Grève nationale : les enseignants menacent de démissionner en masse en raison des réductions de salaire
De nombreuses écoles resteront fermées pour la quatrième journée consécutive, les enseignants rejetant l'accord conclu entre le syndicat des enseignants et le ministère des Finances, qui prévoyait une réduction des salaires de 3,3 % à 0,95 %

Les enseignants qui protestent contre les réductions de salaire ont déclaré mardi soir qu’ils prévoyaient de continuer à perturber le système éducatif mercredi et menacent de démissionner en masse si les représentants du gouvernement ne reviennent pas à la table des négociations.
Plus de 400 établissements d’enseignement étaient encore fermés mardi, le personnel enseignant s’étant fait porter pâle dans le cadre de la poursuite de l’action contre les baisses de salaire inattendues.
La grève a commencé avec l’ouverture retardée des écoles élémentaires dimanche, suite à la décision du ministère des Finances de réduire les salaires du gouvernement de 3,3 % dans le contexte de la guerre à Gaza. Certains enseignants ne se sont présentés au travail qu’à 10 heures, d’autres ne se sont pas présentés du tout, et de nombreuses écoles ont choisi de rester fermées toute la journée. Quelque 25 000 enseignants se seraient joints à l’action de dimanche.
Le même jour, le ministère a conclu un accord avec le syndicat des enseignants israéliens, aux termes duquel les salaires seraient réduits de 0,95 % au lieu des 3,3 % initialement prévus, une réduction qui ne s’appliquerait que de mai à fin décembre 2025.
Le salaire de départ des nouveaux enseignants en Israël n’est que de 9 000 shekels par mois. Les enseignants expérimentés peuvent gagner presque le double, mais seulement après 30 ans de carrière.
De nombreux enseignants n’ont pas apprécié les concessions consenties par la présidente du syndicat, Yaffa Ben David, lors des négociations et ont poursuivi une grève non officielle en se faisant porter pâle lundi et mardi.
Un groupe organisé d’enseignants a menacé d’intensifier les protestations si Yaffa Ben David ne les rencontrait pas avant 18 heures mardi.

« Le corps enseignant en Israël intensifie ses actions », indique un communiqué des dirigeants de la manifestation. « Suite au refus de discuter et aux sanctions en cours contre le personnel enseignant, une escalade significative a été décidée : les établissements d’enseignement n’ouvriront pas leurs portes demain, et des milliers d’enseignants s’organisent pour une vague de démissions massives. Le message est clair : quiconque porte atteinte aux enseignants sera privé d’éducation ».
Le ministère de l’Education avait déjà prévenu que les enseignants ne pouvaient pas prétendre être malades s’ils participaient en fait à une grève et avait menacé de « voir leurs salaires réduits de milliers de shekels à la fin du mois ».
« La politique est claire : toute absence illégale sera déduite du salaire. Un certificat de congé maladie ne constitue pas une couverture pour une absence organisée dans le cadre de sanctions et sera considéré comme une absence injustifiée. Les enseignants qui perturbent le système éducatif agissent en violation de l’ordonnance du tribunal du travail. Tous les enseignants sont tenus de respecter les décisions du tribunal en la matière », a ajouté le ministère.
Dans le contexte de la fermeture généralisée des écoles cette semaine, la chaîne publique Kan a rapporté que le ministère de l’Education envisageait de reporter l’examen national normalisé d’hébreu pour les élèves de sixième, qui devait avoir lieu mardi.
Selon les premières estimations du ministère de l’éducation, 17 000 à 20 000 enseignants, soit environ 10 % du personnel, se sont déclarés malades lundi, mais on ne sait pas exactement combien d’écoles sont restées fermées dans le pays, a indiqué Kan.
À Tel Aviv, 218 écoles maternelles et plus de 50 écoles primaires et secondaires ont été fermées.
Invoquant leurs salaires déjà peu élevés, les enseignants réclament une annulation complète de la réduction de salaire.
La chaîne N12 a rapporté que la réduction de salaire ne s’applique pas aux enseignants des écoles ultra-orthodoxes.