à Londres, le 6 juin 2022 (Crédit : Alberto Pezzali/AP)
Le législateur britannique Andrew Bridgen s'adresse aux médias devant les Chambres du Parlement, à Londres, le 6 juin 2022 (Crédit : Alberto Pezzali/AP)

Le parti conservateur au pouvoir en Grande-Bretagne a suspendu mercredi l’un de ses législateurs après que ce dernier a comparé le vaccin contre le COVID à la Shoah.

Le chef de file des conservateurs, Simon Hart, a déclaré dans un communiqué que le député Andrew Bridgen avait « franchi une ligne rouge, et causé une grave offense par la même occasion. »

« La désinformation sur le vaccin cause des dommages et coûte des vies », a déclaré Hart. « Je démets donc Andrew Bridgen de ses fonctions de whip avec effet immédiat, en attendant une enquête formelle. »

La suspension est l’une des punitions les plus sévères qu’un parti politique britannique puisse infliger à un législateur, le retirant effectivement de la faction. Bridgen pourra néanmoins continuer à siéger à la Chambre des Communes, mais en tant que député indépendant.

Bridgen, le député de North West Leicestershire, avait tweeté plus tôt mercredi, en référence aux allégations selon lesquelles les vaccins COVID causent des dommages cardiaques : « Comme me l’a dit un cardiologue, c’est le plus grand crime contre l’humanité depuis la Shoah ».

Publiant des théories de la conspiration sans fondement provenant de sources connues pour propager des informations erronées sur le sujet, il a écrit : « Nous savons que les « vaccins » causent de graves dommages [sic] et maintenant, la façon dont ils le font devient de plus en plus claire. Pas étonnant que tant de personnes soient malades depuis la vaccination. »

Simon Hart, secrétaire d’État britannique au Pays de Galles, traverse Downing Street pour assister à une réunion du cabinet à Londres, mardi 1er septembre 2020. (Crédit : Kirsty Wigglesworth/AP)

Hart a défendu les vaccins contre le COVID, déclarant « en tant que nation, nous devrions être très fiers de ce qui a été accompli grâce au programme de vaccination. Le vaccin est la meilleure défense que nous ayons contre le COVID ».

Bridgen a longtemps affirmé que les vaccins COVID sont dangereux et a appuyé diverses théories de désinformation liées à la pandémie de coronavirus. Il a déjà été suspendu pendant cinq jours pour avoir insinué qu’une femme enquêtant sur lui pour violation présumée des règles de lobbying avait été incitée à agir contre lui avec une promesse de pairie.

Avant l’annonce de Hart, le député travailliste Christian Wakeford, qui a quitté le Parti conservateur l’année dernière à la suite des révélations selon lesquelles le Premier ministre de l’époque, Boris Johnson, avait assisté à des fêtes pendant la période de confinement imposée à tout le pays pendant le COVID, a tweeté : « Les fake news et l’alarmisme sur les vaccins sont déjà assez graves, mais invoquer la Shoah pendant le mois de la commémoration de la Shoah est méprisable. Que faut-il de plus aux Tories pour une suspension ? »

L’organisation juive faîtière, le Board of Deputies, a déclaré dans un communiqué : « Pour un député, suggérer que les vaccins COVID sont le plus grand crime contre l’humanité depuis la Shoah est inadmissible. »

Karen Pollock, directrice générale du Shoah Educational Trust, a déclaré que le commentaire de Bridgen était « extrêmement irresponsable et totalement inapproprié. »

Le bilan annuel publié l’année dernière par l’Organisation sioniste mondiale et l’Agence juive a noté que les antivax utilisaient souvent le symbolisme de la Shoah dans leurs manifestations.

« De nombreuses manifestations contre les vaccins COVID et les restrictions incluaient des symboles liés à la Shoah, comme l’étoile jaune, mais aussi des théories de conspiration antisémites accusant les juifs de propager la pandémie pour contrôler le monde », peut-on lire dans le rapport, qui qui déplore aussi la « banalisation de la Shoah ».

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