Gilbert Chikli remis en liberté par la justice ukrainienne
Recherché par la France, le Franco-israélien avait été interpellé le 18 août en Ukraine en compagnie d'un ressortissant franco-israélien
Gilbert Chikli, un Franco-israélien en fuite lourdement condamné par la justice française pour ses arnaques « au faux président », a été remis en liberté mercredi, un peu plus d’un mois après son arrestation en Ukraine, a-t-on appris jeudi par son avocat.
« Il s’agit d’une décision prise par la juridiction en charge des extraditions en Ukraine », a indiqué à l’AFP son avocat en France, Me David-Olivier Kaminski, confirmant une information de l’hebdomadaire Le Point.
Il a précisé que cette remise en liberté était « très encadrée », assortie d’un placement sous bracelet électronique et d’une assignation à résidence à Kiev.
« Aux yeux des autorités ukrainiennes, les mesures sont suffisamment contraignantes pour envisager sa liberté dans le cadre de la procédure d’extradition », qui doit permettre l’exécution de son reliquat de peine, a-t-il ajouté.
Recherché par la France, Gilbert Chikli, 51 ans, a été interpellé le 18 août en Ukraine en compagnie d’un ressortissant franco-israélien.
Le 20 mai 2015, Gilbert Chikli avait été condamné en son absence par le tribunal correctionnel de Paris à sept ans de prison et un million d’euros d’amende pour avoir arnaqué des entreprises telles que Accenture, Alstom, HSBC, la Banque postale, le Crédit lyonnais et Thomson Technicolor.
Son avocat a évoqué « un accord » des autorités israéliennes et françaises en vue de l’exécution de son reliquat de peine en Israël. Mais dans l’hypothèse d’une extradition vers la France, il serait selon lui « tout à fait admissible à une libération conditionnelle ».
« Sur les 7 ans d’emprisonnement, il a déjà fait 14 mois en Israël et 20 en France soit près de trois ans de prison d’affilée », a détaillé Me David-Olivier Kaminski.
Gilbert Chikli est considéré comme le pionnier des arnaques « au faux président ». Sa spécialité : contacter de grandes entreprises en se faisant passer pour le président de la société puis pour un agent des services secrets. Très persuasif, il se faisait remettre des sommes importantes en invoquant notamment la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme.
Dans l’affaire pour laquelle il a été condamné, Gilbert Chikli avait réussi à détourner 7,9 millions d’euros. La somme de 52,6 millions, qui avait fait l’objet d’un virement, a été récupérée in extremis.
Son histoire a inspiré un film, « Je compte sur vous », réalisé par Pascal Elbé, avec Vincent Elbaz dans le rôle principal et pour lequel il a touché un revenu.