GB : Un tribunal va réexaminer la sentence « indûment clémente » d’un néo-nazi
Suite à une pétition contre le racisme, la procureure générale renvoie le cas de Ben John, à qui l'on a ordonné de lire plutôt des classiques, à la cour d'appel
La procureure générale du Royaume Uni a demandé à la cour d’appel du pays de revoir la condamnation d’un extrémiste de droite, reconnu coupable d’un délit de terrorisme, et à qui l’on a ordonné de lire de la littérature classique en guise de punition, a rapporté mercredi la BBC.
Bien que Ben John, 21 ans, ait également été condamné à deux ans de prison avec sursis, le bureau de la procureure générale Suella Braverman a déclaré dans un communiqué que le jugement était « indûment indulgent ».
« C’est dorénavant au tribunal de décider s’il faut augmenter la peine », a déclaré un porte-parole, selon le reportage de la BBC.
Un groupe de lutte contre le racisme au Royaume-Uni, avait adressé une pétition à Suella Braverman pour réclamer une nouvelle condamnation de John, qui a reçu le mois dernier l’ordre de lire de la littérature classique en représailles au téléchargement de près de 70 000 documents liés à l’idéologie de suprématie raciale blanche, et d’instructions pour la fabrication de bombes.
John a évité la prison « de justesse », a déclaré le juge Timothy Spencer de la Cour d’assises de Leicester lors d’une audience visant à déterminer la peine le 31 août, en lui infligeant une peine de prison avec sursis.
Spencer a déclaré que le crime de John était probablement un « acte isolé de folie adolescente » et a ordonné qu’il se présente à nouveau au tribunal tous les quatre mois pour être « testé » sur la littérature classique de Charles Dickens, William Shakespeare, Thomas Hardy et Jane Austen.
« Avez-vous lu Dickens ? Austen ? Commencez par Orgueil et préjugés et Le Conte de deux villes de Dickens. Twelfth Night (La nuit des rois) de Shakespeare. Pensez à Hardy. Pensez à Trollope », a déclaré Spencer lors du prononcé de la sentence.
Après le prononcé de la sentence, le groupe de campagne antiraciste, Hope Not Hate, basé au Royaume-Uni, a déposé une requête auprès de Braverman lui demandant d’ordonner une nouvelle condamnation.
« Ce genre de peines clémentes risque d’encourager d’autres jeunes à accéder à des contenus terroristes et extrémistes et à les partager, car ils ne craindront pas les répercussions de leurs actes », a déclaré, Hope Not Hate, dans une déclaration à l’époque.
En outre, la branche britannique de l’ONG Campaign Against Antisemitism a déclaré dans un communiqué qu’il était « inexplicable qu’un homme ayant rassemblé près de 70 000 documents néo-nazis et liés au terrorisme puisse éviter une peine de prison maximale de quinze ans et quitter le tribunal sans aucune peine le privant de sa liberté ».
Le groupe a déclaré que le juge avait au contraire « laissé Ben John s’en tirer avec une simple peine avec sursis et quelques devoirs d’anglais ».
La sentence a été prononcée après que Ben John a été reconnu coupable par un jury de possession d’informations susceptibles d’être utiles à la préparation d’un acte de terrorisme – une accusation passible d’une peine maximale de quinze ans de prison.
Selon les procureurs, John a été identifié pour la première fois comme un risque terroriste quelques jours après son 18e anniversaire. Il avait été orienté vers un programme antiterroriste du gouvernement britannique. Il avait néanmoins continué à télécharger des documents d’extrême droite « répugnants » ainsi qu’un exemplaire de « The Anarchist Cookbook » comprenant des diagrammes et des instructions sur la façon de fabriquer des explosifs.