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HaBayit HaYehudi conclut un pacte d’unité avec l’extrémiste Otzma Yehudit

Avec peu de marge de manœuvre, la faction d'extrême droite, composée de disciples du défunt rabbin Meir Kahane, accepte les places 5 et 8 de la liste du parti national religieux

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Les militants de droite Michael Ben Ari, l'avocat Itamar Ben Gvir et Bentzi Gopshtein arrivent à la Cour suprême à Jérusalem le 12 mars 2018. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Les militants de droite Michael Ben Ari, l'avocat Itamar Ben Gvir et Bentzi Gopshtein arrivent à la Cour suprême à Jérusalem le 12 mars 2018. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

La faction extrémiste Otzma Yehudit a accepté une offre de compromis mercredi matin. Elle se présentera sur une liste commune avec le parti national religieux HaBayit HaYehudi, ce qui assurera probablement l’entrée d’au moins un législateur du parti des disciples de Meir Kahane à la 21e Knesset.

Après des semaines de négociations qui se sont prolongées jusqu’à moins d’un jour de la date limite pour que les parties déposent leur liste finale pour le scrutin d’avril, Otzma Yehudit a accepté de prendre les cinquième et huitième places sur une liste commune avec HaBayit HaYehudi.

L’offre était la même que celle que le parti – dirigé par l’ancien député Ihoud Leoumi Michael Ben Ari et les militants d’extrême droite Itamar Ben Gvir, Baruch Marzel et Bentzi Gopstein – avait rejetée la dernière fois que les parties se sont réunies mardi.

Mais Otzma Yehudit n’a cessé de se trouver en dessous du seuil électoral de 3,25 % des suffrages nationaux et a fait savoir très clairement ces dernières semaines qu’il voulait ardemment se joindre à un autre parti pour assurer son entrée à la Knesset. Avec peu de marge de négociation, les représentants du parti sont retournés à la table de négociation mercredi et ont reconsidéré la proposition qu’ils dénonçaient comme « irrespectueuse » depuis quelques jours.

L’accord permettra à Ben Ari de prendre la cinquième place sur la liste commune. Ben Gvir est le prochain à recevoir la huitième place, mais un responsable d’Otzma Yehudit a déclaré au Times of Israel que l’avocat, qui est connu pour représenter des suspects juifs de terrorisme, se demande toujours s’il ne devrait pas se retirer et laisser un autre membre de la liste prendre sa place. On ne savait pas exactement s’il s’agissait de Marzel ou de Gopstein.

Depuis la gauche, Orit Strok, Yifat Erlich, Betzalel Smotrich, Rafi Peretz et Ofir Sofer
prennent la pose après un accord sur une liste conjointe entre HaBayit HaYehudi et Ihoud Leoumi pour les élections à la Knesset du mois d’avril, le 14 février 2019. (Autorisation)

Marzel était un proche confident de Kahane et a servi comme secrétaire de son parti Kach lorsque le rabbin-activiste extrémiste est entré à la Knesset en 1984. La faction a ensuite été interdite de la Knesset en vertu d’une loi fondamentale interdisant l’incitation à la violence et a par la suite été totalement interdite en Israël en vertu des lois anti-terroristes. Lors des dernières élections, Marzel était candidat sur la liste de Yahad dirigée par Eli Yishai, qui n’a pas réussi à dépasser le seuil électoral.

Gopstein était un étudiant de feu Kahane, qui a été assassiné en 1990, et est le président du groupe d’extrême droite Lehava, qui s’oppose aux mariages mixtes et à l’assimilation des Juifs et tente de réprimer toute activité publique des non-Juifs en Israël. M. Gopstein est lui-même accusé d’incitation à la violence, au racisme et au terrorisme dans une affaire en cours contre lui.

Ben Ari a formé Otzma Yehudit (à l’origine Otzma Leyisrael) en 2012 avec son collègue le député Aryeh Eldad du Ihoud Leoumi. Également étudiant de Kahane, Ben Ari s’est vu refuser un visa pour les États-Unis en 2012 en raison de ses liens avec le mouvement du rabbin, que les Américains considèrent également comme une organisation terroriste.

Réagissant à la nouvelle de l’accord, Bezalel Smotrich, n°2 de HaBayit HaYehudi, a déclaré qu’il « a félicité les membres de Otzma Yehudit qui ont démontré leur responsabilité (en acceptant notre offre) ».

Cependant, le législateur intransigeant – président du parti Ihoud Leoumi, qui s’est transformé en HaBayit HaYehudi dans un accord de fusion la semaine dernière – a affirmé dans une interview à la radio israélienne que l’alliance était un simple « bloc technique » et que les deux camps se sépareraient le lendemain des élections.

« Nous ne sommes pas des gens de Kahane », a-t-il dit, dans un effort apparent pour présenter HaBayit HaYehudi comme plus modéré que son nouveau partenaire.

Le rabbin Meir Kahane (Crédit photo : Yossi Zamir/Flash90)

Tamar Zandberg, dirigeante du parti de gauche Meretz, a déclaré que son parti demanderait à la Commission électorale centrale de disqualifier Otzma Yehudit. Faisant référence à la pression publique que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait exercée ces dernières semaines sur les dirigeants de HaBayit HaYehudi pour qu’ils fusionnent avec la faction d’extrême droite, elle a déclaré qu’il était « effroyable que le Premier ministre soit le témoin dans ce… mariage entre un groupe terroriste juif et la Knesset ».

La présidente de l’opposition Shelly Yachimovich s’est exprimée en des termes similaires, affirmant que les efforts de Netanyahu pour inclure Otzma Yehudit dans la prochaine Knesset marquaient le « franchissement d’une ligne… en légitimant la frange kahaniste ».

Les petites factions de droite ont été sollicitées de plus en plus souvent par le Likud pour faire équipe lors des élections après que les ministres Naftali Bennett et Ayelet Shaked se soient séparés de HaBayit HaYehudi et ont formé HaYamin HaHadash, laissant leurs anciens collègues tourner autour du niveau minimal de soutien nécessaire pour entrer à la Knesset. Si ces listes ne parviennent pas à s’unir et à entrer à la Knesset, cela signifierait des milliers de voix « gaspillées » à droite, a averti le Premier ministre, mettant en danger sa candidature à la réélection.

Depuis l’élection de Smotrich à la tête de Ihoud Leoumi le mois dernier, en passant par la nomination de Rafi Peretz à la tête de HaBayit HaYehudi et la fusion des deux partis national religieux la semaine dernière, Netanyahu a lancé des appels répétés pour exhorter les factions à fusionner avec Otzma Yehudit et Yachad de Eli Yishai.

Les efforts ont culminé lundi lorsque le Premier ministre a appelé le père de Smotrich, le rabbin de Peretz et d’autres membres éminents du camp national religieux, les encourageant à utiliser leur influence pour provoquer une fusion de l’extrême droite. Netanyahu a même invité Peretz et Smotrich à son bureau pour se réunir et discuter de la question, mais les responsables de HaBayit HaYehudi ont refusé, disant qu’ils ne laisseraient pas le dirigeant du Likud diriger leur parti.

Les pourparlers de fusion ont tourné autour d’Otzma Yehudit et de Yahad, mais la majorité des débats ont porté sur le premier parti, le second n’ayant pu obtenir plus d’un demi-siège.

Les leaders d’Otzma Yehudit, (de gauche à droite) : Michael Ben Ari, Itamar Ben Gvir, Baruch Marzel et Benzi Gopstein dans une vidéo de campagne de financement public, le 5 novembre 2018. (Capture d’écran : Otzma Yehudit)

Alors qu’une union avec Otzma Yehudit pourrait probablement apporter environ deux sièges de plus à HaBayit HaYehudi, les dirigeants du parti craignaient de perdre des électeurs plus modérés qui ne seraient pas capables de supporter des gens comme Ben Ari et ses collègues.

Moti Yogev et Yifat Erlich, candidats HaBayit HaYehudi, ont déclaré mardi aux journalistes qu’ils ne souhaitaient pas intégrer Otzma Yehudit à leur liste et ont conseillé que Netanyahu les prenne comme candidats du Likud.

Après l’annonce de la fusion mercredi, Erlich a déclaré à la radio militaire qu’il exprimerait son opposition à l’accord lors de la prochaine réunion de la faction. L’ancien journaliste a fait valoir que le Premier ministre se servirait de l’alliance contre eux à l’avenir, qualifiant HaBayit HaYehudi de trop extrémiste pour être digne des postes ministériels dans son gouvernement.

Pour leur part, les dirigeants d’Otzma Yehudit ont fait valoir que les divergences idéologiques de leurs partisans avec HaBayit HaYehudi, et en particulier sa faction sœur, Ihoud Leoumi, sont plutôt limitées et que ceux qui sont mal à l’aise avec l’idée d’une fusion devraient voter pour HaYamin HaHadash ou le Likud.

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