Guterres sera en Israël et en Cisjordanie en août
Pour son premier voyage de secrétaire général dans la région, il rencontrera Netanyahu et Abbas et se rendra à Yad Vashem
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, doit se rendre le mois prochain en Israël et en Cisjordanie.
Le voyage sera le premier de Guterres dans la région depuis qu’il a pris son poste le 1er janvier dernier. A Jérusalem, il doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président Reuven Rivlin, et d’autres dignitaires. Il se rendra aussi au musée mémorial de la Shoah, Yad Vashem, et sera reçu par des responsables sécuritaires.
« Il sera important pour le secrétaire général de visiter notre pays et de voir le vrai Israël », a dit Danny Danon, l’ambassadeur israélien aux Nations unies, au Times of Israël.
« Nous savons d’expérience que plus les cadres et les ambassadeurs de l’ONU visitent Israël et voient de leurs yeux notre pays, plus ils réalisent les défis que nous affrontons de tous côtés, et apprécient également les opportunités qui existent dans notre région. C’est pour cela que j’ai visité Israël avec plus de 30 ambassadeurs aux Nations unies l’année dernière uniquement, et 11 autres doivent venir la semaine prochaine. »
La visite de Guterres est organisée dans un contexte de tensions entre Israël et les Nations unies, notamment causées par les constantes résolutions pro-palestiniennes adoptées par l’UNESCO et le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Depuis décembre 2016, Israël a réduit de neuf millions de dollars sa contribution aux Nations unies.

Né au Portugal, Guterres est considéré comme un ami d’Israël. En mai, il a déclaré que la négation du droit d’Israël à exister était de l’antisémitisme, et a réaffirmé les relations du peuple juif à Jérusalem, niées par diverses résolutions de l’UNESCO.
La semaine dernière, il s’est distancié d’un évènement organisé par le « Forum des Nations unies pour marquer 50 ans d’occupation », qui a vivement attaqué les politiques israéliennes en Cisjordanie.
Il a cependant été récemment critiqué par les politiciens israéliens pour s’être concentré sur l’occupation militaire israélienne en Cisjordanie dans son communiqué de presse marquant le 50e anniversaire de la guerre des Six Jours.
« Cette occupation a imposé un lourd fardeau humanitaire au peuple palestinien, a dit Guterres. Génération après génération, les Palestiniens ont été obligés de grandir et de vivre dans des camps de réfugiés bondés, beaucoup dans une pauvreté abjecte, et avec peu ou pas de perspective d’une vie meilleure pour leurs enfants. »
En réponse, Danon a souligné que les attaques contre Israël par ses voisins n’avaient pas commencé en 1967. « Toute tentative d’équivalence morale entre le meurtre de personnes innocentes et la construction de maisons est absurde », a-t-il dit.
Au lieu de propager la « désinformation palestinienne », l’ONU devrait s’en tenir aux faits, a ajouté Danon. « Il est grotesque d’accuser la seule réelle démocratie de la région d’être responsable du terrorisme et de la violence au Moyen Orient, a-t-il dit. Au moment où les dirigeants palestiniens abandonneront le terrorisme, cesseront d’inciter [à la violence] contre notre peuple et reviendront finalement aux négociations directes, alors de vrais progrès pourront être faits vers la paix. »
Tzipi Hotovely, vice-ministre des Affaires étrangères, a appelé Guterres à retirer ses propos et à « corriger les déformations » promues par les Nations unies, qui affirment que le contrôle d’Israël sur le plateau du Golan et la Cisjordanie est une occupation.
« Le jour où l’ONU s’en tiendra au fait et cessera son mauvais usage du terme ‘occupation’, elle restaurera sa crédibilité en tant qu’organisation fondée pour garantir la justice et la vérité », a-t-elle dit dans un communiqué.